A propos des doudaïm

Chers Khakhamim,

Dans la paracha qui nous lisons cette semaine, il y a un passage des plus intriguant, Reuven part cueillir des "doudaim" dans les champs au temps de la moisson (Genèse 30:14). La traduction n'est pas très claire à savoir s'il s'agit de fleurs de jasmin, de mandragore ou de violette. J'aimerais savoir la raison pour laquelle Leah y Ra'hel attachent tant d'importance à ces fleurs, des fleurs sauvages, apparemment anodines. Ra'hel était stérile, comptait-elle sur ces fleurs pour résoudre ce problème au lieu de s'en remettre à Hachem et de le prier? On dirait qu'elle s'est laissé prendre para la superstition ou qu'elle s'est plus fié à un "remède de grands-mères" mais ce qui est certain c'est qu'il doit y avoir un motif pour accorder à ces fleurs une telle importance. J'aimerais avoir votre opinion y vos commentaire sur la question de ce passage épineux de la Torah.
Chalom Ou´-béra'hoth.

Marcel Léger, Mexico.

Les ‘hakhamim ont émis des opinions diverses, et parfois contradictoires, sur la nature de ce que la Tora appelle des doudaïm. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont une odeur agréable (Cantique des cantiques 7, 14).

Selon Rachi, ce sont des sigli (Sanhédrin 99b), des fleurs parfumées, espèce végétale que les Arabes appellent « jasmin ».

Pour Ibn Ezra et beaucoup d’autres commentateurs classiques, les doudaïm ont la forme d’une tête et de mains humaines.

Rabbeinou Be‘hayé et Ramban nous apprennent d’une part qu’ils favorisent la conception, et d’autre part que Reouvèn n’en a pas apporté des racines, mais des fruits, et ce pour en offrir l’odeur à son père.

Ils ont la vertu, indique Sforno, de stimuler l’amour conjugal.

Le Ba‘al ha-tourim met l’accent sur la guematria du mot doudaïm : Elle est la même que celle de ke-adam (« comme un homme »).

On peut relever à leur sujet qu’ils constituent une plante de peu de valeur, ce qui ne les a pas empêchés d’être à l’origine, directement ou indirectement, de plusieurs tribus.