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A propos du songe de l'échelle

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Menashédf
Messages: 134
Chers Khakhamim,

J'aimerais en savoir plus sur le symbolisme de la vision de l'échelle qu'a eu en rêve Yaacov Avinou, laquelle nous est relatée en Genèse/Béréchith 28. Ce passage est absolument fascinant et il renferme beaucoup d'éléments cachés...

Je voudrais savoir que signifie le mot SOULAM, s'agit-il d'une "échelle" à proprement parler?

D'après ce que j'ai lu sur le sujet, le Ba'al HaTourim rapporte que la guématria de SOULAM est de 136 lorsque ce mot est écrit avec un "Vav", soit Same'h = 60 + Vav = 6 + Lamed = 30 + Mèm = 40. Cette valeur numérique est la même que les mots MAMONE "argent" (Mèm = 40 + Mèm = 40 + Vav = 6 + Noun = 50) et O'NI "pauvreté" (Ayin = 70 + Vav = 6 + Noun = 50 + Youd = 10) lesquels nous enseigneraient que dans la vie il y a des hauts et des bas, parfois on monte et parfois on descend, c'est la loi de la vie... 136 équivaut aussi au mot KOL "voix" (Kof = 100 + Vav = 6 + Lamed = 30) car c'est avec notre voix que nous élevons nos prières vers Hachem. La prière permet aussi de nous élever spirituellement et de nous faire décoller de notre matérialité bien qu'évidemment l'argent n'est pas mauvais en soi car il permet d'accomplir nombre de mitsvoth.
130 est la valeur numérique de SOULAM sans le "Vav" qui équivaut à celle de SINAI (Same'h = 60 + Youd = 10 + Noun = 50 + Youd 10) là ou Am Israel a reçu la Torah et lorsque nous nous rapprochons de Sinai et de la Torah nous nous élevons spirituellement et nous nous rapprochons d'HaKadoch Baru'h Hou. 130 c'est 5 X 26, 5 fois le Nom d'Hachem ou les 5 Livres du 'Houmach, la Torah. Malheureusement 130 peut aussi nous faire basculer dans l'idolatrie car c'est également la valeur du mot SEMEL "idole" (Same'h = 60 + Mèm = 40 + Lamed = 30).

Mais la question est de savoir ce qu'a réellement vu Yaacov Avinou car cette "échelle" est plus que singulière, la valeur du mot SOULAM sans le "Vav" est la même que l'expression "Zé Qisseh HaKavode" (c'est le Trone de Gloire) c'est ce que rapporte le Peirouch HaRokea'h.

Il est indéniable que notre Patriarche s'est trouvé en présence de la Ché'hina, la valeur numérique de la phrase "Vayichkav Ba-Makom Ha Hou" /"et il se coucha en ce Lieu" (Genèse 28:11) est la même que celle du Nom Sacré "Qé-HyeH Achèr Qé-Hyeh" (543) donc Yaacov a été confronté à une "révélation" similaire à celle qu'a eue Moché au "Buisson Ardent". "Et voici, l'Éternel se tenait au-dessus d'elle (de l'échelle); et il dit: Je suis l'Éternel, le D' d'Avraham, ton père, et le D' d'Its'hak (Genèse 28:13), cette phrase possède une guématria de 676 (26 X 26), 26 fois le Tétragramme ce qui nous montre la magnitude de cette vision.
A voir tout cela Yacov Avinou a fait un Pacte avec Hachem "A'hèn Yèch Hachem ba-Makom ha zéh vé-ano'hi lo yadati/ "Certainement, Hachem est en ce Lieu, et moi, je ne le savais pas!" (Genèse 28:16), la guématria de cette phrase équivaut à 612 la même que le mot BRIT "pacte" (Bet = 2 + Rèch = 200 + Youd = 10 + Tav = 400).

Yaacov aurait aussi vu les 4 futurs exils du Peuple Juif, les anges qui montaient et descendaient par cette échelle, la guématria de la phrase "yordim ve-yordim bo" (Genèse 28:12) équivaut , selon le Ba'al HaTourim à l'expression "Babel ou-Maday, ve-Yavan ve-Romi soit "Babylone et la Perse et la Grèce et Rome".

Le texte laisse cependant planer un doute quant à l'endroit ou a eu lieu cette vision, le texte nous relate, à la fin du chapitre 28 que Yaacov " donna à ce lieu le nom de Béthel; mais la ville s'appelait auparavant Luz" (Genèse 28:19).
Notre Tradition nous dit que cette vision a eu lieu à Jérusalem, sur le Mont Moriah. Pourquoi le texte nous parle-t-il de Béthel? Comment comprendre et expliquer cette apparente contradiction?

D'après les codes (dilouguim) qui apparaissent dans ce passage, notamment en Genèse 28:10-17, diférents mots surgissent, "Tsion" (-26 lettres à partir du mot "mouTSav"(verset 12)), "Mikdach" (-26 lettres à partir du mot Makom (verset 16) et "Hei'hal" (palais, écrit sans le "Youd") (+26 lettres à partir de "veneguévaH (verset 14)).

Enfin ma dernière question concerne le mot MAKOM (lieu, endroit) dont la guématria est 186 (Mèm = 40 + Kof = 100 + Vav = 6 + Mèm = 40) et qui est souvent associé à Hachem pour parler de son Omniprésence. 186 équivaut à chacune des lettres du Tétragramme multipliées par leur propre valeur. soit Youd , 10X10 = 100; Hé, 5X5 = 25; Vav, 6X6 = 36; Hé, 5X5 = 25. Quel enseignement peut-on tirer de tout cela?

Merci une nouvelle fois de répondre à ces nombreuses questions qui j'en suis certain peuvent intéresser d'autres personne du Forum Téchouvot.
Chalom Ou-béra'hoth.

Marcel Léger, Mexico.
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
« Nombreuses sont les interprétations données à ce rêve, commente le rabbin Elie MUNK dans la Voix de la Thora (Vol. 1, p. 291). D’après la conception exposée au verset précédent, selon laquelle Jacob aurait prié à l’endroit du futur Sanctuaire, où prièrent ses pères et où « la prière monte au Ciel », l’échelle qu’il vit en songe représente l’ascension de la prière vers les sphères célestes. Les anges s’élèvent de la terre, portant les suppliques des hommes jusqu’au trône céleste et ils redescendent ensuite vers eux, comblés des bénédictions du Ciel.
Maïmonide cite un passage du Midrach Tan‘houma (qui ne figure pas dans les éditions courantes) indiquant que l’échelle comportait quatre degrés. Ils correspondent aux quatre stades que la pensée doit franchir pour parvenir jusqu’à Dieu (Guide. II, X ; cf. Iguéreth le-rabbi ‘Hasdaï).
« Et voici, une échelle était dressée sur la terre » ; ici, l’échelle désigne le lieu et les rapports des différents êtres de l’Univers. « Elle (l’échelle) était debout, dressée sur la terre » désigne le monde terrestre, le monde des perceptions et de l’expérience d’où émane toute connaissance. « Et son sommet atteignait le Ciel » nous enseigne que la connaissance progresse à partir du monde sensible vers le monde des êtres saints et des sphères supérieures. « Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient » fait allusion au monde supra-sensible des anges, où la connaissance pénètre plus avant ; et enfin le quatrième et dernier échelon de l’évolution spirituelle représente le but de la connaissance et de la prière en même temps : « Et voici, Dieu se tenait au-dessus» (d’après le Comm. d’Ibn Tibbon, ib.).
R. Isaïe Halévi Horwitz qui, dans son ouvrage Chela, tente une synthèse entre la méthode rationaliste et celle de la Cabbale, expose que les quatre mondes des philosophes sont identiques aux quatre mondes de la Cabbale, à savoir: Le monde des phénomènes matériels (‘olam ha-‘assiya) ; le monde de la formation (‘olam ha-yetsira) ; le monde de la création ou des forces (‘olam ha-beriya) ; le monde des idées (‘olam ha-atsilouth).
Mais tandis que les mondes de la Cabbale représentent les échelons du développement de l’émanation divine, les quatre mondes des philosophes désignent seulement les différentes phases que la connaissance humaine doit franchir à partir de la perception du phénomène jusqu’à la vision de l’absolu. Les quatre échelons successifs correspondent en tous points au processus par lequel la nature nous instruit. C’est ainsi que l’esprit spéculatif doit s’élever sur l’échelle de la connaissance jusqu’à ce qu’il accède au Créateur de l’Univers ; c’est ainsi que l’homme en prière doit d’abord traverser ces quatre mondes, afin de pouvoir, comme Jacob, trouver, au sommet de l’échelle, le Dieu que son intelligence et son cœur recherchent.
A ces quatre mondes correspondent les quatre parties principales que l’on peut distinguer dans la prière quotidienne.
La première partie nous conduit jusqu’à baroukh ché-amar ; elle se réfère au monde de l’action et des phénomènes naturels (‘olam ha-‘assiya) ; la seconde partie s’étend de baroukh ché-amar à barekhou : elle s’élève vers le monde de la nature et des formes (‘olam ha-yetsira) ; la partie suivante comprend le Chema’ et ses bénédictions: elle nous conduit vers le monde où toutes les forces agissantes de l’Univers sont rapportées à l’unique Dieu, créateur du ciel et de la terre (‘olam ha-beriya) ; enfin, la dernière partie est constituée par la chemoné essrè, nous trouvons Dieu, Maitre de toutes les destinées personnelles et universelles, devant qui nous épanchons notre cœur (‘olam ha-atsilouth).
LES ANGES DE DIEU Y MONTAIENT ET DESCENDAIENT. R. Eliézèr explique que le songe de Jacob fut un rêve prophétique, où Dieu lui révéla le règne des quatre royaumes qui allaient asservir ses descendants, de même que leur ascension et leur chute (les royaumes de Babylonie, de Médie, de Grèce et d’Edom = Rome). Les anges représentent le « patron » de ces royaumes dans les sphères célestes. Mais l’Eternel apparut au sommet de l’échelle et promit à Jacob, incarnation d’Israël, sa protection :
« Je te garderai partout où tu iras, je te ramènerai en ce pays ». Abraham avait en également une vision semblable dans « l’alliance entre les morceaux » et il avait recueilli les paroles divines promettant la rédemption finale après l’exil (15, 18 – Pirqei de-rabbi Eliézèr 35 ; cité par RambamHilkhoth yessodei ha-Tora 7, 3, au sujet des formes de la propbétie). »

Quant à votre question sur l’appellation de Beith El donnée au lieu où Jacob a fait son rêve, elle n’a rien à voir avec le Béthel actuel. Il s’agit de la « maison de Hachem », en d’autres termes de Jérusalem.
Menashédf
Messages: 134
Cher Rav, merci de votre réponse mais la question de Béthel et son association à Jérusalem comme étant le lieu de la vision de Yaacov continue à m'intriguer. Dans le Livre des Juges, Chap. 1:21-23 , Béthel, autrefois appelée Luz, est mentionnée comme une ville distincte de Jérusalem, l'ancien nom de Jérusalem n'était pas Luz mais Shalem. Comment expliquer cela?

Les fils de Benjamin ne chassèrent point les Jébusiens qui habitaient à Jérusalem; et les Jébusiens ont habité jusqu'à ce jour dans Jérusalem avec les fils de Benjamin.
La maison de Joseph monta aussi contre Béthel, et l'Éternel fut avec eux.
La maison de Joseph fit explorer Béthel, qui s'appelait autrefois Luz. (Juges/Choftim 1:21-23)

Merci de m'éclairer sur ce point. Chalom Ou-béra'hoth.

Marcel Léger, Mexico.
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Pour définir l’emplacement du Beith El où a eu lieu le songe de Jacob, il convient de se référer à Rachi ad Berèchith 28, 17.

Quant au Beith El mentionné dans le livre des « Juges », il y a lieu de souligner que si la « maison de Joseph » s’est emparée de « Beith El, autrefois appelée Louz(1, 22 à 25) (1, 22 à 25), il n’a pas pu s’agir de Jérusalem, et ce pour deux raisons :

1. La tribu de Joseph n’a jamais eu aucun droit sur Jérusalem.

2. Jérusalem, alors appelée Yevous, dont la plus grande partie devait échoir à Benjamin (Zeva‘him 53b ; Metsoudath David ad 1, 21), ne put être conquise (1, 21). En effet, comme le signale Rachi (ad loc.), le serment qu’Abraham avait prêté à Avimélèkh de ne le déposséder ni lui, ni son fils, ni son petit-fils (Berèchith 21, 23), était encore en vigueur, et il le restera jusqu’à l’époque de David (I Samuel 5, 6).
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