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La réponse de qualité à vos questions

Que signifie la transaction du « plat de lentilles » ?

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Marc MEIMOUN
Messages: 123
Bonjour,

Quelle est le fondement, hilratiquement parlant, de la vente du droit d'aînesse d'Esau à Jacob.
Il semble que cela ressemblerait à un troc ou Jacob cède un "plat" de lentilles contre le droit d'ainesse de son frère.

Quelle est le statut du troc ?
Le troc permet il de rentré en plein propriété de la chose échangé ?

un troc avec de la nourriture ne serait pas valide, d'après mes sources, il s'en suivrait que Jacob n'ai donc pas acquis le droit d'ainesse de son frère.

Merci de votre prochaine réponse.
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Le rabbin Elie MUNK rapporte dans sa Voix de la Thora (Vol. 1, p. 261), l’interprétation par S. R. Hirsch de la transaction du « plat de lentilles » :

« On a beaucoup disserté sur ce pacte qui est conclu entre les deux garçons. Les uns y voient un jeu d’enfants, intéressant tout au plus au point de vue psychologique. Les autres croient y trouver la première manifestation de l’esprit “mercantile” du Juif qui sait tirer profit de n’importe quelle occasion et, de préférence, de l’ignorance des autres. Pourtant, il ne s’agit ni de ceci ni de cela. Ce sont conceptions, deux thèses, deux idéaux qui se heurtent. L’objet en est la contribution de l’héritage spirituel d’Abraham et son application sur une très vaste échelle. Dans l’idée de Jacob, l’aîné aura comme tâche principale de veiller à la pérennité de ses traditions familiales et de prendre ainsi entièrement la suite du fondateur de la famille. Pour Esaü, au contraire, cette charge est inacceptable. Elle comporte des sacrifices considérables, et un dévouement tel que le libre exercice de ses penchants innés s’en trouvera constamment freiné. Ce qui compte pour Esaü, ce n’est pas un travail de longue haleine et qui portera ses fruits seulement après sa mort, mais la jouissance immédiate, le bonheur physique du moment. Que pourrait-il faire d’un droit d’aînesse qui est bien plutôt un devoir d’aînesse ? Une bouchée de pain, un plat de lentilles succulent lui sont d’un prix infiniment supérieur à toutes ses idées fumeuses auxquelles il n’a jamais rien compris. Dans l’esprit de Jacob, cette vente du droit d’aînesse n’est que la preuve d’un suprême mépris. Soupçonné depuis longtemps. D’autre part, il ne s’agit guère d’une renonciation à un droit d’héritage matériel : La suite de l’histoire montrera qu’Esaü acquerra une fortune considérable, deviendra riche et puissant, alors que les biens que Jacob aurait pu acquérir chez Laban seront le fruit d’un labeur acharné et non pas la fortune obtenue par héritage. »
Marc MEIMOUN
Messages: 123
Je vous remercie de votre réponse.

J'avais déjà connaissance des commentaires du rav Elie MUNK.
Cependant ma question ne portait pas sur une intérprétation philosophique, ou midrashique de l'échange entre Essaw et Yaakov, mais le statut halarique de celui ci.
Sur quelle fondement Halarique repose cette échange ?

Je vous rapporte ci dessous les questions principales, et surtout la question numéro 3 :

1/ Quelle est le statut du troc ?
2/ Le troc permet il de rentré en plein propriété de la chose échangé ?
3/ un troc avec de la nourriture ne serait pas valide, d'après mes sources, il s'en suivrait que Jacob n'ai donc pas acquis le droit d'ainesse de son frère.

Merci et à bientôt.
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Les commentateurs classiques ne se penchent pas sur la valeur de la transaction du « plat de lentilles » au regard des règles de la halakha, peut-être parce que celle-ci ne dresse pas de limites à la liberté des conventions contractuelles, d’autant qu’il s’est agi là d’un contrat portant sur des biens immatériels, à savoir le patrimoine éthique et spirituel issu d’Abraham, à l’exclusion de tous éléments patrimoniaux.

On pourrait soutenir, il est vrai, que du moment qu’Esaü s’est présenté à son frère dans un état de total épuisement (Berèchith 25, 29), il n’était pas en état de consentir librement à la transaction.

Cependant, nous lisons au verset 34 que Jacob, avant de donner des lentilles à Esaü, lui a fourni du pain. Celui-ci n’était pas prévu au contrat, d’où l’on peut supposer qu’il a servi de réconfortant avant la transaction
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