Hakhnassat Séfer Tora pendant le Omer

Une hakhnassat Séfer Tora est prévue le 12 Iyyar prochain pour l'élévation de l'âme d'un défunt à son anniversaire de décès.

Sachant que cet anniversaire se situe dans la période du Omer, est-il permis de faire appel à un musicien qui jouera de son instrument durant la cérémonie ?

A priori, il est préférable d'organiser la cérémonie d'une Hakhnassat Séfer Tora (c’est-à-dire l'intronisation d'un nouveau Séfer Tora dans une synagogue) après Lag Baomer. (Certains aschkenazes préferent attendre Roch 'Hodech Sivan).

Cependant, en cas de besoin, il est permis de célébrer ce rituel pendant toute la période du Omer, même avec des musiciens et des danses.

Sources et explications :

Le Maguen Avraham (סי' תצג סק"א) et le Michna Broura (שם סק"ג) écrivent : "Il est permis pendant le Omer de faire une séouda pour des éroussin (fiançailles du temps du Talmud où le marié fait l'acquisition de la mariée), toutefois la coutume est d'interdire les danses lorsque ce ne sont pas des danses de mitzvah. Et même lors d'une séouda de chidou'hin (fiançailles de nos jours), il est interdit de danser".

Le Eliha Raba (שם סק"ב) et le Ma'hatzit Hachékel (שם סק"א) comprennent que le Maguen Avraham interdit de danser uniquement lorsque ce n'est pas une séouda de mitzvah ou lors d'une séouda de chidou'hin, mais il permet de danser lors d'une séouda de éroussin, car c'est une séouda de mitzvah.

Le Kéren Lédavid (סי' קיט אות ב) va dans ce sens et autorise pendant le Omer de célébrer une Hakhnassat Séfer Tora avec tambours et danses, car ce sont des danses de mitzvah.

En effet, il est rapporté dans le livre de Samuel (2 6-14) que le Roi David accompagna l'arrivée de l'arche sainte à Jérusalem en dansant de toutes ses forces.

Et tel est l'avis de Rav Ovadia Yossef (חזון עובדיה יום טוב פ"ו סל"ג) et de Rav Elyachiv (הלכות חג בחג - ספירת העומר פ"ז הע' 36) qu'il est permis pendant le Omer d'organiser une Hakhnassat Séfer Tora avec des musiciens et d'y danser.

D'un autre côté, le Choul'han Arou'h Harav (סי' תצג ס"א), contrairement au Eliha Raba et au Ma'hatzit hachékel, interdit de danser même lors d'une séouda de éroussin, c’est-à-dire même lors d'une séouda de mitzvah.

C'est pourquoi Rav Chlomo Zalman Auerbach (הליכות שלמה פסח פי"א הע' 57) affirme qu'il est souhaitable d'éviter d'organiser pendant le Omer une Hakhnasset Séfer Tora avec danses et réjouissances.