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Explication d'une halaha

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claudeguez
Messages: 3
Peut-on expliquer n'importe quelle halaha à des non-juifs, avec ou sans intention de conversion ?

Merci d'avance.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 7257
La réponse est très longue.
Pour faire court, il est autorisé de répondre à un non juif demandant à quoi rime telle habitude en lui donnant une explication sans entrer dans les détails de la loi.

Globalement, le "problème" ne se pose que sur la Torah orale, pas pour ce qui est de la Torah écrite.

Révéler une explication subtile de la Torah orale lorsque ça touche à la halakha, c'est là qu'il peut y avoir un souci par rapport à l'idée avancée dans la Gmara (Sanhedrin 59 et 'Haguiga 13).

Mais c'est largement discuté, l'intention même de la Gmara ('Haguiga 13) peut se comprendre autrement (cf. Iyoun Yaakov ad loc.).

Et il y a encore d'autres raisons d'établir des distinctions dans certains cas, voyez le 'Hatam Sofer ('Houlin 33) et le Méiri ('Haguiga 13).

Et s'il s'agît d'un candidat à la conversion, on a l'habitude de suivre les opinions permissives, comme le Méiri ('Haguiga 13 ET Sanhedrin 59) et le Maharsha (Shabbat 31a).
Voir aussi le Shout R. Akiva Eiger (§41).

Il y a aussi des distinctions entre différents goyim.

Bref, si vous avez une question plus précise (=vous voulez expliquer quoi exactement et pourquoi et à qui exactement?), je pourrais vous donner une réponse plus précise sans avoir à écrire un livre :)
SamH
Messages: 123
Bonjour Rav,

Dans son Ma'agal Tov (p.124, jour : 9 Tevet), le 'Hida écrit qu'il a répondu au question de la Marquise de Croix (je ne crois pas qu'elle soit connue ou alors sous un autre nom pseudonyme...) sur des sujets de Kaballa. Il dit lui avoir répondu selon ses "midot" ("ואני הייתי משיב ע"פ מדותיה"). Je ne comprends pas vraiment le sens de cette dernière phrase, et surtout est ce qu'il était autorisé de lui répondre à ce genre de questions ? Peut-être était-ce un cas de Pikoua'h Nefesh (étant Marquise) ?

Merci à vous :)
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 7257
Citation:
Dans son Ma'agal Tov (p.124, jour : 9 Tevet), le 'Hida écrit qu'il a répondu au question de la Marquise de Croix (je ne crois pas qu'elle soit connue ou alors sous un autre nom pseudonyme...)


Si, si, elle est connue.
Enfin, je veux dire connue des initiés, ce n’était pas une figure marquante de l’histoire de France.
Si vous voulez voir de quoi avait l’air la « ‘havrouta du ‘Hida » à cette époque (le portrait est daté de « vers 1780 » et ses discussions avec le ‘Hida sont de 1778), la voici :
https://www.musee-conde.fr/fr/notice/car-273-mme-la-marquise-de-la-croix-nee-jarente-89eb1ce4-8fc5-4750-a466-3e8acf42549e


Citation:
sur des sujets de Kaballa. Il dit lui avoir répondu selon ses "midot" ("ואני הייתי משיב ע"פ מדותיה"). Je ne comprends pas vraiment le sens de cette dernière phrase, et surtout est ce qu'il était autorisé de lui répondre à ce genre de questions ? Peut-être était-ce un cas de Pikoua'h Nefesh (étant Marquise) ?

Non, je ne pense pas qu’il y avait une justification au titre de Pikoua’h Nefesh, ni aucun danger réel.
D’ailleurs, lorsque le ‘Hida lui a répondu, il ne savait pas encore que c’était une dame importante.
Il l’écrit lui-même : ואח"ך א"ל שהיא שרית חשובה מאד... והיא בת מרקיז ובעלה היה מרקיז

Et il n’y avait pas besoin de Heiter, car il ne lui a pas vraiment dévoilé des notions de kabbala, c’est ce qu’il dit qu’il lui a répondu ע"פ מדותיה, c-à-d de manière adaptée à sa personne.
En d’autres termes, il lui a répondu un petit blabla en jargon kabbalistique qui fait tant frémir de plaisir les Baalei Gaava qui se croient capables d’accéder aux Sodot Hatorah.

Vos deux questions se complètent et se répondent mutuellement.

Il existe une traduction du Maagal Tov en français d’un rabbin français, pour le coup, il a traduit cette expression convenablement par « comme il convenait avec elle » (Editions Massoreth 1999, tome 2, p.210).

Cette traduction est un carnage, les erreurs de frappe, d’orthographe, de compréhension et d’interprétation y foisonnent par dizaines comme rarement dans une traduction. C’est bien dommage.

A la suite, le ‘Hida critique le Baal Shem de Londres qui dévoilait la Kabbala Maassit à des non-juifs, vous comprenez donc que par cette expression (ע"פ מדותיה) il voulait s’en distinguer.
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