1. Si un homme et son épouse passent une nuit à l'hôtel pendant Hanouka et qu'ils ne laissent pas d'enfants majeurs à la maison, a priori, ils doivent allumer les bougies à l'hôtel.
Cependant, puisque généralement la direction de l'hôtel ne permet d'allumer des bougies dans les chambres, l'idéal est de réserver une chambre avec balcon pour pouvoir y allumer les bougies.
Dans ce cas, il faut prévoir un boîtier en verre ou un autre dispositif pour empêcher que le vent éteigne les bougies.
S'il n'est pas possible de recevoir une chambre avec balcon, certains décisionnaires permettent d'allumer avec bra'ha dans la salle à manger de l'hôtel. Le cas échéant, il est souhaitable d'y manger au moins le petit-déjeuner. Mais on ne peut pas allumer avec bra'ha dans le lobby d'un hôtel.
Si la direction de l'hôtel ne permet pas d'allumer dans la salle à manger, dans ce cas, ils doivent – si c'est possible – mandater un proche pour qu'il aille allumer les bougies de Hanouka dans leur maison.
Dans ce cas, lorsque cet envoyé recitera les bra'hot lors de l'allumage chez eux, il devra avoir l'intention d'acquitter aussi leurs bougies. Puis, après avoir allumé ses bougies, il ira allumer leurs bougies chez eux.
Si cela aussi est impossible, en cas de force majeure, lorsqu'il n'y a aucune possibilité d'allumer des bougies, il est permis d'allumer avec bra'ha une torche à pile qui dispose d'une ampoule à filament incandescent.
Auquel cas, il faut poser cette torche de façon à ce qu'il soit notable qu'il s'agisse d'un allumage de Hanouka.
2. Quelqu'un qui n'a pas dit shéhé'héyanou le premier soir de Hanouka, devra dire cette bra'ha le deuxième soir (ou le soir ou il s'en rappellera).
En revanche, s'il a mandaté un proche pour allumer les bougies de 'Hanouka chez lui et qu'il a récité la bra'ha de shéhé'héyanou en pensant à le rendre quitte, il est exempt de dire cette bra'ha le deuxième soir de Hanouka.
Sources et explications :
1. Hanouka à l'hôtel
Hanouka hors de chez soi
Le Béour Halakha (סי' תרעז ס"א ד"ה במקום) écrit au nom du Pri 'Hadash que lorsque quelqu'un va avec toute sa famille chez ses parents (ou ses beaux-parents) pendant les huit jours de Hanouka et qu'il y dort et y mange ses principaux repas, il doit allumer chez ses parents.
Mais s'il ne séjourne chez eux que quelques jours, les décisionnaires sont discutés à savoir où il doit allumer.
Rav Elyashiv (שבות יצחק חנוכה פ"ו אות ג) soutient qu'il doit allumer chez ses hôtes uniquement s'il passe chez eux la plupart des jours de Hanouka, c’est-à-dire au moins quatre jours consécutifs.
Car dans ce cas, la maison de ses hôtes est considérée comme sa résidence principale pendant Hanouka.
Mais s'il y passe une nuit – ou en tout cas moins de quatre nuits – sa maison est considérée comme sa résidence principale pendant Hanouka. Par conséquent, il doit mandater quelqu'un pour qu'il allume les bougies dans sa maison.
Cependant, les autres décisionnaires contestent cette position et soutiennent que même si nous passons une nuit en dehors de chez nous, nous devons allumer les bougies là où nous nous trouvons, et il n'est pas nécessaire que quelqu'un d'autre allume chez nous.
Tel est l'avis du 'Hazon Ish (שבות יצחק שם), de Rav Shlomo Zalman Auerbach (הליכות שלמה חנוכה פי"ד סי"ח), de Rav Bentzion Abba-Shaoul (אור לציון ח"ד פמ"ז ס"ה), de Rav Wozner (מבית לוי ח"י עמ' י) et de Rav Nissim Karelitz (חוט שני חנוכה עמ' שי).
Ce dernier explique que le Pri 'Hadash a évoqué huit jours parce que c’était la question qui lui avait été posée, mais il en va de même si on va dormir et manger chez des hôtes même une seule nuit.
Par conséquent, selon la plupart des décisionnaires, quelqu'un qui passe une nuit à l'hôtel doit allumer à l'hôtel.
Allumer dans la chambre d'hôtel
Rav Bentzion Abba-Shaoul (שם ס"ח) et le Pisskei Teshouvot (סי' תרעז הערה 22) soulignent qu'a priori il faut allumer dans la chambre d'hôtel, car puisqu'elle m'a été louée et que l'hôtelier n'a pas le droit d'y entrer sans ma permission, je suis considéré comme le "maitre de maison" de cette chambre.
Cependant, généralement, la direction de l'hôtel de permet pas d'allumer des bougies dans les chambres pour cause de risques d’incendie. C'est pourquoi il est fort recommandé de réserver une chambre avec balcon. Car il est possible d'y allumer des bougies, de la même façon que la direction de l'hôtel permet de fumer au balcon.
Allumer dans la salle à manger de l'hôtel
Allumer avec bra'ha dans la salle à manger d'un hôtel est une question sujette à discussion parmi les décisionnaires.
D'un côté, Rav Bentzion Abba Shaoul (שם) soutient qu'on ne se rend pas quitte de la mitzvah en allumant dans la salle à manger d'un hôtel.
Il explique que contrairement à une chambre d'hôtel, la salle à manger n'est pas considérée comme louée de manière exclusive aux clients de l'hôtel, car l'hôtelier a le droit d'y entrer sans leur autorisation.
D'un autre côté, le Pisskei Teshouvot (שם) affirme qu'a posteriori on se rend quitte en allumant dans la salle à manger d'un hôtel.
Aussi, le livre Dor Hamelaktim (Hanouka page 71) rapporte que selon Rav Itzhak Berkowitz (Rav du quartier Sanhedria à Jérusalem), il est permis d'allumer les bougies de Hanouka dans la salle à manger de l'hôtel avec bra'ha si la direction de l'hôtel le permet et à condition d'y manger au moins son petit déjeuner.
Ce dernier précise que dans le lobby de l'hôtel, on peut allumer les bougies (s'ils le permettent) mais sans bra'ha.
Mandater quelqu'un pour qu'il allume chez nous
S'il n'est pas possible du tout d'allumer des bougies à l'hôtel, il faut alors s'appuyer sur l'opinion susmentionnée de Rav Elyashiv, selon laquelle il faut demander à quelqu'un d'allumer chez soi lorsqu'on passe la nuit en dehors de chez soi.
En ce qui concerne la bra'ha, certes Rav Moshé Feinstein (אגרות משה ח"א סי' קצ) soutient que l'envoyé peut reciter les bra'hot de l'allumage même lorsque son envoyeur n'est pas présent.
Cependant, Rav Elyashiv (שבות יצחק חנוכה פי"ב אות א סק"ג) préconise que l'envoyé ait l'intention que les bra'hot qu'il récite sur ses bougies chez lui s'applique aussi aux bougies de son envoyeur. De plus, il précise que se rendre à la maison de son ami n'est pas considéré comme une interruption.
Allumer une torche électrique
En cas de force majeure lorsqu'il n'y a aucune possibilité d'allumer des bougies, Rav Shlomo Zalman Auerbach (הליכות שלמה פט"ו ס"ג), Rav Bentzion Abba-Shaoul (אור לציון ח"ד פמ"ד ס"ב) et Rav Elyashiv (קובץ תשובות ח"ג סי' קג) autorisent d'allumer avec bra'ha une torche qui fonctionne à pile et qui dispose d'une ampoule incandescente (mais pas une LED), car son filament incandescent est considéré comme du feu.
Ils précisent que dans ce cas il faut poser cette torche de façon à ce qu'il soit notable qu'il s'agisse d'un allumage de Hanouka.
2. Le Shoul'han Arou'h (סי' תרעו ס"א) écrit que quelqu'un qui n'a pas dit shéhé'héyanou le premier soir de Hanouka, devra dire cette bra'ha le deuxième soir (ou le soir ou il s'en rappellera).
Le Mishna Broura (סי' תרעו סק"ז) écrit que quelqu'un qui n'était pas chez lui le premier soir et que son épouse a allumé les bougies avec les trois bra'hot, si le deuxième soir il sera chez lui, il ne devra pas dire shéhé'héyanou.