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Parachath Choftim – Dresser des pierres tombales ?

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fureteur
Messages: 123
Il est écrit dans la parachath Choftim : « Et tu ne te dresseras pas de monument (matsèva), que hait Hachem, ton D’eu » (Devarim 16, 22).
Comment se fait-il que l’on dresse des pierres tombales (matsèvoth) sur les tombes de nos disparus alors que ce verset semble l’interdire ?
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Le verset en question ne prohibe, en réalité, comme le souligne Rachi, que les autels sacrificiels (en dehors, bien entendu, de ceux du Tabernacle et du Temple).

Quant aux monuments funéraires que nous érigeons sur les tombes dans nos cimetières, ils ont une origine très ancienne. La Tora nous apprend en effet que Jacob dressa une matsèva sur la tombe de Rachel (Berèchith 35, 20).

Il semblerait que cet usage soit tombé par la suite en désuétude. Tandis que rabbi Nathan enseignait qu’il était permis de dresser un monument sur une tombe, rabban Chim‘on ben Gamliel professait un avis contraire, en considérant que le souvenir des tsaddiqim ne s’inscrit pas dans la pierre, mais dans leurs actes (Berèchith rabba 82, 11).

C’est au treizième siècle que la pratique de la matsèva mortuaire a retrouvé droit de cité.
Rabbi Chelomo Adret (1235-1310), également connu sous l’acronyme de Rachba, l’un des plus éminents disciples de Ramban, en a restauré l’usage en le rendant obligatoire.

Les délais qui séparent l’inhumation de la pose de la pierre tombale diffèrent selon les usages locaux, et varient de la fin de la période de chiv‘a à la fin de celle pendant laquelle on récite le kaddich.
Il est de coutume, lorsqu’on visite la tombe d’un être cher, de déposer sur la matsèva un petit caillou.
L’origine de cette coutume est incertaine :

Selon le Midrach Léka‘h tov (35, 20), chacun des fils de Jacob a pris une pierre pour en construire la tombe de Rachel. On apprend également dans ce Midrach que le dépôt de pierres sur une tombe fait partie de la construction de la pierre tombale. Il n’y a cependant pas là matière à extrapoler à la coutume que nous évoquons, d’autant que la tombe de Rachel a une vocation très particulière, que n’a aucune des tombes des autres personnages de la Tora, celle d’apporter la consolation aux exilés (Jérémie 31, 15). Il fallait par conséquent qu’elle soit facilement reconnaissable…

Il est bon de rappeler, en cette période de l’année où il est d’usage, à l’approche des yamim noraïm, de se rendre sur les tombes de nos êtres chers, la signification du dépôt de ce petit caillou sur leurs pierres tombales :
Il m’apprend que je ne suis pas le seul à me souvenir de celui ou de celle qui repose sous cette pierre. Les pierres que j’y découvre à mon arrivée sont le signe que d’autres que moi sont venus lui rendre le même hommage.

D’autre part, le caillou que je ramasse m’envoie un message : Je sens que mon être cher est là et que je peux continuer de le toucher et d’être touché par lui. Les valeurs qu’il m’a inculquées jaillissent à nouveau dans les tréfonds de ma mémoire, et il ne dépend que de moi de les faire revivre et de les mettre en pratique.
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