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Lunettes de soleil le Chabbath

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Marcelo
Messages: 34
Shalom,

Est-il permis de sortir avec des lunettes de soleil, ou qui se teintent au soleil le chabbat ? Y-a-t-il une différence entre hommes et femmes ? Pourriez-vous si possible me donner les souces textuelles de la réponse ?

Merci beaucoup de votre gentillesse.

Moadim Lesim'ha
Rav Wolff
Messages: 833
La question a été posée à rav Chaoul Natanson dans son Choèl ou-mèchiv ( 2-109), et celui-ci ne l'a autorisé qu’aux personnes qui souffrent d'une inflammation des yeux ou d'autres affections oculaires. Il faut, de surcroît, que le domaine public ne soit pas un vrai rechouth ha-rabim, ce qui veut dire que l’on ne peut porter des lunettes de soleil classiques que dans un domaine entouré d'un ‘èrouv.
rachamii
Messages: 40
le Rav Wolff affirme "l’on ne peut porter des lunettes de soleil classiques que dans un domaine entouré d'un ‘èrouv". Mais faut-il aussi un 'Erouv pour porter des lunettes de vue qui teintent au soieil?
Rav Wolff
Messages: 833
Des lunettes qui se teintent au soleil peuvent être portées le Chabbath dans le domaine public.
Doody
Messages: 11
est ce interdit parceque l'on craint que l'on mette les lunettes dans la poche si le temps se couvre? ce qui ne s'applique pas aux lunettes qui changent toutes seules?

merci
naty
Messages: 21
De meme que des lunettes qui sont à la fois "de vue" et "solaire", n'est ce pas?
Car il n'y pas de risque qu'on en vienne à les enlever, étant donné qu'elles nous servent à voir.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
En effet la raison est de peur qu'on en vienne à les retirer et à marcher 4 amot avec les lunettes en main.
Certains sont ma'hmirim même pour des lunettes de vue, tant que la correction est "légère" il y a lieu de craindre qu'on les enlève pour les nettoyer (au autre).

On m'a demandé si certains rabbanim permettent de porter des lunettes de soleil dans le "reshout arabim", je n'en connais pas –sauf pour les cas extrêmes pour raison médicale, dans ces cas on ne craint pas qu'il les enlève dans la rue.

Il est vrai que le Piskei Tshouvot (III, §301,4) cite le Shearim Ametsouyanim Baala'ha qui permettrait au nom du Shoel Oumeshiv.
[Puis le Piskei Tshouvot précise que le Har Tsvi (O"H §173) n'a pas compris la même chose du Shoel Oumeshiv, et que la permission ne concernerait que celui qui nécessite de les porter pour raisons médicales et encore ça ne serait permis que dans un "reshout arabim derabanan".]

Mais il me semble que cette information est fausse.
Je ne vois pas où il a vu dans le Shearim Ametsouyanim Baala'ha cette permission.
Voir Shearim A.B. (II §84, 3 n°4) où il cite en effet le Shoel Oumeshiv (Maad.III, vol. 1 §109) mais il précise bien que ça ne concerne QUE celui qui en a besoin pour des raisons médicales et seulement s'il ne s'agît pas d'un "reshout arabim deorayta".
Donc comme ce qu'en a compris le Rav Tsvi Pessa'h Frank dans son Har Tsvi (O"H §173) !

Cette idée de permission pour celui qui en a besoin pour raison médicale se retrouve dans le Mishné Ala'hot (VII, §57) et le Yavin Daat (§5) et encore d'autres poskim.

Donc même le Shearim A.B. ne permet pas systématiquement le port de lunettes de soleil shabbat.

Une permission envisageable serait peut-être pour des lunettes avec cordon élastique qui les rattaches à la tête de telle sorte qu'il est difficile de les enlever "machinalement".
Mais ce n'est pas si évident que cela, voir Min'hat Elazar (III, §4) et Binian Tsion (II, §36).
juif
Messages: 72
Et pour les femmes, est ce pareil?
Cohen david
Messages: 13
Bonsoir petit complément d'information :
Il y a aussi un avis indulgent a ce sujet mentionné dans le yalkout yossef ( voir hilhot chabbat tome 2 sur hotsaa )

______________________________
Message envoyé via AlloRav sur iPhone.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
Avant tout, comme je viens de relire mon précédent message qui remonte à plus d’un an, j’y apporte une correction concernant la toute dernière référence : Binian Tsion (II, §36), au lieu de §36, il faut lire §37.
Ceci étant corrigé, passons à vos messages.

A Juif :
Oui.
On pourrait imaginer devoir être plus strict pour les femmes -voir Maarashdam (O"H §4) et ce qu'en dit le Mishné Ala'hot (VII, §57)- mais on ne retiendra aucune différence pour cette ala'ha.


A Cohen David :

Je ne crois pas -navré de devoir vous le dire- que cet avis indulgent existe réellement.

J’ai vu ce qu’écrit le Yalkout Yossef (YY Shabbat II, §301, 35 p.39 dans l’ancienne édition –en hébreu) je cite : « certains disent qu’il est interdit de sortir à shabbat avec des lunettes de soleil… et ceux qui ont l’habitude d’être indulgent ont sur qu(o)i se reposer. Surtout dans nos contrées où il y a un erouv… ».
(car, comme vu plus haut, le problème est lié à l’inquiétude de retirer les lunettes tout en marchant et donc les transporter sur quatre amot)

J'ai donc bien pris conscience que le Yalkout Yossef parle d'avis permissifs pour les lunettes de soleil à shabbat, néanmoins je ne sais pas quels sont les avis permissifs qui lui permettent de dire que « ceux qui ont l’habitude d’être indulgent ont sur quoi se reposer ».

(je parle pour la France où il n’y a généralement pas de Erouv.
Là où il y en a un, de toute façon –comme à Strasbourg- les gens portent.
Et ceux qui ne portent pas ne s’en abstiennent –à ma connaissance- pas parce qu’ils suivent systématiquement les vues du Rav Yossef.
Quoi qu’il en soit, le Rav Yossef parle « d’indulgents sans erouv ».)

Dans la note, il cite les poskim qui parlent de cette question, mais il s’agît d’avis permissifs qui ne concernent que des cas où les lunettes de soleil sont nécessaires médicalement (ce qui était presque toujours le cas à une époque où l’on ne mettait pas de lunettes de soleil pour le seul confort).

Il est vrai qu’il y cite aussi le Binian Tsion que je citais plus haut (en indiquant bien §37 mais en omettant de préciser qu’il s’agît du second tome –tshouvot a’hadashot. Tel que c’est écrit cela renvoie au Binian Tsion qui est un autre livre que l’on peut appeler le tome I. Mais il s’agît en fait du Binian Tsion Tshouvot A’hadashot ! Le tome II, comme je le mentionnais dans mon précédent message)
en lui faisant dire que s’il y a des branches aux lunettes il y a lieu de permettre.
Mais c’est faux !

Premièrement le Binian Tsion ne dit pas qu’il y a lieu de permettre s’il y a des branches mais il cite un avis permissif et dit qu’il n’y a pas lieu de reprocher cette conduite à celui qui pense pouvoir se baser sur cette décision.
Cela n’indique pas qu’il pense lui-même qu’il faille être permissif, mais -si déjà- le contraire.

Deuxièmement, et c’est là l’essentiel, le Binian Tsion ne parle pas du tout de lunettes de soleil !!! Il parle de lunettes de vue !

Or pour des lunettes de vue, il est évident (-je dirais même plus : ça saute aux yeux) qu’il y a lieu d’être bien plus indulgent dans la mesure où toute l’inquiétude se résume à ce que l’on en vienne à enlever les lunettes tout en marchant, ce qui est bien plus probable pour des lunettes de soleil (dans une zone d’ombre…) que pour des lunettes de vue sans lesquelles le marcheur serait éventuellement un peu gêné.

De plus le Rav Its’hak Yossef lui-même établit clairement une distinction entre ces deux catégories de lunettes et permet de sortir à shabbat avec des lunettes de vue.

Donc il ne devrait pas citer un Binian Tsion qui parle des lunettes de vue dans la note qui est supposée donner les références des auteurs permissifs pour les lunettes de soleil !

Aussi, il cite le Mishné Ala'hot (VII, §57) qui annonce que "le monde" a la coutume de permettre.
Ici aussi il y a -il me semble- erreur, car le Mishné Ala'hot parle du problème de otsaa des lunettes, mais pas du problème particulier des lunettes de soleil que l'on est bien plus enclin à retirer en marchant que les lunettes de vue!

Cette source aussi est donc une erreur.
L'erreur vient certainement du fait que le début de ce siman du Mishné Ala'hot parle des lunettes de soleil, mais rapidement il passe (clairement) aux lunettes de vue.

Et tous les poskim penchent pour interdire les lunettes de soleil en dehors des cas de problèmes médicaux.
(C'est d'ailleurs (heureusement) la conclusion du Yalkout Yossef lui-même qui considère la koula uniquement pour les endroits où il y a un érouv.)

Ainsi, il n’y a (dans ce passage du Yalkout Yossef) pas d’information ala’hique autre que celles que j’avais déjà cité dans mon précédent message, si ce n’est celle-ci : les mots du Yalkout Yossef peuvent tromper le lecteur [qui ne va pas vérifier les textes auxquels l’auteur fait référence dans sa note de bas de page].
En lisant uniquement la ala’ha (dans le texte en gras du haut de page), on pourrait comprendre que certains avis sont permissifs MEME sans avoir recours au problème médical, ce qui me semble faux MEME selon le Rav Its’hak Yossef (auteur du Yalkout Yossef) qui conclue en fin de note par « malgré tout, dans nos contrées où il y a un érouv … on peut plus aisément se reposer sur la koula …» (donc là où il n’y a pas de Erouv, on ne devrait pas se reposer sur la koula).

Voilà une nouvelle démonstration des erreurs que l’on peut commettre lorsqu’on veut découvrir la ala’ha par le Yalkout Yossef, sans comparer avec les autres livres de lois sur shabbat et sans aller vérifier les références que cite l’auteur du Yalkout yossef pour s’assurer d’avoir bien compris.

J’avais expliqué par cet argument pourquoi je ne recommandais pas la lecture du Yalkout Yossef en français au débutant pour découvrir les ala’hot et j’avais ajouté que même pour l’édition hébraïque, il fallait encore être capable de comprendre les sources citées. Je mettais donc en garde le débutant auquel mon message était adressé.

Le Rav Its’hak Yossef est assurément un grand Talmid ‘Ha’ham mais ses livres étant très riches, « en formation » et corrigés régulièrement par l’auteur pour arriver à les parfaire, il ne convient pas au novice de découvrir la ala’ha à travers ces ouvrages à moins d’être accompagné en cela par un érudit capable de vérifier les sources ou tout au moins de se renseigner lorsqu’il croit avoir compris une ala’ha qui n’est pas ce que la grande majorité des décisionnaires préconisent.

Certains avaient vu en moi (pour avoir donné ce conseil) un raciste anti-sfaradim et me reprochent encore aujourd’hui ma prétendue partialité.
Selon eux, je jugerais les maîtres ashkenazim avec plus de bienveillance et d’indulgence que les maîtres sfaradim.
Voir : http://techouvot.com/liste_douvrages_pour_debuter_dans_letude_de_la_thora-vt13145.html?highlight=
page 1 et suivantes
Je leur ferai tout de même remarquer qu’ici même, dans mon précédent message, daté d’il y a plus d’un an, j’écrivais que le Piskei Tshouvot –maître incontestablement ashkenaz- s’était trompé en citant le Shearim Ametsouyanim baala’ha et en lui faisant dire l’inverse de sa pensée.
(Je l’avais peut-être déjà fait remarquer à mon accusateur vers la page 4)

Je me suis longuement expliqué et "justifié" suite à ces accusations non fondées proférées par quelques "petits calomniateurs" que je n’ai pas pour autant réussi à convaincre de mon innocence (-en dehors de quelques-uns).

Je réitère donc ma mise en garde, tout comme je souligne à nouveau mon profond respect pour le Rav Its'hak Yossef qui fait assurément partie des grands talmidei 'ha'hamim de notre génération.
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