On ne fait pas birkat cohanim à minha de Kippour, pour ne pas que les cohanim viennent à la faire par mégarde à minha toute l'année [ce qui est interdit de peur qu'ils soient soûls].
Cependant, on fait birkat cohanim à minha des autres jours de jeûne où il n'y a pas de neïla, car puisqu'alors on juxtapose la prière de minha au coucher du soleil, on ne la confond pas avec la prière de minha de toute l'année.
Parce qu'à l'époque, ils avaient l'habitude de prier minha tôt, pour pouvoir déjeuner, [car selon le Choul'han Arou'h (סי' רלב ס"ב), il est interdit de déjeuner avant de prier minha].
C'est pourquoi à minha de Kippour on ne fait pas birkat cohanim, car puisque la prière de neïla est juxtaposée au coucher du soleil, la prière de minha se fait plus tôt, et elle s'apparente donc à la prière de minha de toute l'année dont ils avaient l'habitude de la prier tôt.
Sources : Guemara de Ta'anith (:כו), Tour et Choul'han Arou'h (סי' קכט ס"א), Michna Broura (שם סק"ה).
Soit dit en passant, le Beit Yossef (סי' קכח סל"ח) et le Michna Broura (שם ס"ק קלז) expliquent qu'il est interdit de faire birkat cohanim soûl, de la même façon qu'il est interdit à un cohen d'accomplir le service divin au Temple en étant soûl, comme il est écrit dans la paracha de Chemini (10:9) "Tu ne boiras ni vin ni liqueur forte, toi non plus que tes fils, quand vous aurez à entrer dans la Tente d'assignation, afin que vous ne mouriez pas : règle perpétuelle pour vos générations".
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