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suivre toujours le même sefer pour la halakha ?

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111maur
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Chalom cher rav

Tout le monde n’est pas à la hauteur de trancher la halakha en se basant sur sa propre compréhension du Talmud. La question que je me pose est la suivante, Il est possible de suivre la halakha exclusivement selon la compréhension du maguen avraham, du hida, du rav messas, du taz… il est possible d’être hassid de l’un des nossei kelim du choulhan aroukh

Il existe dans les nossei kelim des rabanim marocains qui commente le choulhan aroukh .

Il est possible pour un marocain de suivre la position Halakhique Marocaine comme Le Rav Chalom Messas ou le le Rav Baroukh Tolédano…

Les marocains suives le kaf hahayim ?
Rav Binyamin Wattenberg
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Citation:
Tout le monde n’est pas à la hauteur de trancher la halakha en se basant sur sa propre compréhension du Talmud. La question que je me pose est la suivante, Il est possible de suivre la halakha exclusivement selon la compréhension du maguen avraham, du hida, du rav messas, du taz… il est possible d’être hassid de l’un des nossei kelim du choulhan aroukh
Il existe dans les nossei kelim des rabanim marocains qui commente le choulhan aroukh .
Il est possible pour un marocain de suivre la position Halakhique Marocaine comme Le Rav Chalom Messas ou le le Rav Baroukh Tolédano…
Les marocains suives le kaf hahayim ?


C’est une très grande question et un très large et très important sujet.

A mon sens, il ne convient pas de suivre un des Nossei Kélim du Shoul’han Aroukh -comme le Maguen Avraham que vous avez cité- sans tenir compte des autres.
Cependant, on ne peut pas dire que celui qui suivrait le Maguen Avraham systématiquement, transgresserait la Halakha.
Le fait est que le Maguen Avraham suivait l’opinion du Maguen Avraham systématiquement et il est exclu de dire qu’il transgressait la Halakha.
Chacun doit faire selon sa compréhension (s’il est à même de trancher) et c’est ce que le Maguen Avraham a fait.

Idéalement, lorsqu’on n’est pas en capacité de trancher soi-même, il faut se faire un Rav et le suivre.
Ce Rav ne fera pas « tout comme tel commentateur », mais parfois comme le Maguen Avraham et d’autres fois comme un autre, en fonction de ce qu’il a compris des Souguiot.
Le but étant de se rapprocher de la Halakha qui ressortirait d'une compréhension du Talmud.

Il s’agira donc de suivre son Rav infailliblement. Mais se fixer un Rav qui n’est plus de ce monde et le suivre systématiquement n’est pas toujours une solution.
D’abord car il ne sera pas consultable pour les nouveaux cas, ou pour les doutes, ou pour savoir comment appliquer sa halakha lorsqu’une situation amène à une contradiction, mais aussi parce que, ne vivant pas à la même époque, des paramètres extérieurs aux Svarot halakhiques pourraient interférer et changer le Psak.

Un exemple, puisque vous citez Rabbi Baroukh Tolédano ; j’ai écrit ici https://www.techouvot.com/se_laisser_embrasser_la_main_par_une_femme-vp51912.html#51912 que même si Rabbi Baroukh laissait les femmes lui embrasser la main, il ne convient plus d'agir ainsi de nos jours (voyez ce que j’explique là-bas).

On ne peut donc pas avoir recours systématique à un Rav d’une génération passée, il faut impérativement un Rav qui connaisse et comprenne notre époque -et j’ajouterais aussi : qu’il comprenne notre pays, notre mentalité.

Depuis que le téléphone a permis de consulter une autorité rabbinique vivant à l’autre bout du monde, les gens ont commencé à se dire que consulter Rav untel de tel autre pays serait préférable à un Rav local, mais c’est une erreur.

Cette erreur s’est aggravée avec internet et la capacité de diffusion éclaire de tous les Psakim de tous les rabbanim d’Israël ou d’ailleurs.

Un juif français ne devrait PAS consulter un Rav israélien pour un sujet qui nécessite de connaitre et de comprendre la mentalité locale (française) et la réalité du terrain.

Certes, il existe des situations et des sujets qui ne dépendront pas de la mentalité ni des besoins locaux, mais il n’est pas toujours évident pour le simple juif de savoir dans quelle Halakha la mentalité peut avoir une influence sur le Psak.

Voilà pourquoi je pense (-mais je sais que beaucoup de seront pas d’accord avec moi là-dessus) qu’il faut consulter un Rav qui vit dans notre pays et qui en comprend bien la mentalité et les particularités.

Et ce Rav pourra, pour ses fidèles, si nécessaire, consulter des autorités supérieures en Israël ou aux Etats-Unis, en sachant expliquer en termes halakhiques les particularités de son pays.

C’est-à-dire que la recherche d’un Rav plus compétent, plus pertinent et plus Talmid ‘Hakham, ne doit pas dépasser les frontières du pays (et parfois même de la ville).

Il faut savoir s’attacher à un Rav très compétent pour trancher ses doutes halakhiques, mais un Rav de son pays, pas d’ailleurs.
Même si l’on sait pouvoir trouver un Rav bien plus compétent et plus érudit ailleurs (par exemple en Israël), on ne saura pas toujours apprécier justement l’influence de la réalité du terrain et de la mentalité sur son Psak.
C’est pourquoi il est préférable de suivre un Rav de notre pays, qui comprend bien les choses et c’est lui qui -s’il l’estime nécessaire- consultera un plus grand Rav en cas de besoin avant de nous répondre.

Parmi ceux qui consultent différents Rabbanim, tout le monde a déjà eu l’occasion de constater que certains d’entre eux comprennent beaucoup mieux les choses, ressentent beaucoup mieux leur problème et la vraie question, alors que d’autres rabbanim, dotés de moins de patience, ou de moins de finesse, ou de moins de subtilité, ou encore des trois à la fois (et parfois aussi, hélas, de moins de Midot) ne prennent pas vraiment en considération le fond du problème et appliquent une Halakha fixe et figée sans vérifier si elle sied au cas présent, sans se soucier de la personne.

Cela me rappelle ce qu’a dit Rav Nissim Karélits, au nom de son père Rav Na’houm Méir Karélits, au Rav Yehoshoua Barkats (lorsqu’il est devenu rabbin d’une localité en Israël en 1971) comme conseil pour tout rabbin, de ne pas s’empresser de donner la réponse à une question halakhique, sans l’avoir bien pesée et analysée sous tous ses angles, car il arrive qu’un tout petit détail propre à la situation, puisse inverser toute la Halakha et en comparant au cas classique on commettrait une erreur (cf. Moussar Haskel, Rav Yehoshoua Barkats, Bnei Brak 5779, pp.8-9).

C’est l’enseignement du début de Massekhet Avot (I, 1) הוו מתונים בדין

En résumé, je ne suis pas partisan du système qui consiste à suivre systématiquement tous les Psakim d’un Possek qui n’est plus accessible (car décédé) et qui vivait à une autre époque ou dans un autre lieu.
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