1. Poser et enlever le couvercle d'une casserole qui est sur la plata ne pose pas de problème d'atmana.
Cependant il faut que l'eau ait été portée à ébullition pour pouvoir poser le couvercle sur la casserole pendant Chabat.
2. Lorsqu'on retire le couvercle de la casserole, il n'est pas problématique que l'eau qui se trouve à l'intérieur du couvercle (à cause de la condensation) tombe dans la casserole, tant que cette eau est chaude.
3. Après avoir puisé de l'eau chaude à l'aide d'une tasse, selon la stricte loi, il n'est pas nécessaire d'essuyer les gouttes d'eau qui se trouvent dedans avant de de la réutiliser pour puiser à nouveau de l'eau chaude.
Cependant, ceux qui ont l'habitude d'essuyer ces gouttes d'eau sont dignes de bénédiction.
Sources et explications :
1. Atmana
Le Choul'han Arou'h (סי' רנז ס"ב) écrit que mettre des vêtements sur un plat pour éviter qu'y entrent des souris ou de la saleté ne s'inscrit pas dans l'interdit d'atmana (recouvrir une marmite pour conserver sa chaleur) car notre intention est de protéger le plat.
Le Michna Broura (סקי"ד) précise que même si ces vêtements permettent de maintenir la chaleur de la marmite, malgré tout c'est permis, car telle n'est pas notre intention.
Toutefois, Rav Moché Feinstein (אגרות משה ח"א סי' צה) affirme que poser le couvercle d'une marmite ne s'inscrit pas dans l'interdit d'atmana.
Il explique que le couvercle joue un rôle de protection, car grâce à lui les mouches ne peuvent pas entrer dans la marmite.
Et bien que le couvercle permette également de conserver la chaleur de la marmite, il avance que puisque ce couvercle est spécialement affecté à cette marmite, c'est permis.
Il précise que les propos du Michna Broura susmentionnés selon lesquels il est permis de couvrir une marmite seulement si nous n'avons pas l'attention de conserver sa chaleur concerne uniquement quelque chose qui n'est pas conçu pour couvrir une marmite (comme par exemple une serviette), mais avec le couvercle propre à la marmite, c'est permis.
Problème de bichoul (cuisson)
Cependant, il est permis de poser un couvercle sur une casserole uniquement si le plat est parfaitement cuit, sinon c'est interdit, car cela accélère la cuisson, comme l'écrit le Michna Broura (סי' רנד סקכ"ג).
2. L'eau du couvercle qui tombe dans la casserole
Lorsqu'on retire le couvercle de la casserole, il n'est pas problématique que l'eau qui se trouve à l'intérieur du couvercle (à cause de la condensation) tombe dans la casserole, tant que cette eau est chaude, car elle est considérée comme étant dans un keli richon.
Cependant, si cette eau s'est refroidie, il faut l'essuyer avant de reposer le couvercle sur la casserole, comme le précisent Rav Chlomo Zalman Auerbach (מאור השבת ח"ב מכתב כד אות י) et Rav Nissim Karelitz (חוט שני ח"ב פכ"ט סק"ז).
3. Essuyer la tasse
Certes, Rav Nissim Karelitz (חוט שני ח"ב פכ"ט סק"ז) affirme qu'il est de coutume d'essuyer la tasse avant d'y verser une boisson chaude, pour ne pas cuire les gouttes d'eau qui restent à fond de la tasse.
Cependant, d'après la plupart des décisionnaires, selon la stricte loi, il est permis de verser de l'eau chaude de la bouilloire dans un verre dans lequel il reste un peu d'eau (ou autre boisson) qui a refroidi après avoir été brulante.
Tel est l'avis de Rav Moché Feinstein (אגרות משה ח"ד סי' עד בישול אות יט) qui explique que puisque nous ne tirons aucun profit du réchauffement de ces gouttes d'eau, nous pouvons nous appuyer sur l'opinion de la plupart des Richonim qui soutiennent qu'il n'y a pas d'interdit de recuire quelque chose qui a déjà été cuit, et même s'il est liquide.
C'est également l'avis de Rav Elyachiv (הלכות שבת בשבת פ"ח הע' 55) qui rallie l'opinion de Rabénou Yerou'ham (rapporte par le Rama סי' שיח סעיף ד) selon lequel il n'y a pas d'interdit de recuire quelque chose qui a déjà été cuit s'il est mitztamek vera lo, c’est-à-dire qu'il n'est pas bonifié par la cuisson, comme l'eau.
C'est aussi l'avis de Rav Bentzion Abba-Chaoul (אור לציון פ"ל ס"י) et de Rav Ovadia Yossef (חזון עובדיה ח"ג פ"י סכ"ב).
Ils expliquent que puisque psik réché délo ni'ha lé est interdit que miderabanan, ils s'appuient sur l'opinion du Rambam selon lequel il n'y a pas d'interdit de recuire quelque chose qui a déjà été cuit.
De plus, ils rallient l'opinion des Richonim selon lesquels le versement d'eau chaude (עירוי) n'est pas considéré comme une cuisson.
Enfin, ils rallient l'opinion des Richonim qui permettent de verser de l'eau chaude même d'un keli richon dans de l'eau froide.
Nous voyons donc que la plupart des raisons évoquées par les décisionnaires pour autoriser à verser de l'eau chaude sur ces gouttes d'eau s'appliquent également dans le cas où l'on introduit cette tasse dans un keli richon.
Sauf que dans votre cas nous ne pouvons pas nous appuyer sur les Richonim qui pensent que le versement d'eau chaude (עירוי) n'est pas considéré comme une cuisson.
C'est pourquoi même si selon la stricte loi, il est permis de réintroduire cette tasse dans la casserole d'eau, même s'il y restait quelques gouttes d'eau, cependant celui qui essuiera ces gouttes avant de réintroduire la tasse dans la casserole est digne de benediction, d'autant que certains décisionnaires affirment que telle est la coutume, comme on l'a vu.