Ok, je vous en dis un peu plus, vous m'y forcez.
Je n'avais pas pensé que cela pouvait être dérangeant à ce point.
(désolé d'être en retard, je dois encore répondre à beaucoup de questions et ne peux pas vraiment le faire en ce moment, j'espère bientôt.)
Qui je suis : Binyamin Wattenberg, p’tit prof de Talmud au grand Centre Alef, comme mentionné plus haut.
Mes études de Thora :
J’ai étudié 7 ans en Israel et 7 ans aux USA.
En Israel j’étais à la Yeshiva de Ponovez (dite « Ponovitsh ») de Bnei Brak, dirigée à l’époque par le Rav Sha’h et le Rav Dovid Powarsky (père de l’actuel).
[J’y ai aussi été l’élève de tous les autres rabanim de la Yeshiva; du Rav Guershon Edelstein, du Rav Berl Powarsky, du Rav Osher Deutsh, du Rav Shmouel Markovicz et du Rav Yona Zaloshinsky ainsi que des Mashgi’him Rav Eliezer Guinsbourg et Rav Aharon Grossbard].
En parallèle j’ai aussi étudié chez le Rav Guedalia Nadel de Bnei Brak (qui n’avait pas de yeshiva, ça se passait dans son appartement).
C’était un très grand homme, qui dépassait de loin ce que l’on peut attendre d’un rabbin, celui qui ne l’a pas connu ne peut pas facilement l’imaginer, celui qui l’a connu ne peut pas facilement le définir.
Je pense que la majorité du public qui n'est pas passé par une yeshiva ne peut pas vraiment comprendre la profondeur et la particularité de ce rabbin hors norme qui était tenu en très haute estime déjà par le 'Hazon Ish (son maître) (il y a plus de 60 ans!).
Parmi mes rabanim « français », le Rav Chaim Jacov Rottenberg dont la Rebbetzen vient de décéder, 21 ans après son mari (ce sont les parents de l’actuel rav Rottenberg, un très grand homme sous différents aspects), et le Rav Yaakov Tolédano du Raincy.
Aux USA, j’ai étudié à la Yeshiva de Lakewood N.J. alias B.M.G.
J’y ai fréquenté plusieurs rabanim–certains n’étant pas liés à cette yeshiva- dont un Rabbi ‘Hassidique qui était bien plus érudit que ce que certains pensent des ‘hassidim en général.
J’y ai aussi connu des talmidei ‘ha’hamim hors pair dont l’apparence extérieure ne pouvait aucunement laisser supposer tant de savoir.
Je ne connais nulle part ailleurs qu’en Amérique de tels Talmidei ‘Ha’hamim dans un tel anonymat et d’une si grande simplicité.
A quoi je ressemble ?!
Ben, je ne sais pas trop.
Je dirais : à un juif. Enfin je l’espère.
Disons que j’essaye d’y ressembler.
A quel courant j’appartiens, ça aussi c’est difficile comme question.
Je suppose que si je me définis comme étant « juif pratiquant » vous en serez insatisfait.
Mais je n’ai pas beaucoup plus à dire sur le sujet par les définitions classiques.
Bien qu’étant d’origine polonaise par mon père, j’ai plutôt étudié dans le monde lituanien.
Dans ma jeunesse j’ai légèrement connu la Thora du monde sfarade (enfin maghrébin et essentiellement marocain) avec le Rav Tolédano et celle du monde ‘hassidique avec le Rav Rottenberg (qui cependant, a lui-même été aussi formé par des rabanim lituaniens).
Par la suite, j’ai connu le monde polonais (enfin ‘hassidique) de plus près, lorsque j’étais au Etats Unis.
Toujours aux USA, j’ai eu la chance d’avoir accès aux nombreux sfarim (plus de 34000) de la Yeshiva BMG de Lakewood et le privilège incroyable de pouvoir jouir du gigantesque Otsar Asfarim de Reb Mechel Gruss que je ne remercierai jamais assez pour avoir mis ses sfarim à ma disposition par pure gentillesse sans aucun intérêt personnel.
J’ai pu y découvrir différents darkei limoud, darkei psak ala’ha et différentes ashkafot en fonction des pays et des époques.
Ce qui fait que je me sens attaché à plusieurs milieux.
La ‘harifout et le côté cérébral des galiciens, la lamdanout et la subtilité des lituaniens, la pashtout et la clarté des marocains, la précision et l’analyse des tunisiens, le pilpoul et la bekiout des polonais, les responsas et le psak des hongrois, l’originalité et l’ouverture d’esprit des italiens, sont autant de darkei limoud que de visions et ashkafot différentes du judaïsme.
A notre époque où les juifs résidant « dans un même pays depuis un siècle » se font rares, je ne pense pas qu’il faille –ni qu’il soit bon de- se cantonner à l’un de ces dra’him en négligeant le côté positif des autres.
J’essaie donc de rester attaché à différents courants comme je le peux.
Pour le reste, en lisant un peu à droite à gauche ce que j’ai écrit sur ce site, je pense que vous obtiendrez des petits éléments supplémentaires.