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Bagage reçu pendant Chabat

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mortdesidees
Messages: 129
Bonsoir.

A l'aéroport en Israel je me suis rendu compte que ma valise n'était pas sur le tapis roulant. Je suis allé demander au service qui m'a assuré qu'elle arriverait le lendemain. Finalement elle est arrivée pendant Chabat et le conducteur était apparemment un juif.

Est ce qu'il faut attendre בכדי שיעשו ?
Rav Mordehai Alberman
Messages: 67
Lorsqu'une valise est arrivée pendant Chabat, si un conducteur non-juif l'a apportée, il est interdit pendant Chabat d'utiliser les effets personnels qu'elle renferme et il faut attendre après Chabat le temps de trajet qu'il y a entre l'aéroport et la maison.

Si un conducteur juif l'a apportée, a priori il faut également attendre après Chabat le temps de trajet entre l'aéroport et la maison. Mais en cas de besoin, il est permis d'utiliser les affaires qu'elle renferme dès la sortie de Chabat.


Sources et explications :

Si un non-juif a amené la valise

Le Choul'han Arou'h (סי' שכה ס"ח) écrit que si un non-juif apporte à un juif pendant Chabat un présent qui se trouvait en dehors du te'houm (c’est-à-dire d'un endroit éloigné de la ville au moins 960 mètres), il lui est interdit d'en profiter pendant Chabat et il faut attendre après Chabat bikhdé shéya'assou.

C’est-à-dire qu'après la sortie de Chabat, il faut attendre le temps pour faire ce travail interdit. En l'occurrence, ici, il faut attendre le temps qu'il lui a pris pour apporter ce présent.

Certes, après avoir écrit ces propos, le Choul'han Arou'h rapporte que certains décisionnaires n'exigent pas d'attendre bikhdé shéya'assou. Néanmoins la halakha n'a pas été tranchée ainsi, comme l'écrit le Michna Broura (שם סקמ"ב) d'après le principe de stam véyech halakha késtam.

Par conséquent, si la valise est arrivée pendant Chabat, il est interdit d'utiliser les objets qu'elle renferme jusqu’à la sortie de Chabat bikhdé shéya'assou si le conducteur est un non-juif, comme l'ecrit le Or'hot Chabat (ח"ב פכ"ג סל"ו).

Est-ce interdit à tous ?

Certes, lorsqu'un non-juif fait un travail interdit derabanan pour un juif, l'interdit d'en profiter pendant Chabat ne s'applique qu'à lui mais pas aux autres.

C'est pourquoi le Choul'han Arou'h mentionné plus haut interdit uniquement au destinataire du présent d'en profiter pendant Chabat, car l'interdit d'aller en dehors du te'houm est un interdit derabanan (jusqu’à 11.5 km).

En revanche, lorsqu'un non-juif a fait un travail doraïta pour un juif, il est interdit à tous d'en profiter pendant Chabat, comme on le voit dans le Choul'han Arou'h (סי' שכה ס"י) que si un non-juif a puisé de l'eau d'un rechout haya'hid à un rechout harabim pour abreuver notre animal, il est interdit à tous d'en profiter.

C'est pourquoi dans notre cas il est interdit à tous d'utiliser les affaires que renferme la valise, car le non juif a accompli un travail doraïta en amenant la valise en voiture. A fortiori si l'aéroport se trouve a plus de 11.5 km de la ville en question, car dans ce cas elle a été amenée en dehors du te'houm doraïta.

Si un juif a amené la valise

Le Choul'han Arou'h (סי' שיח ס"א) écrit que lorsqu'un juif a fait un travail interdit intentionnellement pendant Chabat, il lui est interdit éternellement d'en profiter, mais les autres ont le droit d'en profiter après Chabat et il n'est pas nécessaire d'attendre bikhdé shéya'assou.

Faut-il attendre bikhdé shéya'assou pour un travail interdit fait par un juif non-pratiquant ? Le Pri Megadim (סי' שכה א"א סקכ"ב) affirme que ça dépend des deux explications rapportées par Rachi et par Rabénou Tam.

En effet, le Roch (ביצה פ"ג ס"ב) rapporte l'explication de Rabénou Tam selon laquelle nos sages ont décrété d'attendre bikhdé shéya'assou pour un travail interdit fait par un non-juif de peur qu'on vienne à lui demander de nous faire un travail interdit pendant Chabat pour en profiter tout de suite après Chabat.

Selon cette explication, il n'est pas nécessaire d'attendre bikhdé shéya'assou lorsqu'un juif non-pratiquant fait un travail interdit, car il nous est interdit de lui demander de faire un interdit à cause de l'interdit de lifnei iver lo titen mikhshol (causer la transgression de son prochain).

D'un autre côté, selon Rachi (ביצה כד: ד"ה ולערב), nos sages ont décrété d'attendre bikhdé shéya'assou pour ne pas profiter d'un travail interdit fait par un non juif et cet argument s'applique également à un travail interdit fait pas un juif non-pratiquant.

Rav Wozner (שו"ת שבט הלוי ח"ג סי' נד) et Rav Nissim Karelitz (חוט שני ח"ב פכ"ב עמ' מה) retiennent l'argument de Rachi et soutiennent que si un juif non-pratiquant a fait un travail interdit pendant Chabat, il faut attendre bikhdé shéya'assou avant d'en profiter.

D'un autre côté, Rav Elyachiv (קובץ תשובות ח"ב סי' כא) soutient qu'en cas de besoin, nous pouvons profiter d'un travail interdit fait par un juif non-pratiquant dès la sortie de Chabat en s'appuyant sur l'opinion de Rabénou Tam. C’est-à-dire qu'il n'est pas à craindre que nous venions à lui demander de faire un travail interdit, car c'est interdit pour cause de lifnei iver.

Et telle est l'opinion de Rav Chlomo Zalman Auerbach (שו"ת מנחת שלמה ח"ב סי' טז אות ד) qu'un juif pratiquant ne demandera pas à un autre juif de transgresser Chabat pour pouvoir profiter de cette transgression tout de suite après Chabat.

C'est pourquoi si un conducteur juif a apporté la valise, a priori il faut attendre après Chabat bikhdé shéya'assou. Mais en cas de besoin, il est permis d'utiliser les affaires qu'elle renferme dès la sortie de Chabat.
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