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Passer entre deux femmes

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ThugChicken1934
Messages: 12
Bonjour Rav,


Je me permets de vous poser la question suivante :

Selon vous, est-il permis de passer entre deux femmes ?

Et accessoirement, que pensez-vous de la puissance de l'argument selon lequel si cet interdit n'a pas été repris par les grands décisionnaires, alors forcément c'est donc qu'ils pensaient que c'est moutar ?


Merci beaucoup d'avance.
Rav Mordehai Alberman
Messages: 79
Dans la mesure du possible, il est souhaitable d'éviter de passer entre deux femmes, a moins de passer en même temps avec quelqu'un d'autre.

Cependant, en cas de besoin nous pouvons le permettre si l'on tient dans sa main un objet de mitzvah (tel qu'un sidour) ou une de ses péotes (les cheveux des coins de la tête), et en cas de force majeure celui tient dans sa main un objet quelconque a sur qui s'appuyer.

De même, celui qui passe entre deux femmes qui sont en train de marcher ou qui sont éloignées l'une de l'autre d'au moins deux mètres a sur qui s'appuyer.

Aussi, celui qui passe entre deux filles qui ne sont pas encore bat-mitzvah a sur qui s'appuyer.

Et dans tous les cas, il n'y a rien à craindre si après avoir passé entre deux femmes on recite les versets suivants :

אֵל מוֹצִיאָם מִמִּצְרָיִם כְּתוֹעֲפֹת רְאֵם לוֹ כִּי לֹא נַחַשׁ בְּיַעֲקֹב וְלֹא קֶסֶם בְּיִשְׂרָאֵל כָּעֵת יֵאָמֵר לְיַעֲקֹב וּלְיִשְׂרָאֵל מַה פָּעַל אֵל


Sources et explications :

La Guemara évoque le problème de passer entre deux femmes à deux reprises.

Dans le traité de Horayot (:יג) il est rapporté comme étant une chose qui rend l'étude de la Torah difficile à comprendre.

D'autre part, il ressort de la Guemara de Pessa'him (.קיא) que c'est considéré comme un danger, comme l'écrit le Maharcha (הוריות שם). Le Choul'han Arou'h Harav (חו"מ שמירת גוף ונפש ס"ט) écrit que c'est proscrit à cause du roua'h ra'a (mauvais esprits) qui y réside.

Certes, ce problème n'est pas rapporté dans le Choul'han Arou'h, mais il est mentionné dans le Choul'han Arou'h Harav (שם), dans le Arou'h Hachoul'han (או"ח סי' ב ס"ו) et dans le Ben Ich 'Haï (שנה שניה פנחס סי"ז).

Les Grands Hommes qui y faisaient très attention

Le Or'hot Rabénou (ח"א עמ' קצז ובהוספות עמ' כו) rapporte que le 'Hazon Ich et le Steipeler faisaient très attention de ne pas passer entre deux femmes.

Le Lev Eliahou (ח"א) dans son introduction (מעשים והנהגות רשימה ג) rapporte que Rav Eliahou Lopian faisait également très attention à cela.

Un objet de mitzvah dans sa main


Rav Chlomo Zalman Auerbach (הליכות שלמה תפילה פ"ב הערה 103) soutient que nos sages en énonçant ces prescriptions n'avaient pas l'intention de dire que c'est interdit mais simplement qu'il faut y faire attention.

Il ajoute au nom de Rabbi Chlomo Kluger que le principe selon lequel le danger est plus grave que l'interdit ne s'applique à ces choses irrationnelles (סגוליים).

Par conséquent, il prétend que nous pouvons nous appuyer sur certains avis indulgents en la matière. C'est pourquoi il permet de passer entre deux femmes avec un objet de mitzvah dans la main ou en tenant une de ses péotes, comme l'écrit le Pisskei Techouva (סי' רו) au nom du livre Zikaron Tov.

Il ajoute qu'en cas de force majeure, c'est permis si on tient dans sa main n'importe quel objet.

Et tel est l'avis du Saba de Kélem (לב אליהו הקדמה הערה לא) que lorsqu'il n'y a pas le choix, même une canne ou mouchoir est considéré comme un écran (חציצה) entre elles et nous.

Par contre, Rav Yossef 'Haïm Zonnenfeld dans son livre Salmat 'Haïm (מהדורא חדשה – שמירת הגוף והנפש סי' פה) pense que tenir une canne n'est pas une solution.

D'autres circonstances atténuantes

Le Ben Ich 'Haï (שם) précise que si on passe entre deux femmes avec quelqu'un d'autre, il n'y a rien à craindre.

Rav Zonnenfeld (שם סי' עג) avance un argument inédit selon lequel si les deux femmes sont en train de marcher, il n'y a rien à craindre.

Il soutient également (שם סי' פב) que si les deux femmes sont éloignées l'une de l'autre au moins 4 amot, c'est permis.

Rav Yehouchoua Briskin, quant à lui, dans son livre Tav Yehouchoua (ח"ב סי' יב אות ה) avance que celui qui ne connait pas ce problème et qu'il ne passe pas entre deux femmes délibérément n'a rien à craindre d'après le principe selon lequel D.ieu protège les ingénus ('שומר פתאים ה), d'autant que c'est une chose inévitable dans les grandes villes.

Passer entre deux filles qui ne sont pas encore bat mitzvah

D'un côté, dans l'introduction du Lev Eliahou (ח"א הערה לא) il est rapporté que le Saba de Kélem ne se privait pas de passer entre deux jeunes filles.

Il expliqua qu'au sujet des choses irrationnelles (סגוליים) que nous ont transmis nos sages et dont nous ne connaissons pas la raison, nous ne devons pas rajouter à ce qui est écrit. Or il est écrit deux femmes et pas deux jeunes filles.

L'avis de Rav Zonnenfeld (שם סי' עח) est similaire, car il soutient que si elles n'ont pas atteint l'âge de la puberté, c'est permis.

D'un autre côté, Rav Eliahou Lopian (שם) évitait de passer entre deux jeunes filles, et le Steipeler (שם) évitait de passer même entre deux petites filles.

Reciter des versets

La Guemara de Pessa'him (.קיא) rapporte qu'il n'est pas dangereux de passer entre deux femmes si après coup on récite les versets susmentionnés.

D'un côté, le Maharcha (:הוריות יג) prétend que la récitation de ces versets sert à enlever le danger, mais pas à enlever les difficultés d'étude.

Mais d'un autre côté, Rav Zonnenefeld (שם סי' עז) comprend que la récitation de ces versets sert également à éviter les difficultés d'étude.
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