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Bonjour Rav,
Je pense que de traiter un tel sujet n’est pas si simple…
Pourquoi considérer la bourse donnée aux Bahourim comme une carotte ? N’ont-ils pas déjà la valeur de la Torah, son importance, l’envie de grandir et de devenir les prochaines lumières de la France ?
Cette bourse ne leur permettrait pas juste de subvenir à leurs besoins maintenant qu’ils se trouvent en France ? À partir d’un certain âge, un parent peut considérer que son enfant doive se débrouiller de lui même que ce soit dans ses choix, ou même dans son ‘argent de poche’. Ce n’est donc pas une carotte, mais juste un moyen de pouvoir vivre et de s’en sortir.
Vous dites qu’en étant payé, le bahour ne sera pas ‘machgiah’ kachrout’. Sous entendu ne nous plaignons pas qu’ils ne se rabaissent pas à faire machgiah’, et en plus de cela ils lisent des livres de Torah, c’est beau !
Je ne pense pas qu’il faille aborder cela sous une perspective si simplet. Le Bahour en question veut étudier la Torah, il veut s’investir et grandir, et il n’aurait pas pensé un seul instant changer de direction pour assurer la Kachrout dans le peuple juif. Chacun son domaine. Mais je ne fais pas le travail A mais plutôt le B uniquement parce que le A ne prévoit pas assez de revenus.
Quelqu’un qui est convaincu de l’importance de son limoud Torah, ne se verra pas se délaisser pour aller faire machgiah’ kachroute. Et inversement.
Pourquoi ne pas se dire que ce projet est le début d’un Lakewood à Paris, d’un Mir en Ile-de-France ou encore d’un ‘Brisk-Tsarfat’ ?
Les Rabbanim qui insultent cet endroit n’ont à mon avis côtoyé aucun des étudiants qui fréquentent ce Beth Hamidrach au quotidien.
Alors très clairement: vous m’avez mal compris.
[C’est étonnant car d’autres m’ont bien compris et m’ont déjà reproché de prendre la défense de ce Rav critiqué 😊.]
Quand vous lisez mon message, ayez en tête que je viens répondre aux Rabanim qui critiquent ce Rav, mon argument consiste à dire que, « même d’après eux » qui pensent que cet endroit est nocif pour les ba’hourim
(et que les ba’hourim feraient mieux d’aller dans leurs yeshivot) et qu’ils ne vont chez ce Rav que parce qu’il les paie etc., MALGRE tout ils ne peuvent pas nier que ce type d’endroit
(je veux dire même un endroit de mauvaise qualité selon leurs dires) est bénéfique pour des ba’hourim désœuvrés et égarés qui, sans cette option, traineraient dans les rues ou tenteraient de gagner un peu d’argent en faisant Mashguia’h Kashrout
(et non, de grâce, pas « pour assurer la Kachrout dans le peuple juif », généralement ces Ba’hourim le font le temps de trouver un meilleur job et leur but premier est de gagner des sous, pas d’assurer la Kashrout pour le peuple juif.
Ces gens existent aussi, des gens qui se sentent la fibre Kashrout et qui travaillent dans la Kashrout 100% lishma et enthousiastes, mais ce n’est pas le cas de la majorité des ba’hourim dont nous parlons).
Je n’ai peut-être pas assez appuyé sur l’idée que «
même d’après eux », bien qu’elle pouvait se déduire du reste puisque je dis que les râleurs sont en fait des jaloux
(c'est donc qu'ils ont tort sur ces critiques).
Mais relisez-moi sous ce prisme, vous comprendrez tout autrement. Je ne suis pas venu affirmer que les étudiants de ce Makom seraient des égarés/désabusés, ni que ce Makom serait une catastrophe, etc. Mais je suis venu dire plutôt l’inverse justement!
Je connais quelques étudiants de l’endroit qui semble, selon toute évidence, être l’établissement incriminé. Ils sont très sérieux, ils étudient sérieusement, et ne sont pas du tout du genre de ces ba’hourim qui trainent dans les rues.
Je connais aussi le Rav critiqué, celui qui dirige ce Makom, il ne tolérerait pas de tels profils de tire-au-flanc dans son Beit Hamidrash.
Et je sais que certains Rabanim le jalousent, car il a réussi là où d’autres sont encore loin derrière.
Ces Rabanim jalousent sa réussite, jalousent ses ressources, c’est pour cela qu’ils pestent contre lui à longueur de journée.
Dans les faits, ce Rav
(que je prends soin de ne pas nommer même si les gens un peu au courant savent de qui il s’agit) fait venir de vrais Talmidei ‘Hakhamim pour y donner des shiourim et 'Habourot et a réussi à créer un gigantesque makom de limoud.
Les mauvaises langues disent que c’est parce qu’il bénéficie d’un très généreux donateur, je réponds une seule chose :
Et alors ?
Qu’est-ce que tout Rav digne de ce nom peut souhaiter ? de quoi peut-il se féliciter et se réjouir ? si ce n’est de savoir qu’il existe un donateur qui soit conscient de l’importance du limoud à ce point et qu’il ait trouvé un Rav en qui il ait confiance et qu’à eux deux ils puissent créer un Makom Torah de grande envergure ?
Adraba ! c’est une satisfaction pour tout Talmid ‘Hakham de savoir qu’un tel makom existe.
On dirait que ces Rabanim qui le critiquent perçoivent la Torah comme un business, comme s’il y avait une « concurrence ».
Mais nous travaillons tous dans le même but : Lehagdil Torah !
Donc la réussite de ce Rav est positive pour nous tous et nous devons nous en féliciter et souhaiter encore d’autres Mekomot Torah.
Et si ce Makom pouvait devenir un «
Mir en Ile-de-France » comme vous dites, ça serait une bénédiction.