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J'entend "beaucoup" parler de votre chiour sur le fait qu il faudrait aimer les goyms d aujourd'hui. Je n ai pas pris le temps de lire vos arguments qui sont certainement vrais et votre conclusion émet. Mais cela fait plusieurs personnes (plus que 2) qui sont venues avec conclusions après vous avoir écouter qu'il n y a pas de problème d'aller au resto ou au ciné avec les goym. Quelle est votre réponse à ce type d affirmation ?
Ne pensez-vous pas que le principe de halaha vé ein morin Ken ne devrait-elle pas s'appliquer ici au vu des dégâts potentiels que pourrait poser une mauvaise interprétation ?
Pour ce qui est du
cinéma, même seul je déconseillerais d’y aller.
Mais quand vous parlez d’aller manger au
restaurant avec un non juif, je suppose que vous parlez d’un restaurant kasher, n’est-ce pas ? Dans ce cas, effectivement, il n’y a pas d’interdit d’aller au restaurant kasher avec un non juif, et beaucoup le font dans le cadre du travail.
Être ami avec un non-juif n’est pas négatif en soi, ça le devient si cette personne nous éloigne de D.ieu. Il en va de même pour un ami juif qui nous éloignerait de D.ieu, il ne faudrait pas aller au restaurant avec lui ni même le fréquenter.
Pour un non-juif c’est pareil : s’il a de bonnes Midot et que sa fréquentation ne nous éloigne pas du tout de D.ieu et des Mitsvot, il n’y a pas de souci
(tant qu’on mange kasher, qu’il ne touche pas notre vin non mevoushal, etc. Je sais, c’est ridicule de devoir le préciser, mais c’est hélas nécessaire pour certains.) Mais si sa fréquentation nous écarte du droit chemin, de la Yirat Shamayim, de la Torah et des Mistvot, il faut le fuir, qu’il soit juif ou non.
Les ‘Hazal eux-mêmes avaient parfois des amis non-juifs (et avec qui ils ont mangé) et c’est rapporté sans y voir un quelconque problème.
Nous constatons même que le terme
‘Haver (ami), dans le langage de la Mishna, inclut le non-juif.
Voyez la
Mishna Shabbat (§23,3) qui dit :
לא ישכור אדם פועלים בשבת ולא יאמר אדם לחבירו לשכור לו פועלים
«
On ne doit pas louer les services d’ouvriers pendant shabbat, et on ne peut pas non plus dire à son ami de le faire pour nous ».
Ce sur quoi la Gmara
(Shabbat 150a) demande :
פשיטא מאי שנא הוא ומאי שנא חבירו
«
C’est évident (cette seconde proposition),
quelle différence entre lui et son ami ? (pour son ami aussi c’est shabbat !) »
Et la Gmara répond :
אמר רב פפא חבר גוי
«
Rav Papa répond que l’on parle dans cette mishna d’un ami non-juif. »
Nous voyons donc que le terme «
ami » (חבר) peut inclure le juif comme le non-juif. Ce qui serait absurde si la Torah interdisait toute amitié avec n’importe quel non-juif.
Les sources de ‘Hazal nous indiquent aussi qu’ils avaient des amis non-juifs (comme je le disais plus haut), en voici quelques exemples :
Raban Gamliel, Rabbi Yehoshoua, Rabbi Elazar ben Azaria et Rabbi Akiva
(vous avez là la crème de la crème, les Gdolei Hador de cette époque) étaient tous amis avec un goy philosophe
(qui avait de bonnes Midot et dont la fréquentation ne les éloignait pas de la Avodat Hashem, au contraire). Voyez
Derekh Erets Raba (§3 ou §5 selon les versions).
Rabbi Méir était ami avec un goy nommé [Av]Nimus Hagardi
(Midrash Routh Raba 2,13), (Yalkout Shimoni Routh §601).
Rabbi (Yehouda Hanassi) était ami avec un Antonin
(Avoda Zara 10b).
Dans
‘Houlin (87a) il invite un saducéen à manger chez lui.
Et voir aussi
Tana Devei Eliahou Raba (§10, daf 39a): מעשה בכומר אחד ור"י הנשיא שהיו אוכלין ושותין יחד (oui, oui, vous avez bien lu !).
Rav était ami avec un goy nommé Adrekhan
(Avoda Zara 10b) et voyez
Rashi (A.Z. 11a) qui écrit qu’il l’aimait très sincèrement et profondément «
Nefesh Benefesh ».
Shmouel avait un ami non-juif nommé Avlet
(Shabbat 156b), et ils mangeaient ensemble chez Shmouel
(Avoda Zara 30a) (et lorsque l’on amenait le vin à table, Avlet retirait ses mains et les mettait sous la table pour ne pas toucher le vin par inadvertance et le rendre impropre à la boisson pour Shmouel.)
‘Hazal nous disent bien
(Beitsa 21b) מזמינין את הנכרי בשבת (=que l’on peut inviter un non-juif à shabbat manger chez soi).
Chez les Rishonim aussi on retrouve cela,
Rabbi Yehouda Halévy était ami avec un poète non-juif,
R. Emmanuel de Rome l’était avec
Dante, etc. et ainsi de suite,
R. Elia Ba’hour l’était avec le cardinal
Gilles de Viterbe, etc., etc.
(Bien entendu, il y a eu des pays et des périodes où cela arrivait beaucoup moins, car les goyim en question étaient des barbares ou/et des antisémites.)
Aussi, la Mitsva de
Veahavta lereakha kamokha (
tu aimeras ton prochain comme toi-même), selon plusieurs auteurs, inclurait le non-juif, voyez le
Sefer Haïkarim (III, §25).
Il y a encore d’autres Rishonim desquels on voit qu’ils interprèteraient le terme רעך comme incluant les goyim,
Rabénou Be’hayei (Shemot 20,13) écrit que le verset לא תענה ברעך inclut aussi le non-juif, sans quoi il aurait fallu écrire אחיך (ton frère) au lieu de רעך.
C-à-d que le terme רעך ne signifie pas spécifiquement «
ton prochain qui est juif », mais «
ton prochain », qu’il soit juif ou non.
Du coup, dans la Mitsva de ואהבת לרעך כמוך on peut considérer que cela concerne aussi «
ton prochain non-juif ».
Reb Dovid Kohn dans
Heakov Lemishor (p.36) se demande si
Rabénou Be’hayei pensait réellement cela ou s’il a été contraint de l’écrire en raison de la censure.
Pour ma part, si c’est pour cela, il me semble évident qu’il le pensait. Tout d’abord car la censure à son époque, avant l’imprimerie, ne s’intéressait pas forcément à ce que chaque individu écrivait dans son coin, tant que ce n’est pas diffusé à grande échelle.
Et ensuite, s’il ne pensait pas ce qu’il a écrit, pourquoi l’a-t-il renforcé en soulignant qu’autrement le texte aurait dû porter אחיך ?
Par contre, un autre élément pousse à se questionner sur sa position. C’est que dans son commentaire sur
Shemot (11,2) וישאלו איש מאת רעהו où le terme רע (Réa) est aussi utilisé et clairement à propos de non-juifs (les égyptiens),
Rabénou Be’hayei explique qu’il ne faut pas s’en étonner car ce verset est avant le don de la Torah, les Bnei Israel sont encore en Egypte, donc rien ne les différencie des non-juifs (sur le plan halakhique). Ces derniers seront donc qualifiés de Réim (רעים).
On en comprend que d’après lui, il faut voir une similitude entre deux individus qualifiés de Réim, donc le terme Réa/Réakha/Rééou ne devrait plus inclure «
ton prochain qui est non-juif » à partir de Matan Torah.
Rav Shevel (R. Be’hayei II, p.200, note) cite le
Torat ‘Haïm qui rapporte le
Guinzei ‘Haïm qui pose cette question et soulève cette contradiction entre les deux commentaires de
Rabénou Be’hayei, et y répond en disant que les Bnei Israel étaient Halakhiquement encore des Bnei Noa’h jusqu’au moment de leur acceptation de la Torah (Kabalat Hatorah), c-à-d à la FIN des dix commandements.
Par conséquent, dans לא תענה ברעך
(Shemot 20,13) qui fait partie des dix commandements se situe avant Kabalat Hatorah, voilà pourquoi le terme רעך qui s’y trouve doit inclure les non-juifs aussi.
[Il en résulterait que le terme Réakha dans le verset ואהבת לרעך כמוך n’inclurait pas le non-juif.]
J’ai une difficulté avec cette réponse, car les dix commandements ont été donnés (et acceptés) à l’oral avant d’être gravés
(il est en tout cas certain qu’ils les avaient déjà acceptés avant que Moshé ne grave les secondes tables).
Il y a une autre réponse, celle du
Imrei Hatsvi (Baba Kama IV, §16). Il explique que le terme רעך inclura ou non le goy en fonction du thème ; s’il s’agit d’une mitsva de Midot tovot, cela inclura le goy, si c’est une autre mitsva, non. Il explique que לא תענה ברעך עד שקר (ne pas faire de faux témoignage) touche aux Midot, il serait donc insensé de restreindre ce רעך aux seuls juifs, car cela reviendrait à autoriser un témoignage mensonger si c’est contre un goy, ce qui est impensable.
Il faut donc interpréter le terme רעך dans ce verset comme voulant dire «
ton prochain qu’il soit juif ou non ».
D’après ce distinguo, il semble logique d’inclure les non-juifs aussi dans le Réakha de ואהבת לרעך כמוך, puisqu’il s’agit de Midot.
Celui qui n’aime pas les gens, entretient de mauvaises Midot en lui, s’il décide d’aimer les juifs mais pas les non-juifs, il entretiendra toujours de mauvaises Midot en lui.
(Attention : pas s’il n’aime pas un non-juif EN RAISON des mauvaises Midot dudit non-juif, of course.)
Pour ma part, je donnerais une réponse différente : le terme רעך exclut le Akoum et non le Goy.
Le Akoum est « l’idolâtre », celui qui transgresse les 7 mitsvot, l’assassin/voleur/terroriste. Tandis que le Goy qui respecte les 7 Mitsvot serait considéré «
ton prochain ».
C’est ce qui semble ressortir de
Baba Kama (38a) : רעהו inclut les non-juifs, mais celui qui ne respecte pas les 7 Mitsvot en est exclu.
Cette explication résoudra tous les problèmes.
Dans les ‘Hazal aussi on retrouve le terme רעך interprété comme incluant le goy, dans
Tana Devei Eliahou Raba (§15, daf 51a) nous lisons que לא תעשק את רעך inclut aussi le goy.
[Là aussi, le
Héakov Lemishor (op cit) se demande si ce n’est pas l’effet de la censure. Mais selon l’explication du
Imrei Hatsvi ça se comprend parfaitement, en encore plus selon mon explication qui résoudra toutes ces difficultés, והיה העקוב למישור 😊.]
J’indique encore un écrit d’un Rishon qui est passé sous les radars, personne ou presque ne l’a lu, du moins dans le monde rabbinique. Il s’agit de
Rabénou Méir Haméili (qui, lui, est connu dans le monde rabbinique) qui a écrit une lettre au roi de France
Louis IX (injustement canonisé et appelé « Saint Louis » et qui mériterait d’être décanonisé même sans être wokiste).
Cette lettre a été publiée (aux
éditions de l’éclat, Paris 2017) sous le titre «
Lettre à Louis IX »
(présenté par Pierre Savy, avec le texte hébreu et une traduction française par Judith Kogel).
Dans ce livre
(p.21-22) Rabénou Méir Haméili écrit que le terme Réa s’applique même vis-à-vis des non-juifs, sans quoi le texte utilise le vocable A’h (אח). Il apporte une preuve de Yehouda et רעהו האדולמי
(Bereshit 38,12, 38,20).
(On pourrait repousser qu’avant Matan Torah etc. selon l’idée de Rabénou Be’hayei.)
Voilà donc un Rishon supplémentaire qui pense que Réa inclut le goy.
Il est délicat d’apporter une preuve de cette lettre de
Rabénou Méir Haméili puisqu’elle a été rédigée pour être envoyée au roi
Louis IX afin d’améliorer le sort des juifs en France et d’atténuer l’antisémitisme de ce roi. Malgré tout, l’auteur semble sincère et le développement ainsi que le fait d’apporter des preuves à ce qu’il avance, permet de penser qu’il aurait pu soutenir les mêmes thèses dans ses commentaires du Talmud.
Plusieurs A’haronim pensent que Réakha englobe le prochain même non-juif, voyez :
Shiyourei Tahara (Reish, §6 et §40)
Likoutei Anshei Shem (Vayikra 19,18)
Shout Imrei Shefer (§92)
Rabénou Menashé ben Israel dans
« De Modo usurarum » (Leyde 1639) (cité dans
Être juif à Amsterdam, p.111) écrit qu’aimer son prochain inclut le prochain qui n’est pas juif.
Rav Pin’has Eliahou de Vilna (Sefer Habrit II, 13, §5)
Rav Eliahou Benamozegh dans
Em lamikra (Vayikra daf 46a-b)
Shadal (Yessodei Hatorah §39)
Baroukh Sheamar (Epstein) (Avot §3,14)
Rav Nathan Friedlander dans
Kos Hayeshouot (Amsterdam 1859, p.4)
Rav Shlomo Tsvi Schük dans
Torah Shleima (Shemot daf 32a) et dans
Shout Rashban (o’’h §9 et §268)
Rav Israel de Sarcelles (Menou’hat Aharon Psa’him p.323, note 41*).
Rav Mendel Kasher (Torah Shleima, Milouim Shemot XX, p.261) qui apporte des preuves.
R. ‘Haïm Bloch (Da Ma Shetashiv §13) apporte une preuve du verset
(Eikha 1,2) כל רעיה בגדו בה.
Voir encore les preuves apportées dans le
Kinat Haémet (p.90 note 1).
D’autres A’haronim, sans aller jusqu’à inclure les non-juifs dans Réakha, écrivent qu’il faut aimer les goyim :
Le
Yaabets dans
Migdal Oz (Aliyat Haahava §12) et dans
Ets Avot (1,12)
Rav Elazar Fleckels (Ksout Enaïm §4)
Maharal (Derekh Ha’haïm p.38 et p.47)
Rav Moshé Cordovéro (Tomer Dvorah §2 et fin de §3)
Midrash Shmouel (Avot 1,12)
R. ‘Hezkia Shabtaï de Salonique (Divrei Ye’hezkiyahou p.156-7)
R. Avraham Azoulay (Ahava Betaannouguim, Avot 1,12, daf 6a)
Ribal (Zeroubavel II, p.104)
Rav Shimshon Refael Hirsch (Vayikra 19,18), Igrot Tsafoun (§4, p.34) (et édition en français, p.90) (et voir aussi
‘Horev §25, p.435).
Rav Aharon Katz dans
Ma’hzik Brakha (II, §4, daf 24a) (III, §3, daf 34a)
Rav Kook : Midot Raaya (Ahava §5 et voir §1), Shmona Kvatsim (I, §807, §593 -voir aussi §203) (VI, §243), Maamarei Haraaya (p.252), ‘Hadarav (éd. 2019, p.193), Orot (p.149)
Rabbi ‘Haïm Vital (Shaarei Kdousha I, §5)
Reb ‘Hatzkel Lewinstein disait qu’un juif doit ressentir de la peine et compatir avec la souffrance d’un non-juif (cf.
Or Ye’hezkel Midot p.149 et 151), idée que l’on retrouve dans le
Midrash (Bamidbar Raba 20,1).
Voir aussi
Reb Tsadok Hacohen (Tsidkat Hatsadik §150)
R. David Tsvi Hoffmann (Vayikra 19,18, p.767-8).
Voir aussi
Rabbi Khalfon Moshé Hacohen (Zekhout Moshé, droush 7, imprimé dans
Maté Moshé, 1919, p.64) que tous les hommes ont été créés Betselem Elokim et il ne convient donc pas d’être en ma’hloket avec l’un d’eux, qu’il soit juif, chrétien ou musulman…
Le
Midrash (Bamidbar Raba 21,24) se plaint qu’à Soukot on apporte 70 sacrifices pour les 70 nations et elles nous rendent de la haine contre notre amour. (Nous voyons donc que les Bnei Israel aiment les 70 nations.)
Pour conclure à ce stade, il faut savoir être honnête avec soi : celui qui va au restaurant avec un non-juif et en ressort "plein de ‘hizouk pour la Avodat Hashem"
(car son ami non-juif est un grand tsadik), c’est très bien.
Mais si aller au restaurant avec un non-juif le refroidit dans sa Avodat Hashem et lui met en tête des bêtises auxquelles il ne pensait pas
(ou moins) avant, c’est assurément négatif et à éviter.
Lorsque c’est vraiment nécessaire pour le travail, on le tolère, mais il faut savoir que le "refroidissement" de Yirat Shamayim peut parfois s’opérer aussi dans un déjeuner d’affaires, il conviendra alors de tenter de le combler par un limoud gmara ou moussar supplémentaire.
Le ‘hidoush que je vous apporte peut-être est concernant un ami JUIF mais qui fait le même effet (c-à-d qu’après l’avoir fréquenté on en ressort avec moins de Yirat Shamayim), il convient tout autant d’éviter sa compagnie.
Avant d’aller plus loin, comme vous écrivez ignorer ce que j’ai pu dire à ce sujet, je vous propose d’écouter ledit shiour [
https://www.centre-alef.fr/6527/ ou
https://chiourim.com/le-racisme/ ] et de vérifier toutes les sources par vous-même
(je les y ai indiquées systématiquement), et après on en reparle, histoire de ne pas palabrer uniquement sur des idées personnelles qu’on se fait de la Torah, mais en vérifiant les textes et ce qu’ils disent réellement.
Pour complément, voyez aussi ici :
https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=31212#31212 (il y a deux pages)
Ce qu’il faut comprendre, c’est que le goy aussi a été créé par D.ieu à Son image, doté de libre arbitre, et est aimé par D.ieu comme son enfant.
Si un goy se comporte mal, cultive de mauvaises Midot, etc., il est EVIDENT qu’il faudra s’en éloigner autant que faire se peut, mais ça l’est aussi concernant un juif qui se comporte mal, il faudra aussi s’en éloigner et ne pas « absorber » ses Hashkafot.
Après, il y a bien évidemment une proximité naturelle avec tout juif étant donné que nos « liens familiaux » sont plus proches, disons que tout juif (et même un Guer) est notre « cousin », mais les non-juifs sont tout de même nos cousins éloignés, pas des « étrangers ».
Ce qui n’autorise AUCUNEMENT de se marier avec eux, ni de boire le vin
(non mevoushal) qu’ils ont touché, mais ces interdits ne veulent pas dire qu’ils seraient de vilains Reshaïm, ils peuvent être de grands Tsadikim que ces interdits ne bougeraient pas d’un iota.
Ces « barrières » sont là pour nous rappeler que nous avons des rôles différents sur terre, eux n’ont que les 7 Mitsvot et nous en avons plus. Le mariage mixte revient à rejeter le rôle que D.ieu nous assigne en tant que juif, nous devons rester endogame mais ça n’a rien de xénophobe, preuve en est, dans le cas d'une personne non-juive qui adhèrerait aux 613 mitsvot, c-à-d qui se convertirait, bien que n’étant pas plus proche au niveau familial
(cousin éloigné vs cousin) qu’elle ne l’était la veille, il n’y aurait plus aucune interdiction de l’épouser.
Mais tant qu’il reste non-juif et astreint aux 7 Mitsvot seulement, nous pouvons être amis
(s’il se comporte bien -règle valable aussi avec un juif), mais en aucun cas se marier ensemble.
Ainsi, ces sages du Talmud qui entretenaient des relations amicales avec des goyim, ne le faisaient pas avec des Goyim aux mauvaises Midot, seulement avec des Goyim qui se comportaient très bien, mais qui avaient une religion différente, ce qui n’est pas seulement accepté par la Torah, mais même encouragé par elle !
Notre religion n’est pas prosélyte car un goy peut parfaitement rester un bon goy toute sa vie d’après la Torah et il aura part au monde futur s’il s’est bien comporté, son rôle n’est pas forcément de devenir juif.
Et il faut être conscient qu’un goy qui respecte bien ses 7 mitsvot est un plus grand Tsadik qu’un juif qui ne respecte pas toutes ses 613 mitsvot.
Il conviendra même d’honorer plus le goy qui respecte parfaitement les 7 mitsvot que le juif qui respecte grosso modo la Halakha sauf qu’il ne s’occupe pas de l’étude de la Torah !
C’est ce qu’écrit le
Sefer ‘Hassidim (§358) :
נכרי הזריז בשבע מצות שנצטוו לבני נח ... תכבדהו יותר מישראל שאינו עוסק בתורה
Je conclus en répétant que si ce que vous lisez dans ce que j’écris vous indique qu’il faut se faire ami avec des gens qui vont affaiblir votre Yirat Shamayim, vous vous trompez sur mon intention, vous ne m’avez pas compris.
En cas de doute, référez-vous à votre Rav, questionnez-le et faites ce qu’IL vous dit, pas ce que VOUS croyez comprendre de ce que j’écris.
Je suis bien obligé de réitérer sans cesse cette mise en garde, car hélas, les cerveaux ont été formatés sur ce sujet pour ne voir que du négatif chez les goyim, et c’est un terrible frein dans la Avodat Hashem qui sera déviée et assombrie par cette erreur de Hashkafa, comme l’écrit
rav Kook (Shmona Kvatsim, I, §593) :
וצרות העין, הגורמת לראות בכל מה שמחוץ לגבול האומה המיוחדת, אפילו אם הוא חוץ לגבול ישראל, רק כיעור וטומאה, היא אחת מהמחשכים היותר נוראים, שגורמים הריסה כללית לכל בנין הטוב הרוחני, שכל נפש עדינה מצפה לאורו
Traduction approximative :
« La Tsarout Ayin
(un œil mal disposé, une vision étroite), qui fait voir dans tout ce qui est en dehors des "frontières" de la nation unique/particulière, même si c'est en dehors des frontières
(/prérogatives) d'Israël
(du judaïsme), exclusivement laideur et impureté, est l'un des facteurs d’assombrissement
(ténèbres) les plus terribles, causant une destruction universelle (/générale) de toute la bonne construction spirituelle, à la lumière de laquelle toute âme raffinée aspire ».
(Les phrases alambiquées de Rav Kook sont sa marque de fabrique, elles ne se prêtent pas aisément à la traduction et souffrent souvent d'interprétations légèrement différentes. Quoi qu'il en soit, le sens général est ici assez perceptible.)
PS: j'ai été long et je n'ai plus le temps de me relire, veuillez excuser les fautes, merci.