En cas de crise d'asthme pendant Chabbat, il est permis d'utiliser un inhalateur.
De plus, même s'il ne s'agit pas d'une crise d'asthme à proprement parler, mais d'une gêne respiratoire, si ces difficultés respiratoires vous affaiblissent fortement, ou vous m'empêchent de dormir, ou qu'elles risquent de s'aggraver si vous ne prenez pas de traitement, dans tous ces cas, il est permis d'utiliser un inhalateur pendant Chabbat.
Sources et explications :
Il existe différents degrés de gênes respiratoires.
Crise d'asthme
Premièrement, quelqu'un qui a une crise d'asthme aigüe de survenue brutale est considéré comme un malade qui est en danger, dont on fait des travaux interdits doraïta pour le soigner, comme l'écrit le Chemirat Chabbat Kehil'hata (פל"ב סי"א אות טו).
Aussi, Rav Wozner (שבט הלוי ח"ג סי' צג) écrit qu'une crise d'asthme est considérée au minimum comme un safek pikoua'h néfesh, c’est-à-dire comme un possible danger de mort.
En effet, il fait la distinction entre, d'une part, les asthmatiques graves qui sont considérés toute leur vie comme des 'holim shéyesh bahem sakana, c'est dire des malades qui sont en danger.
D'autre part, chez les autres asthmatiques, une crise d'asthme est considérée un safek pikoua'h néfesh dont on doit également transgresser le Chabbat pour la soigner.
Difficultés respiratoires
Deuxièmement, quelqu'un qui a des difficultés respiratoires, sans avoir de crise d'asthme à proprement parler, si ses douleurs respiratoires l'affaiblissement fortement, il est considéré comme un 'holé ché'ein bo sakana (c’est-à-dire un malade qui n'est pas en danger mais qui est alité ou très affaibli) qui a le droit de prendre un traitement même médicamenteux pendant Chabbat, comme l'écrit le Rama (סי' שכח סעיף לז).
En outre, même s'il n'est pas très affaibli, de manière générale, on l'autorise tout de même à utiliser un inhalateur, car lorsqu'on ne prend pas de traitement, il est fréquent que les difficultés respiratoires s'aggravent. A moins qu'il sache par expérience que ses difficultés respiratoires n'ont pas tendance à s'aggraver.
C'est probablement la raison pour laquelle le Steipler prenait un comprimé pendant Chabbat pour apaiser ses difficultés respiratoires lorsqu'il avait une bronchite aigüe, comme il est rapporté dans le livre Or'hot Rabénou (ח"א עמ' קנז).
Voyez aussi le 'Hout Shani (ח"ד פפ"ט סקכ"ח) qui rapporte au nom de Rav Nissim Karelitz que quelqu'un qui sait que compte tenu de sa situation est susceptible d'avoir une crise d'asthme, il lui est permis de prendre un médicament pour éviter une crise.
En effet, quelqu'un qui est susceptible de tomber malade ou d'être très affaibli s'il ne prend pas de médicament, a le droit dès à présent de prendre ce médicament, comme l'affirment l'Iglé Tal (טוחן סקנ"ב), l'Igrot Moché (ח"ג סי' נג), Rav Chlomo Zalman Auerbach (שמירת שבת כהלכתה פל"ד הע' עז) et l'Or Letzion (פל"ו ס"ט).
Rav Nissim Karelitz (חוט שני שם) explique que puisque par expérience il sait que selon la situation où il se trouve, il va de manière certaine tomber malade ou être alité ou très faible, il est dès à présent considéré comme un 'holé ché'ein bo sakana qui a le droit de prendre un médicament pendant Chabbat.
Sifflements respiratoires
Troisièmement, quelqu'un qui n'a que des sifflements respiratoires, s'il n'en est pas affaibli et qu'il sait par expérience que ses difficultés respiratoires n'ont pas tendance à s'aggraver, il lui est interdit d'utiliser un inhalateur pendant Chabbat, comme l'écrit le Pisskei Techouvot (סי' שכח אות סח).
Cependant, si à cause de ses difficultés respiratoires, il lui est quasiment impossible de s'endormir, il lui est permis d'utiliser un inhalateur.
En effet, s'il ne dort pas de la nuit, le lendemain il sera très affaibli. Or, il est permis de prendre un traitement pour éviter d'arriver à une situation de grande faiblesse physique, comme on l'a vu plus haut.