Megalé Amoukot

Est-ce que Rav Wattenberg a étudié le sefer מגלה עמוקות ?

Si oui quelles impressions?

Comme son nom l'indique le מחבר nous dévoile des profondeurs parfois vertigineuses avec plein de mekorot פרדס seulement il me semble qu'il n'y a pas toujours un מהלך précis entre les différents liens דווקא dans le חלק על התורה sur la parashat ha shavua ( sur ואתחנן les רנ"ב אופנין sont plus מסודרים).

Y'a t-il une méthode pour l'étudier étant donné que les commentaires et annotations בארות עמוקים du Rav Tsvi Elimelekh Shapiro ne concernent que les deux premières parasha נח et לך לך (le beth hadfous de Lemberg / Lvov ayant égaré le reste !?) et sur les 1000 אופנין du אלף זעירא דויקרא seulement 84 nous sont parvenus.

Le H'ida mentionne dans son שם הגדולים que le Rav בעל סדר הדורות a vu les 1000 אופנין sur Vayikra..

חבל על דאבדין ולא משתכחין

Non, des passages seulement.


Je ne me sens pas légitime pour donner mon avis, je ne suis pas un spécialiste du Megalé Amoukot.

Du peu que j’en sais, je peux dire que ce Rav, Rav Nathan Note Shapiro, avait une aptitude naturelle au calcul mental, un goût pour les guematriot, un intérêt développé pour les sciences physiques, l’astronomie, l’algèbre et l’arithmétique.
Il a vécu il y a quatre siècles, était Talmid ‘Hakham, ‘Harif et Darshan.
Il analysait les lettres et suites de lettres dans la Torah, trouvait des guematriot étonnantes et s’intéressait à la Kabbala.
Son fils R. Shlomo (préface du sefer sur Vaet’hanan) précise qu’il s’y connaissait aussi en philosophie, en Dikdouk et même en Moré Nevoukhim.

C’était un Tsadik Paroush, il était riche, de par son beau-père.
Je crois qu’il était Me’houtan avec le Maharsha? (lui aussi riche par sa belle-mère). C-à-d qu’un de ses fils a épousé la fille du Maharsha. Il avait un autre gendre de famille connue, le fils du Torat ‘Hayim (Rav Tsvi Hirsh Schor).

Il a eu beaucoup d’enfants et plusieurs grands Rabanim sont ses descendants, comme Rav Méir Shapira de la Yeshiva de Lublin, R. Arié Leib Zünz, R. Yehonathan Eybeschütz, R. Pin’has de Koretz, R. Mendel de Rimanov, et d’autres.

C’est son côté ésotérique qui fait que je ne suis pas friand de son livre, même si ses guematriot et calculs sont très sympathiques.
J’ai le sentiment, peut-être à tort, que ces notions kabbalistiques, DE NOS JOURS, ne nous rapprochent pas de D.ieu (ou devrais-je dire : du vrai D.ieu ?).
Je vais même jusqu’à craindre que -pour une bonne partie d’entre nous, petits juifs français- ces lectures pourraient parfois nous éloigner de la Avodat Hashem.
Je ne vais pas jusqu’à m’interdire d’y picorer quelques éléments parfois, mais je pense qu’il convient d’en faire usage avec parcimonie et qu’il est nécessaire de « rester sur ses gardes » lorsqu’on lit ce type de Sfarim de nos jours.
[Je précise « de nos jours » car c’est lié à notre époque, ça ne s’appliquait pas forcément par le passé.]



Oui, le ‘Hida dit aussi après cela dans Shem Hagdolim (II, Mem, §45, daf 42a) qu’il a entendu que ce Rav (le Megalé Amoukot) avait un Maguid.

[A propos des 1000 Ofanim sur le petit Alef de Vayikra, voyez déjà dans le Megalé Amoukot sur Vaet’hanan ofen 250.

Dans le même genre, il a aussi écrit 720 interprétations sur le mot Beréshit… (Tiens, il y avait un autre fil où l’on parlait de faire des cours pendant des mois sur le mot Beréshit, jene crois pas que j’avais mentionné ce livre qui n’est pas imprimé. Faudrait l’y ajouter.)]

Il y a aussi le Igra deKala du même R. Tsvi Elimelekh Shapiro de Dinov qui comporte des explications du Megalé Amoukot.

Je ne sais pas s’il convient de « vouloir » étudier ce sefer (avant de nombreux autres), c’est un livre pour kabbalistes, pas forcément pour monsieur tout le monde.
Beaucoup s’imaginent que si c’est un livre « profond » c’est qu’en l’étudiant on atteint des niveaux plus élevés, qu’on pénètre plus la Torah et la Yirat Shamayim.
Mais je pense que c’est une erreur.
Il y a beaucoup d’autres Sfarim qui sont bien plus adaptés au niveau d’un « non-kabbaliste », ça n’interdit pas de l’étudier, mais il faut savoir rester humble ou au moins lucide et ne pas croire prétentieusement qu’on comprend des choses qui nous dépassent.

Quoi qu’il en soit, personnellement, je veux dire me concernant, je considère que j’ai encore beaucoup de choses à étudier avant d’aller m’investir dans l’étude du Megalé Amoukot.
Y « picorer » ce que j’arrive à y comprendre, oui, mais rechercher une méthode d’étude approfondie de ce livre, non, ou en tout cas pas encore.

Bref, je ne suis pas en mesure de vous aider plus que ça, je n’ai pas une maîtrise de ce Séfer, je ne peux pas vraiment vous conseiller.