Citation:
Dans Vayikra 18:5, D. demande aux Bene Israel de suivre ses commandements en spécifiant pour l’homme qui les suivra : “Vahai Bahem”. Dans Yoma 85, on fait la Drasha "וָחַי בָּהֶם" וְלֹא שֶׁיָּמוּת בָּהֶם, c’est à dire que Yaavor VeAl Yaareg, en cas de Pikouah Nefesh, il faut transgresser la Torah plutôt que se laisser tuer.
L’ennui c’est que l’endroit est plutôt mal choisi puisqu’au verset d’après, on donne toutes les lois des Arayot, qui sont justement une des trois exceptions où Yaareg VeAl Yaavor. (On parle même du Moleh qui est AZ donc encore un Yaareg VeAl Yaavor).
Le Baal Hatourim et le Orah Haim ramènent cette difficulté mais leur réponse me semble peu satisfaisante…
Le Hatam Sofer par contre semble plus embêté puisqu’il commente :
אשר יעשה אתם האדם וחי בהם מזה למדו חז"ל ביומא בפרק יוהכ"פ דף פ"ה ע"ב שפיקוח נפש דוחה הכל ואין לך דבר שעומד בפני פקוח נפש ובפסחים פרק כל שעה איתא דף כ"ה ע"ב וכן נפסק הלכה בשו"ע יוד"ע סימן קנ"ו דבשלשה אלו גלוי עריות וע"ז ושפיכום דמים יהרג ואל יעבור ותמוה מאוד הלא וחי בהם שממנו למדו חכז"ל שאין לך דבר עומד בפני פ"נ כתיב גבי עריות כמבואר מסידור הפסוקים וכי נאמר גבי עריות איפכא בתמיה ומצוה ליישבו (עש"מ):
J’ai beau avoir cherché je n’ai pas trouvé où est-ce qu’il a pu répondre à cette question pour qu’on puisse être Méayen là-bas.
Peut-être avez vous une idée ?
Merci beaucoup
Kol Touv
PS : Après avoir posé la question j’ai pensé y répondre en soulignant la Paracha Setouma juste après le verset, qui ferme le paragraphe ouvert au début du Perek en le séparant du passage sur les Arayot qui va suivre.
Ainsi, D. Demande d’abord sur les 4 premiers versets de ne pas suivre les Maassei Mitsrim (= Guiloul Arayot et même peut-être AZ et SD) en disant “אֶת־מִשְׁפָּטַ֧י תַּעֲשׂ֛וּ וְאֶת־חֻקֹּתַ֥י תִּשְׁמְר֖וּ לָלֶ֣כֶת בָּהֶ֑ם אֲנִ֖י יְהֹוָ֥ה אֱלֹהֵיכֶֽם” = faites mes lois = ne faites pas GA (et sans doute AZ et SD). Le Passouk 5 vient ensuite nous parler de tout le reste des Mitsvot où là on n’est plus tenu De Yaareg VeAl Yaavor et où au contraire on doit transgresser.
Vous écrivez :
Citation:
J’ai beau avoir cherché je n’ai pas trouvé où est-ce qu’il a pu répondre à cette question pour qu’on puisse être Méayen là-bas.
On dirait que vous avez interprété les trois dernières lettres entre parenthèses עש"מ comme voulant dire
(par dyslexie) עמ"ש , c-à-d «
ayen ma shekatavti », une sorte de renvoi vers un autre texte du ‘Hatam Sofer où il y répondrait, et vous vous étonnez de ne pas avoir trouvé cet autre texte malgré vos recherches.
Ne cherchez pas trop, remarquez plutôt l’ordre des lettres עש"מ et interprétez-les comme disant עיין שאר מפרשים, c-à-d «
voyez les autres commentateurs ».
Ce renvoi, entre parenthèses et à la fin du texte, ne semble pas être du
‘Hatam Sofer lui-même mais de l’imprimeur qui nous renvoie vers ce qu’ont écrit d’autres commentateurs qui, eux aussi, ont soulevé cette question et y répondent.
Personnellement, je suis étonné que le
‘Hatam Sofer puisse sembler un peu désemparé face à cette question. J’aurais tendance à y répondre très simplement : Le passouk parle de la règle « Va’hay Bahem » et juste après il enclenche sur Arayot justement pour nous dire que même si la vie passe avant les commandements, cela ne concerne pas les Arayot !
Et c’est l’explication que donne le
Baal Hatourim (et voir
Atarot Eder ad loc. qui souligne que cela répondra à cette question).
Voyez aussi ce qu’écrit le
Or Ha’haïm.
Mais à part ça, de nombreux Mefarshim ont posé la question du
‘Hatam Sofer et y ont répondu en expliquant qu’il y a certaines situations où
"Va’hay Bahem" s’appliquera même dans le domaine des Arayot
(=on ne dira pas Yehareg Veal Yaavor dans certains cas liés aux Arayot).
Voyez ce qu’écrit le
Tsits Eliezer (IX, §28) (pour répondre au
‘Hatam Sofer), il explique qu’en l’absence d’action (en étant totalement passif), on ne dira pas Yehareg Veal Yaavor (cf.
Tosfot Yoma 82, Yevamot 53b et Sanhédrin 74b), il y a donc dans Arayot un cas de Va’hay Bahem, et l’étonnement du
‘Hatam Sofer disparait.
Il se trouve qu’il a été devancé, sans le savoir, par le
Panim Yafot (A’harei Mot, daf 130, sv. Oushmartem) qui répond de la même manière.
On ne peut pas en vouloir au
Tsits Eliezer de ne pas avoir vu ce
Panim Yafot, s’il convient de s’étonner, c’est sur le
‘Hatam Sofer qui était l’élève du
Panim Yafot et qui reste pourtant sans réponse en écrivant « Mitsva Leyashev ». Je crois que le
Panim Yafot n'a pas été imprimé du vivant du
'Hatam Sofer, c'est ce qui explique qu'il n'ait pas été au courant de ce qu'a écrit son Rav. [La plus ancienne édition serait de 1841 (תר"א) alors que le
'Hatam Sofer est décédé en 1839 (ת"ר).]
Voir aussi
Sdei Tsofim sur le
Yeroushalmi Shviit (daf 27b, p.233), toujours la même réponse.
Et enfin, voyez ce qu’écrit à ce propos le
‘Hida dans
Pnei David (§13).
Voir aussi la réponse du
Tsits Eliezer (XVII, §32,2), rapportée et commentée par le
Nishmat Avraham (II, p.103).
J’ai vu une réponse différente chez des A’haronim contemporains
(Pninim Mibei Midrasha et autres), qui se base sur le
Tosfot Sanhédrin (74b sv. Ben Noa’h) qui explique que l’on aurait su de nous-mêmes le Din de Va’hay Bahem
(en l’absence d’indication contraire), mais il y avait lieu de craindre que l’on apprenne le din de Yehareg Veal Yaavor
(pour toutes les Mistvot) à partir des trois au sujet desquelles le din est Yehareg Veal Yaavor.
Voilà pourquoi
(selon ce Tosfot) il était nécessaire que la Torah écrive Va’hay Bahem pour les autres Mitsvot, afin que l’on n’apprenne pas une halakha de Yehareg Veal Yaavor par analogie avec les trois concernées.
Ainsi, on comprend mieux l’emplacement de cet enseignement (Va’hay Bahem), précisément dans une halakha où cette règle ne s’applique pas, comme pour nous dire : bien que la loi soit Yehareg Veal Yaavor en matière de Arayot, mais il ne faut pas l’étendre aux autres Mitsvot car « Va’hay Bahem ».
PS: Je ne me relis pas, désolé pour les fautes, je manque de temps, j'ai un shiour à préparer pour pouvoir parler durant toute la nuit qui arrive 😊.
'Hag Saméa'h!
