Citation:
Kvod harav, qu'est ce qui a changé pour que la kippa devienne un hiyouv ? Comme vous l'avait dit, dans la guemara ça n'est pas décrit comme cela, ce n'est donc ni deoraita, ni derabanan.
Merci beaucoup pour toutes vos techouvot rav
C’est suite à une « acceptation générale » du Klal Israel, cela ressemble un peu à Tfilat Arvit qui était (selon la halakha) Reshout et est devenue ‘Hova par acceptation volontaire du Klal.
Il existe certaines Shitot qui n’adhèrent pas à cette « engagement/acceptation », comme le
Maharshal (Shout §72) ou le
Gaon de Vilna (Biour Hagra o’’h §8) et c’était ce qui était halakhiquement retenu dans certaines communautés, notamment au Maghreb ou en Allemagne jusqu’à la seconde guerre mondiale, où le port de la calotte restait une midat ‘Hassidout non obligatoire en dehors des lieux de culte et des moments de prières.
Mais la grande majorité des communautés suivait déjà l’opinion la plus répandue qui est aussi celle du
Shoul’han Aroukh (o’’h §2,6) pour qui on ne doit pas marcher 4 Amot la tête découverte.
Il semble évident que ce fut aussi le cas concernant l’acceptation de Tfilat Arvit comme obligation, ça ne s’est pas fait en un jour durant lequel la totalité des Kehilot aurait décidé de déclarer un changement.
Concernant ce qui a pu motiver ou participer à la motivation de ce changement imposant la Kipa plus qu’avant, je souligne deux points :
- Tout d’abord, à l’époque des ‘Hazal, ceux qui ne portaient pas la kipa étaient les Amei Haarets, c-à-d les ignares, illettrés, qui travaillaient la terre mais ne savaient pas lire.
C’est comme les enfants de moins de cinq ou six ans qui ne savent pas lire et -même si on débute le ‘hinoukh pour la Kipa à l’âge de trois ans- on n’insiste pas tant qu’il n’a pas cinq ou six ans.
De nos jours, cette catégorie de personnes n’existe quasiment plus parmi les juifs (adultes). Tout le monde sait lire (au moins en une langue) et peut s’instruire. Voilà pourquoi ce « heiter » de marcher sans kipa ne doit plus vraiment être de mise (et cette "koula" doit être
démise).
- Autre point : depuis quelques décennies, le port de la kipa est devenu un emblème de la Emouna et de la Kabalat Mitsvot, un juif pratiquant porte la Kipa, ne pas la porter signifie de plus en plus «
je ne suis pas totalement pratiquant », «
je n’accepte pas le joug de[ toutes le]s Mitsvot ».
De sorte que, de nos jours, celui qui ne porte pas la kipa ne se sent pas totalement concerné par les Mitsvot et se permettra quelques écarts que ceux qui portent la kipa ne s’autorisent pas. Voilà en soi une bonne raison de la porter 😊.