Si pendant Hanouka la femme se trouve dans une résidence secondaire ou dans une location et que son mari reste chez lui (ou l'inverse), s'il s'agit de sépharades, le mari doit allumer les bougies chez lui avec bra'ha et sa femme et ses enfants sont exemptés d'allumer.
Si quand bien même la femme voulait allumer les bougies de Hanouka dans son appartement, premièrement, elle les allumerait sans bra'ha ; deuxièmement, elle devrait faire en sorte de les allumer après que son mari aura déjà allumé. Aussi, si elle a un fils de plus de 13 ans auprès d'elle, c'est lui qui allumera les bougies.
Sources et explications :
Le Shoul'han Arou'h (סי' תרעז ס"א) écrit qu'un invité, s'il n'a pas de femme qui allume chez lui pour lui, doit donner un sou a son hôte pour participer au frais de l'huile des bougies de Hanouka.
Le Mishna Broura (סק"ב) d'expliquer qu'en allumant chez lui, son épouse le rend quitte de la mitzvah.
A fortiori, lorsque la femme n'est pas à la maison – par exemple à la maternité, son mari la rend quitte de la mitzvah en allumant les bougies à la maison, d'après le principe de ishto kegoufo (c’est-à-dire qu'un homme et sa femme sont considérés comme une même personne), comme l'affirme Rav Shlomo Zalman Auerbach (הליכות שלמה חנוכה פי"ג ס"ה).
Le problème de 'hashad (la suspicion)
Certes le Shoul'han Arou'h (סי' תרעא ס"ח) écrit que si notre maison dispose de deux entrées qui donnent sur la rue à deux côtés différents, nous devons allumer des bougies à ces deux entrées à cause du 'hashad (la suspicion).
C’est-à-dire que les passants, en voyant qu'il n'y a pas de bougies de Hanouka à l'une de ses entrées, viendront à suspecter que nous n'avons pas allumé les bougies aussi à l'autre entrée.
Cependant, le Rama précise qu'aujourd'hui où tout le monde allume à l'intérieur, il n'est pas nécessaire d'allumer à deux endroits et telle est la coutume.
Le Mishna Broura (שם סקנ"ד) explique qu'aujourd'hui le problème de la suspicion ne nous concerne pas, car notre allumage se fait à l'intérieur et n'est pas destiné à être vu par les passants mais par les membres de la famille.
Bien que de nos jours, beaucoup de gens allument à la fenêtre ou leur porte dehors, malgré tout, Rav Nissim Karelitz (חוט שני חנוכה פי"ט סק"ז אות ד) affirme qu'aujourd'hui nous ne sommes pas concernés par le problème de la suspicion, car chacun allume à un endroit différent (certains à la fenêtre, d'autres dans la cage d'escalier etc…) et à une heure différente.
Par conséquent, dans votre cas, si la femme n'allume pas dans son appartement, ce n'est pas problématique, car aujourd'hui le principe de 'hashad (suspicion) ne s'applique plus.
Ne pas s'acquitter de l'allumage de son épouse
Le Teroumat Hadeshen et le Rama (סי' תרעז ס"ג) soutiennent que même si notre épouse a déjà allumé chez nous, nous avons le droit d'allumer avec bra'ha à l'endroit où nous nous trouvons si nous avions l'intention de ne pas nous acquitter de son allumage.
Cependant, le Beit Yossef conteste cette position et considère que cela s'inscrit dans l'interdit de bra'ha sheina tzri'ha (bénédiction inutile).
C'est la raison pour laquelle il faut faire attention dans votre cas que la femme n'allume pas avant son mari s'il est sépharade. Car il est à craindre qu'en allumant, son épouse l'ait rendu quitte de la mitzvah. De ce fait, il ne pourra plus allumer avec bra'ha.
Le Mishna Broura (שם סקט"ז) explique que puisque nos sages nous ont exempté d'allumer lorsque notre épouse a déjà allumé chez nous, nous ne pouvons pas prétendre que nous ne voulons pas nous acquitter de son allumage.
Par ailleurs, même les ashkénazes doivent a priori faire attention à ce problème, car le Mishna Broura (שם) pense qu'a priori il faut adopter l'avis du Beit Yossef, du fait que telle est l'opinion également du Maharshal et du Pri 'Hadash.
Le fils allume à la place de sa mère
Lorsque que le maître de maison est absent, ou dans le cas d'une veuve ou d'une divorcée, si elle a un fils de plus de 13 ans, il est de coutume que c'est lui qui allume les bougies de Hanouka et pas sa mère, et par là même, les membres de la famille se rendent quitte de son allumage, comme l'atteste Rav Shlomo Zalman Auerbach (הליכות שלמה שם פי"ג הערה 19).