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Les lois à connaitre pour être témoin de mariage

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cheelnaute
Messages: 280
Bonjour

Un ami m'a demandé d'être son temoin sous la houpa.
Quelles règles dois-je connaitre, pour realiser mon rôle.
Je suis chomer chabat, et chomer mitsvoth je precise bh.

Merci
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 7090
Un témoin "kasher" est un témoin pratiquant, vous dites l'être, c'est parfait.

Je rappelle au passage qu'être pratiquant implique aussi d'être honnête, ça parait évident, mais pas pour tout le monde.

[Une fois, le Rav Yaakov Bénaïm, rosh yeshivat Na'halat Moshé, était Messader Kidoushin et les témoins prévus étaient deux rabbins avec tout l'apparat classique.
Le Rav Bénaïm sachant que l'un d'eux l'avait une fois arnaqué dans une affaire d'argent (et ne l'avait jamais remboursé), dit qu'il refuse de célébrer le mariage si untel est témoin, car il est passoul...
Le concerné se retira et on trouva un autre témoin.]


Il faudra veiller à n'avoir aucun lien de parenté avec l'autre témoin, ni avec la 'hatan, ni avec la kala.

Si vous savez avoir transgressé un péché, il conviendra de faire Tshouva dessus avant le "témoignage".

Concrètement, le Messader Kidoushin dirigera la cérémonie et vous dira ce que vous devez faire, comme être attentif et voir le kinian, le don de la bague, la remise de la ktouva. Vérifier la valeur minimale de la bague...
Dans un mariage sfarade, généralement, les témoins des kidoushin sont aussi ceux de la ktouva, il faudra savoir signer votre nom sous ce format:

Neoum X ben Y ed.
Si vous êtes Cohen ou Lévi, on ajoute (entre Y et ed : Hacohen/Halévi)

Certains ajoutent le nom de famille du témoin (voyez avec le rabbin son habitude) de cette manière:
Neoum X ben Y lemishpa'hat Z ed.
joël
Messages: 264
Shalom Rav,
Est-ce que 2 témoins qui sont mariés à 2 sœurs (donc 2 beaux frères) sont considérés comme passoul pour être les témoins d'un mariage? Je précise qu'ils n'ont aucun lien avec le 'hatan et la kalla.

Merci pour le temps que vous nous consacrez.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 7090
Oui, c'est ce que j'écrivais qu'il faudra veiller à "n'avoir aucun lien de parenté avec l'autre témoin".

La source est dans la gmara Sanhedrin 28a (-Banim Lealma minalan...) et c'est confirmé dans le Shoul'han Aroukh 'Hoshen Mishpat (§33, 17).

[et si l'un d'eux divorce, voir Tshouvot Rabbi Akiva Eiger §54 et Shout 'Hatam Sofer H"M §37 et Pit'hei Tshouva H"M §33, sk.11]
joël
Messages: 264
Shalom Rav,
Dans ces conditions, quelle est la limite pour déclarer que 2 témoins ne sont pas proches?
Merci pour le temps que vous nous consacrez.
joelb
Messages: 58
Shalom Rav,
Dans le cas ou l un des témoins n a pas écrit Yéhouda Ben Yaakov Ed, mais a juste signé, est-ce que cela invalide la ketouba?
On m a montré une kétouba présentant cette anomalie.

D autre part, si l on doit refaire un ketouba pour ce type de pb, quelle date sera inscrite sur la nouvelle ketouba?

Merci pour le temps que vous nous consacrez.
Joël
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 7090
A Joël :

Citation:
Dans ces conditions, quelle est la limite pour déclarer que 2 témoins ne sont pas proches?

La question se pose aussi pour un lien de parenté avec l’un des mariés.
Les limites de proximités sont définies dans le troisième chapitre de massekhet Sanhédrin, néanmoins, la coutume veut qu’on évite tout lien de parenté « connu ».

(Après, bien entendu, si on sait que deux personnes sont en famille très éloignée car il est le beau-frère du beau-frère du beau-frère du cousin de la belle-mère du neveu etc. de l’autre, ça ira quand même. Mais dès que le lien est de notoriété publique, même s’il ne rend pas passoul halakhiquement (par exemple le beau-père du frère), on s’en abstient.)
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 7090
A Joelb :
Citation:
Dans le cas ou l un des témoins n a pas écrit Yéhouda Ben Yaakov Ed, mais a juste signé, est-ce que cela invalide la ketouba?
On m a montré une kétouba présentant cette anomalie.
D autre part, si l on doit refaire un ketouba pour ce type de pb, quelle date sera inscrite sur la nouvelle ketouba?


S’il s’agit d’une signature qui ne renseigne pas l’identité du signataire, c’est invalide.
Mais si on imagine une personne dont la signature est très connue, c’est valide (Shévet Halévi XI, §302,2).
Certains Amoraïm dont la signature était connue et reconnaissable sont évoqués dans la Gmara Guitin (36a).

Dans le cas où la signature se compose du prénom et du nom de famille du témoin et que c’est lisible, nous revenons à la question de savoir ce qu’il en est lorsqu’un témoin, au lieu de signer par son prénom et celui de son père a signé par son prénom et son nom de famille et a omis d’ajouter « ed ».
Le Min’hat Pitim (H’’M §45) se pose la question.
On dit au nom de Rav Eliashiv (Tsiyounei Halakha, Nissouin, p.100) que la Ktouva est valide a posteriori.

Certains valident une telle signature en fonction du texte de la Ktouva ; s’il comporte (comme chez certains Sfaradim) « Ana Sahadei » (ou similaire), cela validera (bediavad) la signature dont nous parlons (cf. Batei Kehouna II, seder Haguet §42).

Il se peut que l’absence du terme « ed » en fin de signature ne soit problématique que s’il a écrit son nom et celui de son père (ou son nom de famille) en omettant le mot « ed », mais dans notre cas où il s’agit d’une « signature officielle », on pourrait dire que cela pallie au problème, car l’ajout du mot « ed » est là pour garantir qu’il ne s’agisse pas simplement de l’inscription de son nom, mais que le témoin avait bien la volonté de servir de témoin (cf. Rivash §56), ainsi, s’il signe comme il signe les documents officiels (et ne se contente pas d’écrire son nom), l’omission du terme « ed » ne devrait pas poser problème a posteriori.

Il faut tout de même souligner l’opinion du Tashbats (I, §7) selon qui la takana mentionnée dans la Gmara Guitin (36a) imposant de préciser son propre prénom ainsi que celui de son père (X ben Y), ne concernerait que les actes de divorce (Guet) et non les autres documents.
Dans ce cas, une Ktouva portant une signature qui n’indique pas clairement le nom du père ne serait pas invalide.
Mais les Poskim retiennent l’opinion d’autres Rishonim qui prouvent que la Takana ne se limitait pas au seul Guet (voir Rivash §304 qui le prouve, et voir aussi la preuve des a’haronim à partir du Tosfot Guitin (2a sv. Hamévi) qui mentionne la mishna de daf 34b).

[Si la signature des témoins ne les identifie pas mais que le Messader Kidoushin a écrit sur (ou au dos de) la Ktouva que telle signature correspond à Monsieur Untel, cela ne suffira pas pour valider Bediavad, car le Messader Kidoushin ne peut pas signer à leur place et même s’ils l’avaient nommé Shalia’h pour signer à leur place (ou à la place d’une des deux) ça ne marche pas car la Shli’hout ne permet de pas de signer à la place d’autrui (cf. Beit Yossef fin de §130).]

Je vous ai indiqué les grandes lignes, mais pour statuer sur un cas précis, je vous recommande d’entrer en contact avec un Rav qui pourra analyser le cas en fonction de toutes ses données, savoir si la signature permet d’identifier la personne, si ses prénom et nom de famille sont lisibles, etc. Et surtout veiller à d’autres points.
[Par exemple : lorsqu’un Messader kidoushin laisse passer une signature invalide, il y a lieu de se demander si la Ktouva ne présente pas d’autres failles, notamment dans la graphie des noms et du nom de la ville, voire pire encore, des témoins non pratiquants, etc.]
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