A
Joelb :
Citation:
Dans le cas ou l un des témoins n a pas écrit Yéhouda Ben Yaakov Ed, mais a juste signé, est-ce que cela invalide la ketouba?
On m a montré une kétouba présentant cette anomalie.
D autre part, si l on doit refaire un ketouba pour ce type de pb, quelle date sera inscrite sur la nouvelle ketouba?
S’il s’agit d’une signature qui ne renseigne pas l’identité du signataire, c’est invalide.
Mais si on imagine une personne dont la signature est très connue, c’est valide
(Shévet Halévi XI, §302,2).
Certains Amoraïm dont la signature était connue et reconnaissable sont évoqués dans la Gmara
Guitin (36a).
Dans le cas où la signature se compose du prénom et du nom de famille du témoin et que c’est lisible, nous revenons à la question de savoir ce qu’il en est lorsqu’un témoin, au lieu de signer par son prénom et celui de son père a signé par son prénom et son nom de famille et a omis d’ajouter « ed ».
Le
Min’hat Pitim (H’’M §45) se pose la question.
On dit au nom de
Rav Eliashiv (Tsiyounei Halakha, Nissouin, p.100) que la Ktouva est valide a posteriori.
Certains valident une telle signature en fonction du texte de la Ktouva ; s’il comporte (comme chez certains Sfaradim) « Ana Sahadei » (ou similaire), cela validera (bediavad) la signature dont nous parlons (cf.
Batei Kehouna II, seder Haguet §42).
Il se peut que l’absence du terme « ed » en fin de signature ne soit problématique que s’il a écrit son nom et celui de son père (ou son nom de famille) en omettant le mot « ed », mais dans notre cas où il s’agit d’une « signature officielle », on pourrait dire que cela pallie au problème, car l’ajout du mot « ed » est là pour garantir qu’il ne s’agisse pas simplement de l’inscription de son nom, mais que le témoin avait bien la volonté de servir de témoin (cf.
Rivash §56), ainsi, s’il signe comme il signe les documents officiels (et ne se contente pas d’écrire son nom), l’omission du terme « ed » ne devrait pas poser problème a posteriori.
Il faut tout de même souligner l’opinion du
Tashbats (I, §7) selon qui la takana mentionnée dans la Gmara
Guitin (36a) imposant de préciser son propre prénom ainsi que celui de son père (X ben Y), ne concernerait que les actes de divorce (Guet) et non les autres documents.
Dans ce cas, une Ktouva portant une signature qui n’indique pas clairement le nom du père ne serait pas invalide.
Mais les Poskim retiennent l’opinion d’autres Rishonim qui prouvent que la Takana ne se limitait pas au seul Guet (voir
Rivash §304 qui le prouve, et voir aussi la preuve des a’haronim à partir du
Tosfot Guitin (2a sv. Hamévi) qui mentionne la mishna de
daf 34b).
[Si la signature des témoins ne les identifie pas mais que le Messader Kidoushin a écrit sur (ou au dos de) la Ktouva que telle signature correspond à Monsieur Untel, cela ne suffira pas pour valider Bediavad, car le Messader Kidoushin ne peut pas signer à leur place et même s’ils l’avaient nommé Shalia’h pour signer à leur place (ou à la place d’une des deux) ça ne marche pas car la Shli’hout ne permet de pas de signer à la place d’autrui (cf.
Beit Yossef fin de §130).]
Je vous ai indiqué les grandes lignes, mais pour statuer sur un cas précis, je vous recommande d’entrer en contact avec un Rav qui pourra analyser le cas en fonction de toutes ses données, savoir si la signature permet d’identifier la personne, si ses prénom et nom de famille sont lisibles, etc. Et surtout veiller à d’autres points.
[Par exemple : lorsqu’un Messader kidoushin laisse passer une signature invalide, il y a lieu de se demander si la Ktouva ne présente pas d’autres failles, notamment dans la graphie des noms et du nom de la ville, voire pire encore, des témoins non pratiquants, etc.]