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Le Hafets Haim et le lachon hara

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Jochuck
Messages: 7
Bonjour Rav,

Il m'a semblé de ma petite expérience de limoud que lorsque la Torah parle de lachon hara elle vise un propos qui est susceptible d'avoir des conséquences néfastes perceptibles pour la personne calomniée: Rachi dans parachat Metsora parle d'un divorce ou d'une rupture entre deux personne, la Gmara dans Baba Batra, qui mentionne le avak lachon hara, parle d'une perte financière indirecte pour la personne dont on parle. La Gmara dans Guitin qui nous parle du lachon hara de Bar Kamtsa qui a conduit au hourban.

Bref, je ne maîtrise pas du tout l'ensemble des sources mais il semble qu'il ne s'agisse pas de simple papotage ou commérage, comme par exemple les dames qui se retrouvent autour d'un thé et qui repasseraient en vue l'ensemble de leur connaissance entre elles.

Or, le Hafets Haim zatsal inclue ENORMEMENT de cas de lachon hara, y compris les propos dont on peut estimer qu'ils n'auraient pas de conséquences fâcheuses.

Bien qu'on ne puisse jamais être sur qu'un propos ne portera pas préjudice, et que ce n'est forcement pas un bon comportement que de papoter sur quelqu'un, s'agit il réellement d'un issour ?
Rav Mordehai Alberman
Messages: 65
Il est interdit de tenir des propos médisants envers son prochain même si l'on estime que ces paroles ne lui porteront pas préjudice.

Sources et explications :

Le Hafetz Haïm (Lachon Hara 3,6) affirme que quelqu'un qui a dit du mal envers son prochain a enfreint l'interdit de médire, même si ces paroles n'ont occasionné aucun préjudice, comme par exemple si son interlocuteur n'a pas cru ses propos.

Il amène à l'appui la Guemara de Arakhin (.טז) qui demande que d'un côté Rabbi Anani bar Sasson nous enseigne que la robe (המעיל) du Grand Prêtre expiait le péché de la médisance; et d'un autre côté, Rabbi Yonathan nous enseigne qu'un homme est atteint par lèpre à cause des paroles de médisance qu'il a proféré au sujet de son prochain.

Pour résoudre cette contradiction, la Guemara explique que si notre médisance a eu des conséquences fâcheuses, elle amène la lèpre. En revanche, si elle n'a pas eu de conséquences fâcheuses, elle est expiée par la robe du Grand Prêtre.

Par conséquences fâcheuses, il faut comprendre que ces propos ont suscité des disputes, comme l'écrit Rachi, ou qu'ils ont engendré que la personne en question ait été rabaissé aux yeux de nos interlocuteurs, comme le précise le Hafetz Haïm.

En tout état de cause, puisqu'une médisance qui n'a pas de conséquences fâcheuses nécessite une expiation, nous pouvons en déduire qu'elle est interdite.

Le Hafetz Haïm ajoute qu'il est interdit de tenir des propos péjoratifs sur son prochain même si nous estimons que ces paroles ne lui occasionneront pas de tort.

Il le prouve du fait que le Rambam (הלכות דעות פ"ז ה"ב) et le Smag écrivent qu'il est interdit de dire du mal sur son prochain et qu'ils ne mentionnent pas que cet interdit soit limité au cas où l'on estime que ces paroles vont lui porter préjudice.

Le Hafetz Haïm explique qu'il est interdit de tenir des propos médisants, même lorsqu'on estime que ses paroles n'auront pas de conséquences préjudiciables, car la Torah ne veut pas qu'on dise du mal sur son prochain, même si l'on dit vrai.
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