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Judaïsme, réforme et réseaux sociaux: où en sommes-nous ?

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jjgoldman
Messages: 2
Bonjour,

Rebondissant (un peu tard) sur la polémique récemment levée sur la considération Halahique du courant du judaïsme réformé, est-il possible de nous offrir un éclaircissement "dépassionné" de ce que fixe la Halaha à ce sujet (de façon plus complète qu'une simple référence de piské tchouvot sur un post facebook) ?
Pour rappel, le sujet étant leur exclusion d'un minyan ainsi que le refus de répondre au kaddish en cas de perte d'un proche.

Cette Halaha concerne-t-elle l'entité du mouvement réformé sans distinction individuelle (comme le suggérerait la mention du post facebook) ?

Concerne-t-elle uniquement les réformés, ou d'autres juifs seraient potentiellement concernés par cette exclusion ?

Enfin, pour considérer la problématique dans son ensemble:

Si des communiqués de Halaha sans détails ni nuances risquent de créer un éloignement entre juifs, celui qui les énonce se rend-il coupable de pousser d'autres juifs à l'interdit de la thora de "Lo tisna et ahiha bilvavéha", de ne pas haïr son frère dans son cœur ?

Existe-t-il un cadre alahique à cet interdit ou reste-t-il dans un domaine de définition flou, moins pragmatique que les règles de la définition d'un minyan ?

Merci pour vos éclaircissements.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6347
Citation:
Rebondissant (un peu tard) sur la polémique récemment levée sur la considération Halahique du courant du judaïsme réformé,
serait il possible de nous offrir un éclaircissement 'dépassionné' de ce que fixe la Halaha à ce sujet (de façon plus complète qu'une simple référence de piské tchouvot sur un post facebook)
Pour rappel, le sujet étant leur exclusion d'un minyan ainsi que le refus de répondre au kaddish en cas de perte d'un proche.

Cette Halaha concerne t elle l'entité du mouvement réformé sans distinction individuelle (comme le suggèrerait la mention du post facebook) ?
Concerne t'elle uniquement les réformés ou d'autres juifs seraient potentiellement concernés par cette exclusion?

Enfin, pour considérer la problématique dans son ensemble:
Si des communiqués de Halaha sans détails ni nuances risquent de créer un éloignement entre juifs,
celui qui les énonce se rend il coupable de pousser d'autres juifs à l'interdit de la thora de "Lo tisna et ahiha bilvavéha", de ne pas haïr son frère dans son cœur?
Existe t-il un cadre alahique à cet interdit ou reste il dans un domaine de définition flou, moins pragmatique que les règles de la définition d'un minyan?.



J’étais en voyage à l’étranger lorsque cette polémique éclata, je n’avais aucune connexion internet et en ai tout ignoré.
Plus tard, on m’en a fait un rapide compte-rendu selon lequel ça a été très agressif et virulent.
C’est déplorable.

Certains semblent s’être empressés de condamner la réponse critiquée en raison d’une animosité antérieure, d’autres se sont sentis investis du devoir religieux de répondre avec autant de virulence et le tout nous donne du ‘Hiloul Hashem et affaiblit la ferveur des juifs.

Rav Méir Mazouz dit qu’on a commencé à avoir de nombreux Apikorsim dans le Klal Israel à partir du moment où les Rabbanim ont commencé à laver leur linge sale en public au lieu de discuter entre eux et se mettre d’accord.
Car souvent, il n’y a pas de réel désaccord, juste une différence d’approche -pas de quoi se massacrer ni s’insulter.

Les disputes rabbiniques publiques n’ayant fait leur apparition chez les Sfaradim que tardivement (par rapport aux Ashkenazim), les Apikorsim leur ont emboîté le pas avec le même retard.

Voilà pourquoi il est toujours préférable de discuter en interne des problèmes et désaccords au lieu de se mettre à crier au sacrilège avant d’auditionner le condamné.

Si on a une critique qui « invalide » un autre rabbin, il faut la lui adresser en premier lieu. S’il l’ignore et que l’on a le sentiment que cela crée une embûche pour les fidèles, alors on pourra le dénoncer en public.

Si l’on « sait » qu’il va ignorer la remarque [il vaut mieux ne pas en être trop sûr et tenter malgré tout de lui adresser notre reproche en privé, mais si ça ne donne rien], on devra en effet diffuser notre désaccord.

Je sais que souvent des rabbins se permettent d’émettre leur désaccord en décidant un peu rapidement qu’ils n’auraient pas été écoutés par l’incriminé, c’est - toujours selon Rav Méir Mazouz - une maladie Ashkenaze (qui -toujours selon le même- s’est ultérieurement répandue chez les Sfaradim), hélas c’est parfois faux et l’incriminé écoute ou même explique à son accusateur son erreur et finalement ils s’entendent (au moins approximativement et il n’y a plus lieu de condamner au bûcher l’accusé initial).

Si nous n’y pouvons rien et ne sommes pas en mesure de remonter les bretelles des grands rabbanim qui - parfois - se permettent peut-être de critiquer avant d’essayer de se comprendre et de faire leur remontrance en privé, ce qui reste en notre pouvoir, c’est -dans ces cas-là, ne pas s’investir et s’engouffrer bêtement dans une Ma’hloket qui nous dépasse et accorder au condamné le bénéfice du doute [dans la mesure où l’on aurait le sentiment que le condamnateur n’aurait pas essayé de comprendre son adversaire alors qu’il aurait dû tenter de le faire. Mais bien entendu, si le condamnateur s’est comporté convenablement, ça change tout].


Mais je vais me concentrer sur le sujet halakhique lui-même : est-ce qu’un Moumar (/pécheur) compte pour Minian.

L’appellation de Moumar est attribuée dans le Talmud à celui qui rejette une des (ou plusieurs) Mitsvot, ou un des principes essentiels de la foi.
S’il accepte la Mitsva mais s’avoue trop faible pour la respecter, il est défini « Moumar Letéavon » (que nous allons traduire ici Moumar par faiblesse), mais s’il renie la Mitsva, pense que ce n’est pas une Mitsva ou que nous ne sommes pas tenus de respecter cette Mitsva, c’est un « Moumar Lehakhiss » que nous traduirons « Moumar par idéologie ».

Au niveau de la Halakha, le Moumar Lehakhiss est considéré comme un non-juif sur plusieurs plans.
Il reste juif en cela que, s’il fait Tshouva, il n’est pas nécessaire de passer par une conversion pour « devenir » juif, ni Mikve ni Hatafat Dam Brit, il redevient « kasher » et « juif à part entière » dès qu’il arrête de renier la Torah (/la Mitsva).

Mais tant qu’il est Moumar Lehakhiss, la Halakha ne le catalogue comme juif que pour quelques points.

Nous trouvons dans le Talmud (Erouvin 69a, ‘Houlin 5a et 13b) qu’il n’est pas considéré comme juif pour ce qui touche aux Korbanot.
Il en va de même pour la prière (compter pour Minian), ou pour le témoignage, ou le contact du vin.

Cette Halakha ne concerne pas uniquement le Moumar Lehakhiss, mais aussi certains cas de « Moumar Letéavon », comme pour la transgression du Shabbat ou de l’un des principes essentiels de la foi, par exemple.
C-à-d que celui qui transgresse shabbat - quand bien même par « faiblesse » (tant que c’est volontaire) sera considéré comme un non-juif vis-à-vis desdites Halakhot et ne comptera pas pour le Minian et on ne boira pas le vin qu’il a touché.
Shabbat étant essentiel dans le judaïsme, celui qui le transgresse ne pourrait prétendre au statut Halakhique de juif.

Attention, il reste juif - comme on l’a dit plus haut - et n’est pas exactement un non-juif, toute personne née d’une mère juive reste juive à vie, mais les Halakhot qui s’appliquent à lui varient en fonction de son respect de la Torah.
Celui qui la transgresse volontairement (ET idéologiquement/ ou qui transgresse Shabbat etc.) sera considéré comme non-juif pour le Minian et le vin, mais restera juif en cela que, s’il se repent, il récupère son statut de juif à part entière sans avoir besoin de passer par une conversion.

Tout ceci concerne la Halakha THEORIQUE.

Dans la pratique, il y a encore un paramètre très important - surtout de nos jours - qui entre en ligne de compte et qui peut changer la donne.
J’ai nommé, le principe du bébé captif, alias « Tinok Shenishba ».

C’est un principe mentionné dans le Talmud (Shabbat daf 68), selon lequel un bébé juif capturé par des pirates non-juifs auprès desquels il va grandir, ne peut être tenu pour responsable de ses transgressions des Mitsvot puisqu’il les ignore.
Ce principe est étendu par les Poskim à un enfant juif, grandissant auprès de ses parents juifs qui ne lui enseignent absolument rien du judaïsme.
On ne pourra pas reprocher à cette personne de ne pas respecter les Mistvot puisqu’elle n’en a jamais entendu parler.

Si ce raisonnement se tient aussi pour des Mitsvot assez méconnues du public non-pratiquant (bien qu’il faille aussi se renseigner et chercher par soi-même), il est moins évident à appliquer concernant les Mitsvot/Aveirot connues de tous.

Par exemple, (pratiquement) tout juif français du XXIème siècle sait que les rabbins disent qu’on ne doit pas prendre la voiture le samedi, ni fumer, ni porter dans la rue.
Dans quelle mesure peut-on dire qu’un juif non-observant est à considérer comme Tinok Shenishba par rapport à ces Halakhot ? (Il y a même beaucoup de non-juifs dans les grandes villes de France, qui savent que les juifs ne touchent pas à l’électricité le shabbat !)

A priori, tout juif est conscient qu’il transgresse Shabbat en allumant sa cigarette, seulement, il peut y avoir un petit pourcentage d’innocence en cela que parfois, l’éducation que la personne a reçue lui indique qu’il n’a pas besoin de respecter telle ou telle Mitsva, que les Mitsvot ne sont que « pour les religieux , mais nous ne sommes pas tenus de les accomplir, c’est facultatif, etc… ».
Et quand bien même il entendrait un religieux lui dire qu’il n’y a pas de distinction entre les juifs et que tous sont concernés par Shabbat de la même manière, il ne le croirait pas (-pas vraiment, pas totalement).

Il y aura bien entendu aussi en lui une part responsable, car s’il n’est pas stupide, il devrait vérifier, se renseigner, creuser et chercher (par exemple en commençant à lire le Pentateuque dans lequel il verra explicitement qu’il ne faut pas allumer un feu à Shabbat, ni sortir un objet dans la rue…) afin de vérifier si ce religieux dit vrai ou si ce sont ses parents (/ses enseignants…) qui disaient vrai.

En fait, il y aura souvent un mélange d’une part d’innocence et d’une part de culpabilité/responsabilité, le taux de chaque part variera en fonction de différents paramètres, l’un d’eux - et non des moindres, sera son intelligence ;
Un type complètement idiot et écervelé, relèvera majoritairement du Tinok Shenishba, car il est difficile de lui demander de vérifier par lui-même, de se renseigner. Il en est bien incapable, il est stupide.

Mais celui qui est intelligent ne pourra pas aisément prétendre au statut de Tinok Shenishba, car en voyant/entendant tous ces religieux/rabbins qui disent que chaque juif doit respecter Shabbat, il aurait dû se renseigner, se documenter, chercher et discuter avec des rabbins et lire la Torah jusqu’à ce qu’il se fasse une opinion.
S’il ne cherche pas à étudier cette Torah, à vérifier ce qu’il en est en questionnant de vrais spécialistes, ce n’est pas parce que son cerveau est déficient, c’est plutôt parce qu’il se complaît dans sa situation qui lui semble lui autoriser toutes les transgressions.

En bref, plus un type est bête, plus on pourra lui appliquer le statut de Tinok Shebishba et le juger positivement. Et plus il est intelligent, moins il sera concerné par ce principe et moins il sera innocent.

Résultat des courses : Un idiot qui transgresse Shabbat PEUT rester « kasher » et compter pour Minian, mais une personne intelligente (ou « pas trop stupide ») qui transgresse Shabbat ne compte pas pour Minian.

Comme il est difficile de présumer des capacités intellectuelles de chacun, certains Poskim préconisent (en cas de besoin, mais pas Lekhate’hila) d’être « Dan Lekaf Zkhout » (de juger avec indulgence) le transgresseur en le supposant suffisamment imbécile et le compter pour Minian.

D’autant qu’il y aura d’autres paramètres (que l’intelligence) qu’il ne faut pas non plus négliger, comme l’enseignement « anti-Torah » transmis (volontairement ou non) par ses parents ou son entourage etc.

Cette mauvaise influence pourra entraîner l’individu intelligent vers un chemin stupide et truffé de contradictions internes.
C’est ce qui fait que nous avons malheureusement aujourd’hui des juifs gentils et intelligents, qui croient en D.ieu et en la Torah, mais qui ne la (/les) respectent pas, ou pas complètement.
Certains vont tout de même garder un peu de pratique pour Yom Kippour et Pessa’h, en respectant quelques Halakhot de ces jours, ou vont dire le Kadish pour leurs parents, d’autres vont même jusqu’à réciter le Kidoush le vendredi soir sans analyser le ridicule de la situation lorsqu’ils transgressent ce même shabbat 10 minutes après et enfin, d’autres respectent shabbat et fêtes sans se soucier des Tfilines ni de la Kashrout.
On pourrait leur demander : de deux choses l’une ; soit ce Sefer Torah est vrai, soit il est faux ! Pourquoi Yom Kippour oui et Kashrout ou Mikve non ?
Aurait-on trouvé une autre version du Sefer Torah indiquant des lois différentes ou en allégeant l’application ?

Il y a donc certainement une part de manque d’intérêt et de malhonnêteté intellectuelle chez ces personnes qui refusent de réfléchir plus que ça et se complaisent dans leur pratique relative des Mitsvot, mais comme il peut aussi y avoir des difficultés morales ou psychiques, liées à une éducation dans un environnement hostile à la pratique et à d’autres traumatismes, plusieurs rabbins écrivent qu’il y a lieu - Bediavad, de les compter dans le Minian et répondre à leur kadish, surtout que s’ils viennent à la synagogue dire Kadish, c’est de leur part, déjà, un petit pas pour se rapprocher de D.ieu, le moment n’est donc pas choisi pour les repousser.

Dans la pratique, de très nombreux Poskim tolèrent (de nos jours) de compter dans le Minian celui qui transgresse Shabbat.
Voyez ce que j’ai écrit ici :
https://www.techouvot.com/marie_a_une_goya_et_minyan-vt18840.html
et là:
https://www.techouvot.com/monter_a_la_tora_pour_un_non_chomer_chabat-vt4854.html

En fait, l’idée centrale est d’analyser ce qui fait que la personne transgresse Shabbat.
Si cette Mitsva est particulière (au point que celui qui la transgresse, même si c’est par faiblesse, ne compte pas pour Minian), c’est parce que le Shabbat représente la reconnaissance de D.ieu en maître et créateur du monde, celui qui le nie, perd ipso facto son statut vis-à-vis du Minian.

Toutefois, comment considérer un juif qui transgresse Shabbat mais qui fait le Kidoush ?
S’il fait le Kidoush, il reconnait que D.ieu a créé le monde, sa transgression ne doit donc dès lors plus être perçue comme une incroyance.
Cependant, s’il croit en la Torah et en D.ieu, alors pourquoi transgresse-t-il Shabbat ?
C’est contradictoire.
Voilà l’ambiguïté de la situation de ces juifs « mi-croyants ».

Cependant, un juif qui ne croit pas en D.ieu, ne comptera assurément pas pour Minian, même s’il est en cela « Tinok Shenishba » (comme dit plus haut).

Idem, un juif croyant et pratiquant qui abandonne la pratique par idéologie (ou même par faiblesse s’il transgresse aussi Shabbat), ne comptera pas pour le Minian.

J’en viens à présent aux juifs qui fréquentent les mouvements [réformés ou similaires] qui rejettent une partie des Mitsvot.
A priori, puisque c’est « idéologique », ils ne devraient pas compter pour Minian, cependant, il faut distinguer le simple juif qui fréquente cette synagogue (car il y a eu bon accueil, ou y a trouvé le Kidoush plus sympathique,…), du théoricien qui la dirige.
Si ce dernier sera souvent un Moumar idéologique (et donc ne comptant pas pour le minian), le simple juif qui fréquentent cette synagogue sera souvent un Moumar Letéavon, par intérêt ou par faiblesse.

Si cette fréquentation l’amène à soutenir des thèses totalement hérétiques, il ne comptera pas pour le Minian, mais tant qu’il ne fait que « fréquenter », ses transgressions de mitsvot pourront toujours être mises sur le compte de son probable état de Tinok Shenishba.

En définitive, celui que la Halakha exclut, c’est celui qui, en toute connaissance de cause, s’oppose à la Torah -totalement OU partiellement, en en refusant (volontairement et par idéologie) une de ses composantes.

Souvent ceux qui s’opposent à la Torah sont des ignorants, s’opposer à la Torah sans la connaître n’est pas sérieux, le juif qui n’a pas étudié le Talmud, qui ne l’a même pas lu une seule fois dans son intégralité, croit peut-être s’opposer au Talmud, mais il est aussi ridicule qu’un enfant sachant sa table de 9 et pensant que cela lui permet d’être en désaccord avec une théorie d’Einstein, alors qu’il en ignore à peu près tout.

Ces juifs réformés, qui « pensent » qu’il faut réformer et changer la Torah, ressemblent à cet enfant. Ils ne jouent pas dans la cour des grands.

Il faudrait d’abord qu’ils étudient notre tradition convenablement pour se faire une opinion qui ne serait pas simplement dictée par une commodité imaginée.

Quand je dis « étudier notre tradition convenablement », il ne s’agit pas seulement de lire la Bible, nos traditions ne reposent pas sur la seule Bible, il suffit de voir ce qui nous sépare des caraïtes pour le comprendre.
Mais je veux dire apprendre aussi le Talmud et les Poskim, auprès de véritables maîtres qui les ont eux-mêmes appris selon les règles de l’art, auprès de véritables maîtres et non auprès de charlatans ou d’universitaires s’imaginant pénétrer la science du Talmud car ils sont capables d’en traduire les mots araméens.

La traduction la plus précise du Talmud ne suffirait pas encore pour accéder convenablement à son contenu, le judaïsme ne se transmet pas par le CNED, il faut l’apprendre auprès d’un maître, qui lui-même a reçu son enseignement auprès d’un maître, qui lui-même etc… depuis Ravina et Rav Ashei.

Pour comparaison (lehavdil), on n’apprend pas le Kung Fu dans des livres, ni par des vidéos, il y a une transmission qui se fait de maître à élève et sans cela, celui qui s’initie au Kung Fu par internet, n’aura qu’un Kung Fu imparfait, même s’il paraîtra très pur aux yeux des incultes qui ne verront aucune différence entre les deux, il ne sera bon que pour Hollywood et les véritables connaisseurs ne s’y tromperont pas.

C’est exactement le cas de certains « rabbins » réformés (ou similaires) qui n’ont pas appris le Talmud du tout, ou qui y ont simplement goûté, ou qui l’ont appris dans une université, chez un « maître de pacotille », un universitaire très savant et aux diplômes multiples, mais qui n’a pas reçu lui-même cet enseignement d’un véritable maître, par transmission ininterrompue depuis l’époque de la rédaction du Talmud - il y a plus de quinze siècles.

Dans ce cas, son opposition au Talmud ou aux Poskim est comparable à un jeune voyou excellant en combat de rue dans son quartier qui, du haut de ses exploits, décide qu’il n’est pas d’accord avec la philosophie du Taekwondo ou du Tai-chi-chuan et souhaite la réformer, sans pourtant ne l’avoir jamais réellement pénétrée.
Avant de « réformer » une philosophie/idée/religion/etc., encore faut-il l’avoir rencontrée et comprise.

Ce n’est pas le cas des pères fondateurs de la Réforme, ces derniers avaient étudié la Torah (et le Talmud) auprès de véritables maîtres et ont souhaité la changer.
Mais de nos jours, nombre de réformés sont en réalité incompétents pour simplement donner leur avis.

Voilà qui allège un peu leur cas, bien qu’en tant que théoriciens/dirigeants, il me semble que leur part de Tinok Shenishba restera trop infime pour qu’ils restent valides pour le Minian.

C’est navrant, mais il faut comprendre que ce ne sont pas « les orthodoxes » qui mettent les réformés en dehors du groupe, ce sont aussi les réformés qui ont choisi de s’exclure du groupe par cela même qu’ils ont décidé de ne plus suivre ce groupe qui depuis 1500 ans considère que le Talmud est son leader et la fidèle expression de la Torah Orale reçu par Moïse au Sinaï.

Ceux qui décident qu’ils peuvent donner une autre direction au judaïsme, s’excluent automatiquement eux-mêmes du judaïsme traditionnel.

Le juif qui souhaitera corriger le tir, se renseigner réellement sur la tradition de ses pères, sera toujours le bienvenu, même s’il fréquentait les milieux réformés ou pire.
Mais tant qu’il rejette le judaïsme (enfin, notre judaïsme, qui était aussi celui de tous ses ancêtres) et souhaite le réformer, de deux choses l’une ; soit il sait de quoi il parle (car il aurait étudié le Talmud etc. auprès de véritables maîtres) et il rejette donc la religion des juifs, soit il ne sait pas de quoi il parle (même s’il peut rabâcher des discours etc.) et il est comparable à l’enfant qui veut remonter les bretelles à Einstein sans l’avoir compris.

Ce dernier, bien que ridicule, sera admis et compté (bediavad) dans le Minian.
Alors que le premier, celui qui connait réellement la (vraie) Torah et la rejette, ne comptera pas pour compléter un Minian.

Mais je suppose que la majorité des juifs fréquentant un Temple réformé en France, ne sont que des incultes et s’écartent de la Torah uniquement par faiblesse et par [manque d’]éducation religieuse intelligente.

Il ne faut donc pas leur fermer les portes de la synagogue mais au contraire les accueillir et les initier à LEUR patrimoine et aux traditions de LEURS ancêtres, comme le respect du Shabbat et tant d’autres lois juives pour lesquelles leurs propres ancêtres étaient prêts à donner leur vie (ils doivent se retourner dans leurs tombes - pour ceux qui en ont eu une - en voyant de là-haut leurs descendants transgresser haut la main et de leur plein gré tout ce pour quoi ils ont eux-mêmes donné leurs vies).

PS: il est tard, je suis faible et le post est long, je demande donc l'indulgence du lectorat car je n'ai pas la force de me relire.
Veuillez pardonner les fautes de frappe et d'orthographe, ainsi que les éventuelles phrases obscures.

PPS: Ce message a été posté dans un esprit de Shalom et de respect, dans le but d'unir les juifs autour de leur tradition précieusement protégée depuis des siècles - ce qui nécessite hélas parfois de savoir considérer comme exclus ceux qui s'excluent eux-mêmes de ladite tradition en voulant la réformer, la changer ou l'abandonner.
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