Celui qui a un doute s'il a dit birkat hatorah, si c'est un ashkénaze, il doit dans le doute dire la bénédiction de "acher ba'har banou".
Cependant, si ce doute lui vient après avoir dit la bénédiction de ahava raba (ou ahavat olam selon le rite Sfard), il est exempté de dire birkat hatorah.
Toutefois, si ce doute est venu un jour où on sort le Séfer Tora, il est souhaitable si possible, qu'il monte à la Tora pour pouvoir dire cette bénédiction.
En revanche, un sépharade qui a un doute s'il a dit birkat hatorah ne doit pas la dire dans le doute.
Toutefois, il est souhaitable si c'est possible, qu'il l'entende de quelqu'un qui ne l'a pas encore dite.
Sources et explications :
Il est écrit dans la Guemara de Berakhot (.כא) que nous apprenons l'obligation de dire birkat hatorah avant l'étude de la Torah du verset "Car c'est le nom de l'Éternel que je proclame; rendez hommage à notre D.ieu!" (Ha'azinou 32-3).
Le Ramban (השמטות לספר המצוות עשה טו), le Rachba (ברכות מח:) et le 'Hinoukh (מצוה תל) en déduisent que birkat hatorah est une obligation doraïta.
Tel est l'avis du Cha'agat Arié (סי' כד), du Mor Ouktzia (סי' מז), du Pri 'Hadach (שם) et du Michna Broura (סי' מז סק"א) qui en conclut que lorsque nous avons un doute si nous avons dit birkat hatorah, nous devons la dire, car c'est un safek doraïta.
Néanmoins, le Michna Broura précise que dans ce cas, nous ne devons dire que la bénédiction de "acher ba'har banou", car midoraïta nous ne sommes obligés de dire qu'une bénédiction, et celle de "acher ba'har banou" est la plus importante, comme il est écrit dans la Guemara de Berakhot (:יא).
Le Michna Broura ajoute que si ce doute nous vient après avoir dit la bénédiction de ahava raba (ou ahavat olam selon le rite Sfard), nous sommes exemptés de dire birkat hatorah.
En effet, il est écrit dans la Guemara de Berakhot (:יא) et dans le Choul'han Arou'h (סי' מז ס"ז) qu'en disant la bénédiction de ahava raba (ou de ahavat olam) nous nous exemptons de birkat hatorah.
Rachi explique que son contenu ressemble à celui de birkat hatorah : "Mets dans notre cœur l'envie d'étudier, d'enseigner, d’accomplir et d’observer tous les enseignements de Ta Torah".
Le Arou'h Hachoul'han (סי' מז ס"ו) ajoute que si ce doute est venu un jour ou on sort le Séfer Torah, il est souhaitable de monter à la Torah pour pouvoir dire birkat hatorah.
Les décisionnaires sépharades
En revanche, le Kaf Ha'haïm (סי' מז סק"ב) rapporte les propos du Pné Moché (ח"א סי' א) qui soutient que selon le Rambam et le Tour birkat hatorah est miderabanan, car ils n'ont pas mentionné que c'est une obligation doraïta. Et le Levoush (סי' מז ס"א) d'expliquer que le verset mentionné plus haut n'est qu'une assma'hta (une allusion).
De plus, le Kaf Ha'haïm prouve que tel est l'avis du Choul'han Arou'h (סי' רט ס"ג) qui écrit que toutes les bénédictions, si nous avons un doute si nous les avons dites, nous ne devons pas les dire dans le doute sauf birkat hamazon qui est doraïta. Et tel est l'avis du 'Hida (מחזיק ברכה סי' מז).
C'est pourquoi Rav Ovadia Yossef (יביע אומר ח"ח סי' ה סק"ג בהערה) aussi soutient que birkat hatorah est derabanan, et que celui qui a un doute s'il l'a dite ne doit donc pas la dire dans le doute, d'après le principe selon lequel il faut s'abstenir de dire des bénédictions dans le doute (ספק ברכות להקל) lorsque c'est une bénédiction derabanan.
Toutefois, le Kaf Ha'haïm conclut qu'il est souhaitable qu'il entende birkat hatorah de quelqu'un qui ne s'en est pas encore rendu quitte. Il aura l'intention de s'en rendre quitte et aussi demandera au "bénisseur" d'avoir l'intention de l'acquitter.
