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Importance de mikamoh’a et le achem imloh’ dans Arvit

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MrQuestion
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Rav Wattenberg,

Pour le rite ashkénaze, dans la prière de Arvit, a Emét véémounah tout le kahal dit ensemble le passage mikamoh’a et le achem imloh’ qui arrive juste un peu après lui.

Pouvez vous nous dire l’importance de ses deux passages qui conduit a les réciter en tsibour?

Merci d’avance.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6347
Citation:
Pour le rite ashkénaze, dans la prière de Arvit, a Emét véémounah tout le kahal dit ensemble le passage mikamoh’a et le achem imloh’ qui arrive juste un peu après lui.
Pouvez vous nous dire l’importance de ses deux passages qui conduit a les réciter en tsibour?


Ils ne sont pas récités en Tsibour en raison de leur importance.
C’est une habitude qui s’est ancrée depuis l’époque où les livres de prières étaient (manuscrits et) plus rares, et les illettrés moins rares.

Ceux qui ne savaient pas lire ou qui n’avaient pas de Sidour essayaient de réciter par cœur la prière mais se reposaient beaucoup sur le Shalia’h Tsibour qu’ils écoutaient avec Kavana pour s’acquitter (au titre de Shoméa Keoné) des prières (c’est aussi ce qui est à l’origine de la ‘Hazara).

Or, nous avons une règle (Guitin 60b, Tmoura 14b) qui stipule qu’il est interdit de dire « à l’oral » /par cœur (=sans lire) des versets de la Torah écrite, דברים שבכתב אי אתה רשאי לאומרן על פה

Cependant, le Rosh (cité par son fils, le Tour, O’’H §49) considère que cette règle ne concerne que le cas où l’on acquitte autrui, mais sans cela, on peut réciter un passouk par cœur. [C’est aussi l’opinion du Tosfot (Tmoura 14b sv. Dvarim).]

A partir de là, le Tour (O’’H §49) explique que c’est la raison pour laquelle lorsque le Shats arrive au passages Mi Khamokha et Hashem Yimlokh qui sont des Psoukim, il s’arrête et tout le Tsibour les dit, en mode « chacun pour soi », sans se faire acquitter par simple audition du Shats.
(voir aussi Shiltei haguiborim sur le Rif Meguila 14a, et Darkhei Moshé O’’H §49)

Le but de la manœuvre n’est donc pas de les dire ensemble, mais de les dire soi-même, sans se faire acquitter par le Shats.

Il en résulte que, de nos jours où les sidourim sont fréquents et les illettrés le sont moins (et que chacun lit sa propre prière/ne se contente pas d’écouter le Shats), il n’y aurait plus tellement de justification à cette pause du Shats, mais c’est resté en Minhag/habitude et c’est toujours bénéfique pour les rares qui ne savent pas lire (ils ne sont pas si rares, mais ils sont rares à la synagogue), afin qu’ils disent eux-mêmes ces versets.

L’objection que l’on pourrait opposer aux dires du Tour (op cit), c’est qu’il y a d’autres endroits de la prière où l’on ne constate pas cette habitude.

Par exemple, dans Sha’harit, juste avant la Amida on cite un verset « Goalénou Hashem… » (Yeshaya 47, 4) et il n’y a pas de coutume similaire voulant que le Shats s’arrête pour que chacun le récite indépendamment.

Ou encore, juste après le Hashem Yimlokh de Maariv, il y a un autre verset (Ki Fada etc.) et le Shats ne s’arrête pas à l’instar des deux précédents.

Idem un peu plus haut, avant le Mi Khamokha, il y a un verset Hassam nafshénou Ba’haim (Tehilim LXVI, 9) qui n’obtient pas la même considération.

Il y a encore plusieurs endroits où il n’y a pas d’arrêts du Shats.

On pourrait répondre en vertu de la précision que le Tosfot (Tmoura 14b sv. Dvarim) a apportée à la règle דברים שבכתב אי אתה רשאי לאומרן על פה, en soulignant qu’elle ne concerne que les versets du Pentateuque et non ceux du Nakh [Bien que le ‘Hikrei Lev (§13) comprenne que le Tosfot soit revenu sur cette position, ce n’est pas établi et certains -dont le Brisker Rov (‘Hidoushei Hagriz Tmoura 14b)- ne s’accordent pas à cette lecture].
Or, les deux versets pointés par le Tour sont bien du Pentateuque tandis que Ki Fada ou Goalénou sont du Nakh, voilà pourquoi ces versets ne sont pas récités en mode « chacun pour soi ».

Mais le Tour semble dire que c’est l’explication des passages où le Shats s’arrête (comme le Mi Khamokha du Emet Veyatsiv du matin) et il n’en indique pas d’autre (explication). Ce qui laisse entendre que cela s’applique aussi dans Sha’harit à Kadosh Kadosh Kadosh et à Baroukh Kvod, bien qu’il s’agisse de versets tirés des prophètes et non du pentateuque.
[à moins de dire que c’est une autre raison qui explique l’arrêt en question, par exemple en raison de l’importance du passage et afin de le réciter tous ensemble, ça serait donc une raison de nature toute différente, comme celle que vous imaginiez dans votre question, mais il est étrange que le Tour ne l’ait alors pas précisé.]

Aussi, cette restriction de la règle, bien qu’indiquée par le Tosfot dans Tmoura, n’est pas unanime.
Nous trouvons que Rabénou Guershom (Tmoura 14b) la contredit de manière explicite et nous pouvons aussi déduire d’autres Rishonim qu’ils ne pensent pas comme le Tosfot de Tmoura, par exemple le Tosfot Baba Kama (3b sv. Kedemetarguem) qui cite cette règle en parlant d’un verset dans Ovadia.

PS: Je ne me relis pas, veuillez excuser les fautes.
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