Citation:
Est-ce qu'il faut prier pour ne pas accoucher un chabat à cause des transgressions?
Le
Sefer ‘Hassidim (§793) indique de prier dès le début du 9ème mois de grossesse de son épouse (ou fille ou bru) pour qu’elle n’accouche pas à Shabbat
(cela veut dire "pour que l’accouchement n’impose pas de ‘hiloul shabbat" ; ce qui peut arriver en accouchant Motsaei Shabbat).
La Gmara
Nida (38a) enseigne que les ‘Hassidim Harishonim prenaient des précautions pour éviter un accouchement à shabbat.
Et dans
Shabbat (156a) il est dit que celui qui nait à Shabbat décèdera à Shabbat et sera considéré un grand saint. C-à-d que s’il décède effectivement à Shabbat, on considère que c’est un saint et que ce décès vient corriger le ‘hiloul shabbat qu’il avait engendré lors de sa naissance.
Le
Maharsha explique que le Tikoun (la correction) se fait en cela qu’on ne l’enterrera pas à Shabbat.
Plus haut, le même
Sefer ‘Hassidim (§264) s’interroge sur la nécessité de Tikoun alors que le bébé n’a pas choisi le jour de sa naissance (cf.
Avot §4,22 « על כרחך אתה נולד ») et n’est pas responsable du ‘Hiloul Shabbat engendré.
Et il explique que cela vient corriger la faute des parents qui ont négligé les mesures de prévention des ‘Hassidim Harishonim (dans
Nida 38a)
[c’est quelque peu étonnant dans la mesure où la démarche desdits ‘Hassidim Harishonim n’est présentée qu’en tant que Midat ‘Hassidout, c’est une pratique surérogatoire et nullement imposée par la Halakha].
Cependant, j’ai lu une opposition à ces idées, par
Rabbi ‘Haïm Palacci dans son
Kaf Ha’hayim (§27, sk.25) qui cite ce qu’il a écrit dans son
Atéret ‘Hayim (§53, daf 109a) où il n’est pas d’accord avec ceux qui prient pour ne pas accoucher à shabbat, car si c’est la date prévue (par D.ieu), pourquoi réclamer de la changer et ainsi se mettre en danger
(l’accouchement est un moment de danger, tant qu’on suit la nature (D.ieu) on peut s’en remettre à D.ieu, mais faire en sorte d’accoucher à un autre moment que celui prévu par la nature (par D.ieu) n’est pas recommandable. C’est la raison pour laquelle on ne provoquera pas l’accouchement pour des raisons de calendrier, tant qu’il n’y a pas de risque à attendre les contractions naturelles).
Dans
Tosséfet ‘Hayim (§31), Rav Yaakov ‘Haïm Sofer, arrière-petit-fils du
Kaf Ha’hayim Sofer (plus haut nous parlions du Kaf Ha’hayim Palacci), souligne ce passage du
Atéret ‘Hayim qui semble contredire ce qu’a écrit
Rabbi Avraham Palacci au sujet de son père
Rabbi ‘Haïm Palacci dans
Tsavaa Me’hayim (II, §27) où il nous dit que son père tenait à ce qu’on prie pour qu’il n’y ait pas de ‘Hiloul Shabbat entrainé par un incendie, un accouchement, ou un malade.
On pourrait répondre que
R. ‘Haïm Palacci s’opposait à ce que l’on prie pour que l’accouchement soit reporté, mais pas que cela empêche de prier pour qu’il n’y ait pas de transgression du Shabbat en raison d’un accouchement.