A
Nethanel:
Citation:
Puisqu'il est question des rencontres du Noda bi Yehouda avec les Guédolim de sa génération, je me permets de citer une société histoire que j'ai lu quelque part et qui m'a interpellé.
On raconte aussi qu'un jour, le Noda bi Yehouda rencontra le Baal Shem Tov. Il lui demanda s'il était vrai qu'il connaissait les pensées. Le Baal Shem Tov répondit : « C'est tout à fait vrai. » Puis il dit au Noda bi Yehouda : « J'ai une question pour toi : la prière n'est-elle pas très élevée, puisqu'elle guérit tous les mondes supérieurs ? Comment as-tu pu penser aujourd'hui, pendant la prière à ce Rambam compliqué ? » Le Noda bi Yehouda lui répondit : « C'est vrai, mais le roi a plusieurs ministres à son service. L'un s'occupe des affaires de l'État, l'autre des relations militaires... Celui qui est chargé des réparations examine tout ce qui est nécessaire à la restauration de l'État, construit des ponts et des murailles très coûteux là où c'est nécessaire, et tout repose sur lui quant aux réparations à entreprendre. »
Mais celui qui traite des affaires de guerre, lorsqu'il constate que, pour les besoins du conflit, il est nécessaire de détruire un pont ou un mur, cela lui est autorisé sans que personne ne s'y oppose.
De la même manière, nous sommes occupés par la guerre de la Torah et, lorsque nous devons clarifier une Halakha, il nous arrive de ne pas tenir compte des circonstances même lorsqu'une pensée nous vient à l'esprit pendant la prière, le Baal Shem Tov l'entendit et garda le silence.
Il s’agit d’une des nombreuses légendes visant à imaginer un « pont » entre le
Noda Biyehouda et la ‘Hassidout.
Comme il était terriblement anti-‘hassidout et aussi terriblement Talmid ‘Hakham, les ‘hassidim avaient tout de même du mal à encaisser son existence (surtout après son décès, au XIXème siècle).
Même dans le monde ‘hassidique, les Rabbis le considéraient comme un géant, c’était le cas du
‘Hidoushei Harim (de Gur) qui était en très grande admiration devant le
Noda Biyehouda (décédé avant sa naissance).
Il n’était pas possible de l’ignorer et le déconsidérer, le
Noda Biyehouda était une figure importante du judaïsme, mais il avait été opposé avec virulence à la ‘Hassidout.
Des histoires et même des livres ont été écrits, rapportant des discussions (présentées comme réelles) entre un ‘Hassid et le
Noda Biyehouda, où finalement, si ce dernier n’en sort pas totalement convaincu, ses arguments d’opposition à la ‘Hassidout sont néanmoins fortement mis à mal et repoussés.
Mais c’est généralement une imagination un peu malhonnête qui est à l’origine de ces légendes, il n’est pas rare que des détails trahissent la supercherie dissimulée dans ces ouvrages.
Je pense au
Vikoua’h Raba (1928) qui a aussi été imprimé dans
Divrei Noam (Varsovie 1892), c’est une discussion entre
R. Yaakov Shimshon de Chepetivka et le
Noda Biyehouda, pour convaincre ce dernier de l’importance du livre
Toldot Yaakov Yossef et de son auteur.
Je trouve ce livre
Mezouyaf Mitokho, le petit malin qui a rédigé ces dialogues imaginaires en voulant les faire passer pour véridiques, n’était pas assez malin pour éviter de trahir sa forfaiture sans s’en rendre compte.