On dit la bénédiction de léchev bassouka lorsqu'on mange du pain, dès lors qu'on en consomme un peu plus qu'un kabeitsa, c'est-à-dire grosso modo au moins une tranche de pain.
En ce qui concerne les gâteaux et autres aliments à base des cinq céréales (blé, orge, seigle, épeautre et avoine), il existe différentes coutumes.
Certains sépharades ont la coutume de ne dire cette bénédiction uniquement lorsqu'ils consomment du pain, mais pas lorsqu'ils mangent des gâteaux.
Cependant, selon la plupart des décisionnaires sépharades, il faut dire cette bénédiction lorsqu'on consomme une quantité de 4 beitsim – soit environ le contenu d'une assiette pleine (ou 220 grammes selon les décisionnaires qui prennent en compte le poids) – de gâteaux ou d'un plat cuisiné à base des cinq céréales, comme par exemple des pâtes.
En revanche, les ashkénazes disent cette bénédiction dès lors qu'ils consomment un peu plus d'un kabeitsa (c’est-à-dire le volume de deux petites boites d'allumettes) de gâteaux.
De même, s'ils mangent un plat cuisiné à base des cinq céréales d'une quantité dont on a l'habitude de consommer lors d'un repas, ils doivent réciter cette bénédiction.
Tout cela concerne autant Yom Tov que 'Hol Hamoed. Si ce n'est qu'à Yom Tov et à Chabat 'Hol Hamoed, cette bénédiction est insérée dans le kidouche. Alors que lorsqu'il n'y a pas de kidouche, on la recite après la bénédiction d'hamotsi ou mezonot.
Sources et explications :
Il ressort de la Guemara de Souka (46a) que chaque fois qu'on entre dans la souka pour manger, boire ou dormir, on doit dire la bénédiction de léchev bassouka, comme pour les tefillins. Et tel est l'avis du Rif (.סוכה כב) et du Rambam (פ"ו הי"ב).
Cependant, le Choul'han Arou'h (סי' תרלט ס"ח) témoigne que la coutume est de dire cette bénédiction uniquement lorsqu'on mange dans la souka.
Cette coutume se fonde sur les propos de Rabénou Tam rapportés par le Roch (שם פ"ד ס"ג) selon lesquels la bénédiction que l'on dit lorsqu'on mange dans la souka acquitte les autres activités qu'on y fait (dormir, étudier etc…), parce que le fait que nous habitons dans la souka se manifeste principalement par le fait que nous y mangions.
Sur quels aliments devons-nous dire cette bénédiction ?
Le Michna Broura (שם סקט"ז) rapporte qu'il est de coutume de dire cette bénédiction lorsqu'on mange plus d'un kabeitsa de gâteau.
Il ajoute (סקי"ג) qu'on peut la dire également lorsqu'on mange un plat cuisiné à base des cinq céréales, lorsqu'on en consomme la quantité d'une keviout seouda, c’est-à-dire une quantité que l'on consomme lors d'un repas.
Or, selon le Michna Broura (סי' קסח סקכ"ד) une keviout seouda correspond à la quantité consommée par la plupart des gens lors de leurs déjeuners ou de leurs diners.
Les décisionnaires sépharades
Certes, le Ben Ich 'Haï (האזינו אות ח) écrit de ne dire cette bénédiction uniquement lorsqu'on consomme du pain, mais pas des gâteaux.
Cependant, selon le 'Hida (חיים שאל סי' עא), Rav Bentzion Abba Chaoul (אור לציון ח"ד פכ"ט ס"ב) et Rav Ovadia Yossef (חזון עובדיה סוכות פ"ה סי"ג), il faut dire la benediction de léchev bassouka lorsqu'on consomme des gâteaux ou un plat cuisiné à base des cinq céréales d'une quantité de keviout seouda.
Selon eux, cette quantité correspond au volume de 4 beitsim.
Rav Bentzion Abba-Chaoul (שם) précise que 4 beitzim correspondent approximativement à la quantité d'une assiette pleine (il soutient qu'ils se mesurent en volume et non en poids).
Certains adoptent l'avis du Rambam
En effet, certains yéménites ont la coutume de dire cette bénédiction chaque fois qu'ils entrent dans la souka, comme l'écrit le Rambam.
Aussi, le Gaon de Vilna (סי' תרלט ס"ח) tranche comme l'avis du Rif et du Rambam.
C'est pourquoi le 'Hazon Ich avait l'habitude de dire cette bénédiction chaque fois qu'il entrait dans une souka, comme l'atteste le Or'hot Rabénou (ח"ב עמ' רכה).
Aussi, j'ai entendu que telle était l'habitude de Rav Steinman.
Cependant la coutume de la plupart des ashkénazes est de dire cette bénédiction uniquement lorsqu'ils mangent du pain ou des mezonot.