Techouvot.com

La réponse de qualité à vos questions

Le vin et les non-Juifs

Voir le sujet suivant Voir le sujet précédent
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet
fureteur
Messages: 123
Quelle est exactement la halakha applicable au vin des non-Juifs ?
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Le Choul‘han ‘aroukh Yoré dé‘a 133, 5 et 6 interdit que l’on boive du vin des non-Juifs (stam yayin). Cette règle ne concernait primitivement que le vin utilisé par ceux-ci pour l’adoration de leurs idoles (yayin néssekh [« vin de libation »]), mais elle a étendue à tous les vins des non-Juifs, mais non aux autres boissons, même alcoolisées.
Du vin primitivement cachère qui a été touché par un non-Juif devient d’emblée du stam yayin, interdit comme tel à la consommation.
La raison en est une volonté des rabbins de limiter les contacts sociaux entre Juifs et non-Juifs, ceux-ci pouvant conduire à des mariages « mixtes » (Sanhédrin 106a ; ‘Avoda zara 36b et Rachi ad loc.).
La Guemara précise à ce sujet qu’un revi‘ith de stam yayin, non seulement est interdit à la consommation, mais est générateur d’impureté (‘Avoda zara 31a).
L’interdiction ne concerne cependant pas le vin dit mevouchal, c’est-à-dire le vin cuit (‘Avoda zara 29b). Ce vin reste cachère même s’il a été touché par un non-Juif.
Il est cependant admis que si un non-Juif n’a touché du vin cachère que par accident, il reste cachère. Et certaines autorités, comme Rema ad Choul‘han ‘aroukh Yoré dé‘a 124, 24, estiment qu’un tel contact par un non-Juif doit toujours, de nos jours, être considéré comme accidentel.
On a parfois tendance, dans certains milieux, à étendre l’interdiction du stam yayin à celui qui a été touché par un Juif non religieux.
Cette ‘houmra me paraît dangereuse à plusieurs titres :
1. Il n’est pas à la portée de tous de définir exactement la frontière qui sépare le Juif religieux du Juif non religieux. Il existe par conséquent un risque que certaines personnes interdisent la consommation de leur vin à d’autres dont elles estiment, à tort ou à raison, qu’elles sont moins religieuses qu’elles.
2. D’autre part et surtout, beaucoup de familles sont aujourd’hui totalement hétérogènes du point de vue religieux. La prolifération des ba‘alei techouva a pour conséquence, bien souvent, la création d’un fossé profond séparant les pères et les fils. Lorsqu’un fils devenu refuse à son père, qu’il a invité à sa table, le droit de se servir à la bouteille de vin posée devant lui, on est en droit de se demander si l’on ne se trouve pas là en présence d’une transgression plus grave encore, celle consistant en une atteinte à l’honneur dû à ses parents.
Montrer les messages depuis:
Voir le sujet suivant Voir le sujet précédent
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum