Pourquoi la matsa à Pessa‘h ?

bonjour

en lisant la hagadah cette année j'ai été troublé par l'explication de celle-ci : on mange de la matza parceque nos ancetres sont partis en vitesse et que le pain n'avait pas eu le temps de lever ...

mais dans la torah avant ce verset , dieu nous ordonne d'en manger: donc, pourquoi avoir choisi cette version plutot que de dire qu'achem nous l'a tout simplement ordonée ??

Lorsque la Tora définit une mitswa, il arrive qu’elle en donne les raisons. Il arrive aussi qu’elle n’en donne aucune, laissant à la Tora orale le soin d’en développer les motifs, de même qu’il arrive qu’elle n’en donne aucune, et tienne l’esprit humain dans l’ignorance de ses motivations (Ex. : la vache rousse).

Dans la première de ces trois catégories, qui est celle à laquelle appartient la matsa, il arrive que la tradition issue du Sinaï développe la signification qu’il convient d’accorder à cette motivation. Pour la matsa, c’est pour mettre en valeur la complémentarité de ses deux significations : pain de misère et pain de liberté.

En toute hypothèse, l’obligation de respecter les mitswoth existe indépendamment de leurs raisons, qu’elles soient formulées ou non. Leur seul fondement est la volonté de Hachem.

« Le peuple porta sa pâte avant qu’elle fût levée, leurs pétrins attachés à leurs vêtements sur leur épaule » (Chemoth 12, 34). Le Or ha-‘hayyim (ad 12, 39) fait observer, à propos de ce verset, que les enfants d’Israël auraient pu transporter leur pâte sans que ce fût sur leurs épaules. S’ils ont agi ainsi, c’était pour empêcher la pâte de lever.

Il existe une controverse entre les Sages sur la question de savoir si, lors du Pessa‘h de la sortie d’Egypte, les enfants d’Israël n’ont mangé de la matsa que pendant un seul jour, ou s’ils en ont consommé pendant sept jours (voir notamment Da‘ath zeqènim ad Chemoth 12, 39).

Cette controverse me confirme dans l’idée, déjà suggérée dans ma première réponse, d’un certain irrationnel dans les faits qui ont marqué le premier Pessa‘h, et surtout dans la dualité, tout aussi irrationnelle, de la signification à donner à la matsa.