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La réponse de qualité à vos questions

question posée au Rabbi

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Cechia
Messages: 3
Bonjour,

J'ai pause une questa au rabbi mais je n'arrive pas à comprendre pourriez-vous m'aider???

Il me dit:

Vous trouverez également votre réponse dans le sefer ha hinoukh mitva169.

Merci





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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
Je ne comprends pas pourquoi vous ne questionnez pas plutôt le rabbi qui vous a donné cette réponse énigmatique?
Vous le questionnez par internet?
Qui est ce rabbi?

En relisant votre question à présent, je vois que vous écrivez "AU rabbi" (et non "à un rabbi") et je comprends que vous vouliez parler du dernier Rabbi de Loubavitch, décédé en 1994.
(il faudrait changer le titre de votre question en "question posée au Rabbi")

Là, je vous avoue que ça s'annonce difficile.
Il faut tout d'abord vous faire savoir que ce système de questionnement du Rabbi de Loubavitch n'est pas reconnu par tout le monde rabbinique (même en laissant les sempiternels anti-habad de côté).

Si questionner un rabbin qui n'est plus de ce monde ne s'est jamais avéré être une entreprise facile, recevoir une réponse de sa part est encore plus complexe.
Même en admettant que ce soit possible, resterait la difficulté de l'interprétation qui pourrait varier d'une personne à l'autre.

Je ne veux pas vous décevoir ni vous offenser si vous êtes un fervent 'hassid 'habad, mais permettez-moi tout de même de vous conseiller dans ce cas de questionner à nouveau le rabbi pour qu'il vous éclaire sur sa première réponse.

Dans la mesure où vous pensez que vous pouvez le questionner et obtenir des réponses, pourquoi ne pas poursuivre votre discussion?

Et si vous n'êtes pas un fervent 'hassid 'habad, comment se fait-il que vous soyez enclin à penser qu'un rabbin décédé serait en mesure de vous aider mieux qu'un autre?
Qui vous dit que questionner un mort n'est pas tout simplement une aberration ?
Et si vous en êtes (pour je ne sais quelle raison) persuadé naturellement, je vous proposerais alors de questionner Moshé Rabenou et d'utiliser son livre pour y trouver une réponse.


Personnellement, ce procédé m’apparaît fort étrange et il faut reconnaître que nous n'y sommes pas habitués dans le judaïsme traditionnel.
Je ne pense pas que vos parents ou vos maîtres y avaient recours.

Même dans le monde 'hassidique, en dehors de certains 'habad (depuis 1994), combien de 'hassidim questionnent de la sorte leur rabbi (vivant ou mort) en devant déchiffrer la réponse à travers un texte écrit désigné par l'ouverture d'un livre?

Plusieurs personnes m'ont déjà questionné sur des réponses qu'ils considéraient avoir reçues du Rabbi qui ne se prêtaient pas aisément au contexte, j'ai certes réussit par des moyens acrobatiques à retrouver un quelconque lien avec leur question, mais est-ce bien sage de se reposer sur une compréhension toute relative de l'interprète alors que vous pourriez aller questionner un rav vivant et parlant?

Je suis sûr -si vous êtes 'habad- que vous devez connaître un rav 'habad talmid 'hakham et très inspiré des enseignements du Rabbi, que vous pourriez questionner.

Si jamais il vous répond qu'il ne peut pas vous aider et vous conseille de questionner le rabbi en personne par le biais des Igrot Kodesh (ou par une quelconque méthode), vous pourrez lui répondre tout de suite que c'est déjà fait mais que la réponse est obscure, il devrait probablement être plus disposé que moi à vous en expliquer le sens.


Comprenez-moi bien, je voudrais bien vous aider, mais j'ai l'impression que je vous aiderai bien mieux en vous expliquant que le judaïsme traditionnel n'a jamais validé ce genre de procédé.

Pour le moment disons que si vous qui connaissez la question, n'arrivez pas à déchiffrer la réponse, pour nous autres qui ne connaissons pas la question, nous n'avons que peu de chances de comprendre la réponse :)

La Mitsva 169 du sefer Ha'hinoukh concerne l'impureté des lépreux, le texte est assez riche pour pouvoir y trouver des tas de choses, mais retrouver le lien avec votre question relève de la science fiction si on ne sait même pas approximativement quelle était la question.

Je pourrais moi aussi vous imiter et demander au rabbi de m'indiquer quelle était votre question, mais je ne considérerais pas la réponse comme étant du Rabbi.
Plus encore, quand bien même le serait-elle, je ne me considère pas assez méritant pour bénéficier d'un tel "miracle", je la comprendrais donc éventuellement de travers.

Soyez convaincu que même d'après les plus fidèles adeptes de cette méthode de questionnement, il y a certaines règles à respecter et/ou un certain mérite à avoir pour obtenir une réponse valable.

J'en veux pour preuve une anecdote tout à fait convaincante:

Il y a quelques années, à des personnes m'ayant demandé s'il était autorisé halakhiquement de questionner le Rabbi à travers les Igrot Kodesh (ce qui n'est pas simple en raison du verset Tamim Tiyé im hashem élokékha (dvarim XVIII, 13) -cf Shoul'han Aroukh Y"D §179) et si on pouvait se fier à la réponse reçue, j'ai répondu que je ne pense pas que l'on puisse parler de Issour dans le simple fait de questionner ainsi le Rabbi et que c'est plutôt le fait de faire confiance aveuglément à la "réponse" qui peut s'avérer être répréhensible, c'est pourquoi je leur ai proposé de poser la question directement au Rabbi via les Igrot kodesh!

Ils ont alors demandé la question suivante: "est-il permis de questionner le Rabbi à travers les Igrot Kodesh et peut-on suivre la réponse obtenue?"

La réponse fut: "c'est de la Avoda Zara !"

Voilà une réponse sans équivoque.
Au moins elle a le mérite d'être claire.

A partir de là, soit on admet que c'est de la Avoda zara et qu'il faut abandonner ces pratiques, soit on dit qu'il y a certaines conditions pour pouvoir poser une question...

Comme ce qu'on dit sur le 'Hafets 'Haim qui jeûnait le jour où il voulait faire usage du Goral Hagra.

Si le 'Hafets 'Haim ne se considérait pas assez pur/tsadik pour questionner le goral directement et trouvait nécessaire de s'imposer un jeûne avant, c'est que ce n'est pas à la portée de tous sans aucun effort...

Même les grands tsadikim qui ont fait usage du Goral hagra n'en abusaient pas et se préparaient spirituellement à cette "cérémonie".
On raconte que le Brisker Rav et Reb Aharon Kotler ont fait (chacun de son côté) un goral hagra pour décider s'ils devaient fuir l'Europe vers Israël ou vers les USA, le premier a obtenu une indication pour Israël et le second pour les USA...
Mais même eux n'ont utilisé ce recours qu'en cas extrême.

Le 'Hafets Haim qui a eu recours quelques fois au Goral Hagra a tout de même refusé d'en faire usage lors de la 1ère guerre mondiale (pour décider s'il fallait ou non déménager la yeshiva) comme en témoigne Rav Ye'hezkel Lewenstein (Or Ye'hezkel VI, yira oumoussar p.133). (cependant, dans Toldot he'hafets 'haim, éd. Netsa'h, p.403, il est écrit que le HH a fait un goral à cette occasion!)

Le Rav Ye'hiel Mikhel Tikotshinsky a fait usage du Goral pour savoir où (demander à) être enterré.
Reb Yosel de Novhardok aussi, en 1915 a fait un goral pour savoir s'il fallait faire déménager sa yeshiva suite à l'invasion allemande (Marbitsei Torah oumoussar I, p.263)
Reb Yerou'ham aussi, lors de la même guerre, a fait un goral (voir Marbitsei Torah oumoussar II, p.67)

Et Rav Dessler aussi (Marbitsei Torah oumoussar III, p.60 et 88)
Voir encore dans le Sefer Zikaron Mikhtav Meeliahou II, p.284 et dans le livre sur Rav Dessler en français (Jerusalem Publications) p.466

Voir aussi Rav Eliahou Lopian dans le Mavo du Lev Eliahou

Voir encore dans Hagaon Heh'assid mivilna p.403


D'autres, comme le Steipler refusaient de faire usage du Goral.


J'imagine que si vous ne questionnez pas un rav capable de vous répondre clairement, c'est que votre question n'est pas une question halakhique ou similaire et que vous espérez un peu une réponse "prophétique".

Si c'est le cas, je tiens à préciser que le fait même de questionner un rabbi (même vivant) sur un point qui n'est pas lié à la halakha/hashkafa/mitsvot/etc... (par exemple "dois-je vendre ma maison de campagne?" "dois-je acheter une voiture verte ou bleue?") est loin d'être admis -même dans le monde de la pensée 'hassidique!

Particulièrement chez 'Habad, le 1er Rabbi (=le Alter Rebbe/ Admour Hazaken/ Rabbi S.Zalman de Liady/ Baal Hatania/ Harav) s'opposait explicitement à ce genre de questions qui appellent une réponse "prophétique".
Voir Igeret HaKodesh §XXII

[et voyez -ou plutôt écoutez- aussi ça:
http://www.centre-alef.fr/2013/10/le-5eme-ikar-du-rambam/
Je crois plutôt vers la fin.]


Et de là à aller questionner un rabbi niftar, n'en parlons pas.

COMPRENEZ BIEN: je ne viens pas déclarer cette démarche interdite, ni mener la guerre à cette habitude, ni même critiquer ceux qui posent des questions au Rabbi depuis sa ptira.
Ce n'est pas mon propos.

Je viens simplement vous dire qu'il ne faut pas croire cette façon de discuter avec un rav totalement évidente, naturelle et reconnue de tous et par conséquent si vous y tenez particulièrement, vous devrez vous confronter à des réponses parfois énigmatiques.
En principe on questionne un rabbi vivant et on le re-questionne si sa réponse n'est pas claire.

L'idée de "consulter" le Goral (le sort) n'est pas très appréciée dans le monde rabbinique.

(le Goral par lequel la terre d’Israël a été partagée était al pi roua'h hakodesh et Ourim Vetoumim, c'est différent)

Bien entendu, pour départager/attribuer(/etc...) il n'y a aucun problème, c'est pour obtenir une réponse concernant le futur (ou ce qui est méconnu) que c'est plus problématique comme l'écrit le Rav Shlomo Kluger (Haelef lekha shlomo O"H §62).
C'est aussi assez explicite dans le Rambam (hilkhot avoda zara §XI, 5).

Voir aussi le Tamim Tiyé du Rav Yaakov Hillel, dans son Shout Vayeshev Hayam I, §XIII) dont je vous conseille la lecture (et si vous ne lisez pas l'hébreu, je vous conseille alors le livre du grand kabbaliste rav Yaakov Hillel, traduit en français sous le titre "La Foi, la Kabbale et la Folie".


Le fameux Goral Hagra n'étant réservé qu'à un grand Tsadik supposé clairvoyant pour interpréter la réponse.
De plus, il se pratique sur le texte de la Bible.

Avec tout le respect que l'on pourrait avoir pour les lettres du Rabbi imprimées dans les Igrot Kodesh, je pense que personne sur terre s'aventurerait à les comparer à la sainteté de la Bible.

Dans le Shoul'han Aroukh (Y"D §179, 1) il est écrit qu'il ne faut pas avoir recours au (questionnement du) sort.
(cf. Tosfot sur Shabbat 156b au nom du Sifrei qui interdit de questionner le Goral)
On ne peut avoir recours à ce genre e procédé que pour y trouver un "siman" comme le dit la gmara dans 'houlin (95b), pas pour "questionner" et savoir ce que l'on doit faire comme si on obtenait un ordre divin.

Même le 'Hida (Shout 'Haim Shaal II, §38, 41) et (Birkei Yossef Sh. B. Y"D §179, 6 et 8)(voir aussi son Maagal Tov p.70 et Shem Hagdolim I sur R. Nissim Rosilio) qui permet d'ouvrir un 'houmash ou un Tanakh pour voir un passouk et tenter d'en déduire une indication min hashamayim à l'instar du "psok li psoukeikh" de l'époque des 'Hazal (cf. 'Houlin 95b, Guitin 56a et 68a, 'Haguiga 15a et 15b et Midrash Esther Raba VII, 17), ne parle que de le faire à partir de la Bible (pas des lettres d'un grand rav).


Dans votre cas, je ne peux pas vous aider, sauf si vous détaillez votre question, ce qui permettrait peut-être de trouver un lien avec ce texte du sefer Ha'hinoukh.

Mais peut-être serait-il plus sage et plus pratique de consulter un rav vivant...

Je m'arrête-là sans me relire car je suis très affaibli par le jeûne, désolé pour les probables fautes et un éventuel désordre dans l’enchaînement des idées.
Cechia
Messages: 3
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre et de me faire une telle réponse!!!!

Ca n'est vraiment pas évident.

Je pensais que dans les réponses du rabbi des loubavitch. Via le higrote kodesh il y avait une sorte de sous entendu afin de nous faire accomplir une mitva spécial.

Cest a dire dans mon cas le fait que cela parle de la mitva 169 il aurait été possible que ce soit une mitva que je dois améliorer ou faire.

En tout cas merci d'avoir pris le temps de faire une reponse aussi longue


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Message envoyé via AlloRav sur iPhone.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
Je vous cite:
Citation:
Je pensais que dans les réponses du rabbi des loubavitch. Via le higrote kodesh il y avait une sorte de sous entendu afin de nous faire accomplir une mitva spécial.
Cest a dire dans mon cas le fait que cela parle de la mitva 169 il aurait été possible que ce soit une mitva que je dois améliorer ou faire.

Et bien... CQFD
il semblerait qu'on ne puisse pas ainsi utiliser ce livre, car si vous pensiez que cette réponse s'interpréterait ainsi, il paraît très peu probable qu'il vous faille vous parfaire dans la mitsva de l'impureté du lépreux...

Libre à vous de tenter inlassablement de trouver une allusion à quelque chose dans ce texte, même si c'est tiré par les cheveux, mais je ne pense pas que ce soit ce que D.ieu attende de vous.

Si vous voulez faire plaisir au rabbi de Loubavitsh, laissez de côté le Igrot Kodesh et lisez plutôt un kitsour shoul'han aroukh par lequel vous pourrez apprendre un peu mieux comment accomplir les mitsvot, je vous garantis que le rabbi n'en sera que plus heureux et fier de vous.

Rabbi Yonathan Eibeschütz cité par le 'Hafets Haim (dans la préface du tome III du Mishna broura) écrit que celui qui n'a pas étudié les lois du shabbat n'a encore jamais respecté convenablement 1seul shabbat de sa vie!

ça vaut quand même le coup de se renseigner un peu plus sérieusement sur les halakhot...
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