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La Tora est-elle un antidote ou une épice ?

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Menashédf
Messages: 134
Chers Khakhamim,

Kedouchine 30b déclare: "J'ai creé l'instinct mauvais (le yetzer ha-ra) , je lui ai créé la Torah, un "tavline" (antidote, une épice)"

Pourquoi traduit-on le mot "tavline" comme "antidote" alors que son sens est vraiment "épice, condiment"?
Si le rôle d'une épice est de réhausser la saveur des aliments, je comprends mal le rôle de la Torah comme étant une "épice" sur notre instinct mauvais (yetzer ha-ra)? Pourquoi "épicer" le yetzer ha-ra? La Torah peut-elle le rendre bon s'il est mauvais? J'ai du mal à comprendre cette formulation de la Guémara...
Et la cure, le remède, l'antidote, quel rapport cela a-t-il avec les épices?
Merci de m'éclairer sur ce point... Shalom!

Marcel Léger, Mexico
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Le Saint Béni-soit-Il a dit à Israël : « Mon fils ! J’ai créé le penchant au mal (yétsèr ha-ra’), et Je lui ai créé la Tora comme “épice” (tavline). »
Ce passage de la Guemara (Qiddouchin 30b) pourrait être compris, à première vue, comme suggérant que le yétsèr ha-ra’ est une sorte de maladie, et que la Tora est le remède, peut-être le seul, qui permette d’en guérir.
En réalité, l’emploi du mot tavline n’est pas innocent, et il serait incorrect de le traduire par « antidote » comme si le texte avait voulu dire : « Si vous prenez cet antidote qu’est la Tora, vous serez sauvé de l’emprise du penchant au mal. »
Ce mot tavline signifie, ici comme dans la vie courante, une « épice », dans le sens de « condiment ».
Il est clair que si l’on nous offre le choix, alors que nous sommes sur le point de mourir de faim, entre un morceau de viande et une épice, c’est le morceau de viande que nous choisirons, et non l’épice. La viande est un aliment, tandis que l’on ne peut pas se nourrir d’épices.
Et pourtant, nous rappelle ici la Guemara, la viande a besoin d’être assaisonnée d’épices. Sans leur adjonction, elle est totalement insipide. Si on lui ajoute des épices, elle devient le plat des rois !
L’homme est animé d’exigences fondamentales, sans la satisfaction desquelles il ne peut y avoir de vie sur terre : la sexualité, l’ambition, et même la jalousie, etc.
Sans la sexualité, il n’y aurait pas d’instinct de reproduction.
Sans l’ambition, il n’y aurait pas de hiérarchie sociale, et partant, de vie sociale organisée.
Sans la jalousie, qui nous pousse à surpasser les autres, et par conséquent à nous surpasser nous-mêmes, il ne saurait y avoir de progrès, ni dans le domaine de la pensée, ni dans celui des techniques.
On pourrait être tenté d’attendre de la religion qu’elle les dédaigne et les méprise, et que sa finalité ultime soit de les abolir.
Certaines philosophies et systèmes de pensée professent de telles intentions ; ce n’est pas le cas du judaïsme.
La Tora n’exige pas de nous que nous renoncions à la « viande » et que nous mourions de faim. Elle ne cherche pas à annihiler nos passions, mais à les façonner afin de les orienter vers des fins productives, vers des entreprises empreintes de sainteté. Elle nous dit : « Ne cherchez pas à annihiler ou – ce qui revient au même – à sublimer vos passions ! Sachez les orienter vers la direction que je vous propose, et non vers les autres ! Apprenez à les diriger, et ne vous laissez pas diriger par elles ! »
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