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Arizal - Séfarade ou Ashkénaze

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MrQuestion
Messages: 156
Rav Wattenberg,

Le ARIZAL zatsal était ashkénaze ou séfarade?

J'ai déjà entendu les deux réponses et je ne sais pas ce qui est la vérité.

Pouvez vous me dire svp?
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
Citation:
Le ARIZAL zatsal était ashkénaze ou séfarade?
J'ai déjà entendu les deux réponses et je ne sais pas ce qui est la vérité.


Lorsque vous écrivez « Arizal », ajouter « Zatsal » est une répétition, car la partie « zal » est déjà mentionnée dans « AriZAL ».

Si vous voulez dire « Ari Zatsal » c’est possible (bien qu’inhabituel, ça se trouve dans certains Sfarim), mais dire ce que vous écrivez reviendrait à dire « le Ari Zatsal Zatsal » ou encore « le Ari zal-zal », on pourrait y voir un « zil-zoul ».
Donc c’est Ari Zal et c’est tout.

Le ‘Hida (Yossef Omets §20, 2) écrit que le Arizal était ashkenaze, de la famille Loria, comme le Maharshal (alias Yam Shel Shlomo).
Il écrit aussi qu’il était de la famille Loria dans son Shem Hagdolim (I, 55d) mais sans souligner que cela lui confère le statut d’ashkenaze.

Plusieurs auteurs le disent ashkenaze, le Yefé Lalev (§68, 3) et son père dans son Lev ‘Haim (II, daf 4b), le Péta’h Hadvir (III, daf 138b).

Mais le ‘Hatam Sofer (Shout O’’H §15) écrit avec évidence qu’il était sfarade.
C’est aussi ce qu’écrit le Maharam Shik (O’’H §43).

Ces cinq derniers auteurs sont cités par le Sdei ‘Hemed (Klalei Haposkim §15, 10) qui en conclut -non sans ironie, que les rabbins sfarades le considéraient ashkenaze et les rabbins ashkenazes le considéraient sfarade.
Triste sort que celui du Arizal…

En fait son père était ashkenaze et sa mère était sfarade (l’inverse du ‘Hida dont la mère était ashkenaze).
Il naquit à Jérusalem en Israël, le pays propice à cette époque pour les mariages « mixtes » entre sfarades et ashkenazes (car c’est là-bas que les deux communautés coexistaient-le 'Hida aussi est né en Israël), les choses ont bien changé…

Comme il perdit son père étant très jeune (vers 1542, il avait dans les 7 ou 8 ans), il émigra avec sa mère en Egypte où habitait son oncle (frère de sa mère), Mordekhai Francès.

Il grandit en Egypte et épousa sa cousine germaine, fille dudit Mordekhai à l’âge de 15 ans.
L’oncle étant fortuné, cela lui permit de se plonger dans l’étude sans se soucier d’avoir à gagner sa pitance.
Il s’est tout de même occupé -à une époque- du commerce des épices.

En Egypte, il a été l’élève de Rabbi Betsalel Ashkenazi, l’auteur de la Shita Mekoubetset.

Vers ses 17 ans, il s’intéresse à la Kabbala.
Puis retournera en Israël.
Je ne sais pas à quelle date, mais il n’arrivera à Tsfat que deux ans et demi avant son décès, il aurait donc étudié la kabbala durant approximativement 18 ou 19 ans avant d’arriver à Tsfat.

C’est essentiellement durant ses deux dernières années de vie, voire sa dernière année, qu’il enseigne la kabbale à Rabbi ‘Haim Vital qui est considéré comme son disciple héritier de ses idées et de sa Shita.

Il décède à l’âge de 38 ans lors d’une épidémie et laisse deux filles (il avait eu un fils qui mourut aussi lors de cette épidémie, un peu avant lui je crois).


Il semblerait donc que les auteurs sfarades aient eu raison de voir en lui un ashkenaze, si l’on considère l’aspect héréditaire des Minhaguim, car son père l’était.
Mais dans la réalité, à cette époque, on changeait généralement de Minhag selon le pays dans lequel on habitait, un ashkenaze pouvait certes le rester en Israël (car les deux communautés existaient), mais une fois en Egypte, il a certainement été éduqué dans les coutumes sfarades.

Son patronyme (Loria) n’indique pas grand-chose à cette époque, si ce n’est qu’il a eu un ancêtre ashkenaze, mais on pouvait changer de minhaguim en une génération et c’est probablement ce qui est arrivé au Arizal qui a dû grandir en ashkenaze et une fois en Egypte s’est certainement comporté en sfarade sur plusieurs points.

Toujours est-il que de retour en Israël, nous savons qu’il priait avec les sfarades toute l’année, excepté pour les Yamim Noraïm où il semble qu’il ait eu plaisir à retrouver ce à quoi il avait dû être habitué du vivant de son père (et dont il a dû être privé durant ses années en Egypte).

Voyez encore le Sdei ‘Hemed (op cit) qui comporte encore d’autres informations intéressantes et cite encore d’autres auteurs (je note toutefois avec étonnement qu’il semblerait que le Shout Yossef Omets que je citai plus haut lui ait échappé).
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