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La réponse de qualité à vos questions

L'importance de la qualité des parchemins des téfilins

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MrQuestion
Messages: 156
Bonjour

Pour les parchemins des téfilins on nous demande d'être à la recherche d'un sofer avec une bonne pensée et intention, avec une belle qualité d'écriture.

Pouvez-vous m'expliquer quel est l'intérêt de cette démarche, puisque ces parchemins sont enfermés dans les boitiers et ne peuvent être lu ?
Quel est l'intérêt d'embellir la mistva en recherchant un bon sefer et une belle écriture puisqu'on ne lit pas ces parchemins contrairement à un sefer torah par exemple ?

Merci par avance.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
C’est une question judicieuse, j’ai pensé y apporter une réponse en me basant sur ce qu’a expliqué le Steipler sur parshat Kora’h.

Il se demande que signifient les deux questions/arguments de Kora’h lorsqu’il demande à Moshé si un Talit entièrement Tekhelet nécessite un fil couleur Tekhelet dans les Tsitsiot (puisque le but de ce fil est de rappeler le Kissé Hakavod par sa couleur et là, tout le Talit le rappelle déjà), Moshé dit oui et Kora’h s’en moque.
Il demande encore si une maison pleine de Sfarim nécessite une Mezouza (puisque le texte de la Mezouza est déjà plusieurs fois présent dans cette maison), Moshé dit oui et Kora’h s’en moque.

Pourquoi D.ieu a mis ces questions dans la bouche de (la femme de) Kora’h ?

Quel rapport entre les deux questions ?

Et quelles sont les raisons de ce qu’a dit Moshé ? Pourquoi ce Talit nécessite réellement un fil couleur Tekhelet en plus dans les franges ?

Le Steipler explique que le fil azur rappelle le Kissé Hakavod et la présence divine, mais si l’homme s’en rappelle à travers un fil qui fait partie de son habit (le talit était leur habit) qui est là pour le servir [pour le réchauffer et/ou pour faire beau], cet homme ne se souviendra de la présence divine que par le prisme de ses Neguiot, ses intérêts.

La particularité du fil azur dans les tsitsiot est que l’homme n’en tire pas de profit pour lui, il ne le porte que pour la mitsva, pas pour se tenir chaud et là, ça ouvre la porte à une prise de conscience de la présence divine sans aucun intérêt (= "Lishma").

Pareil dans la Mezouza, tous les sfarim, et même sur parchemin, et même s’il y a des parchemins de Mezouzot plein la pièce mais qu’ils ne sont pas placés sur le linteau de la porte, puisque ces livres sont utilisables, puisque l’homme peut donc en tirer un profit (de lecture, d’étude, de plaisir), ce texte rappellera certes au lecteur qu’il doit se sentir accompagné par la Shekhina dans ses déplacements et ne pas oublier les Mitsvot en sortant et en rentrant chez lui, MAIS il se souviendra de ces Mitsvot par un souvenir teinté de SES intérêts, ses Neguiot.
Comme dans le Talit azur.

Et c’est exactement le problème de Kora’h qui avait toutes les bonnes raisons d’être élu à la place d’Elitsafan, il était sage, intelligent, tsadik. Mais il souhaitait le poste de Nassi, il souhaitait diriger.
Et c’est en cela qu’il était inapte à la Nessiout.

Ne peut diriger que celui qui ne cherche pas ses propres intérêts, sans quoi, il sera forcément amené à prendre de mauvaises décisions, des décisions qui ne sont bonnes que parce qu’elles servent ses intérêts (neguiot).

Voilà pourquoi Kora’h n’a pas été choisi pour diriger -en dépit de ses nombreux atouts.

Et voilà aussi pourquoi D.ieu a mis ces deux questions dans la bouche de Kora’h, afin de nous transmettre cette information et nous montrer que les Neguiot invalident la personne qui prétend au poste de direction, car ses décisions seront « teintés » et imprégnées d’intérêts personnels et il ne verra D.ieu que par le prisme de ses propres intérêts, comme le Talit Azur qui ne remplace pas le fil de Tekhelet et la pièce pleine de Sfarim qui ne remplace pas la Mezouza.

Ceci étant dit, j’en reviens à votre question : n’est-il pas dommage que les parshiot des tfilines soient inaccessibles, qu’on ne puisse pas les lire, les étudier ?
Et je vous réponds dans la continuité de ce Steipler : si on pouvait les lire et en tirer profit, le « rappel » auquel les tfilines servent serait teinté de Neguiot, voilà pourquoi il est préférable que le texte reste enfermé, mais que l’on sache ce qui y est écrit, de telle sorte qu'il puisse réellement nous rappeler ce qu’il doit nous rappeler, sans y mêler nos Neguiot.
jonasko
Messages: 5
Bonjour Rav,

J'ai beaucoup apprécié votre hidouch.

Je me suis pourtant demandé: on ouvre les batim pour vérifier les tfilin de temps en temps.

Il me semble que cette visualisation "occasionnelle" du klaf s'oppose au détachement des néguiot tel qu'il est décrit dans votre pirouch.

Merci kol touv

Jonas
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
Citation:
J'ai beaucoup apprécié votre hidouch.

Merci.

Citation:
Je me suis pourtant demandé: on ouvre les batim pour vérifier les tfilin de temps en temps.
Il me semble que cette visualisation "occasionnelle" du klaf s'oppose au détachement des néguiot tel qu'il est décrit dans votre pirouch.


Tout d’abord, vous pourriez poser votre question sur le Steipler, en parlant de la Mezouza qui se vérifie deux fois par 7 ans en principe.

Et au contraire, me concernant, la question ne se pose pas vraiment car les Tfilines ne sont pas nécessairement amenés à être vérifiés.
Ça dépend des Minhaguim, mais dans certaines communautés on ne vérifie jamais les tfilines !

Mais parlons pour ceux qui vérifient les Tfilines (ou parlons de la mezouza).
Je pense que dans la mesure où ladite vérification ne se fait pas en tant qu’étude/lecture, mais uniquement en vue de s’assurer de disposer de Tfilines/Mezouza en règle, cela ne va pas à l’encontre de l’idée que le but de ces textes soit de servir de symbole, pas de texte d’étude pour soi.

En effet, on va lire cette Mezouza pour la vérifier, mais on ne va pas la lire pour lecture personnelle, pour étude.

Ainsi, cette vérification n’est pas considérée une utilisation « personnelle », tout comme lors de l’écriture de ces parchemins (qui elle non plus ne sera pas considérée comme personnelle –même si le sofer doit relire ce qu’il a écrit pour savoir où il en est).
cheelnaute
Messages: 277
Bonjour rav

Depuis que ma maman est malade, plus que la peur de la perdre, j'ai surtout l'appréhension de me demander ce qu'il se passera après son départ, ad meah veéssrim.
Je me dis simplement que, étant donné que là-haut c'est olam aemeth et que nous sommes déconnecté de tout sentiment ou notion humaine, est ce que le défunt oublie ses proches ? A-t-Il encore des sensations qui se rapprochent de ce qu'on avait sur terre ? Sent-Il la peine qui nous anime ? Prie-t-Il pour nous ? Est-ce que nous sommes encore au centre de ses préoccupations ? Je sais qu'on dit que nos actions élèvent sa neshama mais nous entend-Il ? Nous considère-t-Il ? Ou bien nous "regarde-t-Il" avec un certain recul et une déconnection totale ? Cette pensée de savoir que le proche peut être à ce point déconnecté vis-à-vis de ses proches une fois là haut me fait très mal, j'aurais voulu savoir ce que disent Hazal là-dessus et même si à l'occasion vous pouviez faire un cours sur le sujet...
Je me trompe peut-être et ça se trouve allez vous me dire que le mort nous considère complètement après sa mort et ressent tout presque comme un humain mais alors dans ce cas j'ai du mal à comprendre comment cela peut être possible dans le olam aemet ou mon est déconnecté du matériel...
Merci.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
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Merci.
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