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hashkafa

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shirelways
Messages: 6
Bonjour,


J'aimerai savoir en quoi consiste la mitsva de limoud torah pr les hommes exactement et savoir qu'est-ce qui est considéré comme du bitoul torah.

Comment avc toutes les différentes shitot qu'il existe dans le monde juif, trouver sa place en étant emeth?

Cmt comprendre et vivre "hokhmat goyim taamin, torat goyim al taamin" de nos jours sans ni se couper du monde, ni s'y "perdre" en étant tri ouvert?

Merci
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
Bonjour,
je vous cite:
Citation:
J'aimerai savoir en quoi consiste la mitsva de limoud torah pr les hommes exactement


Les hommes sont tenus d'apprendre et d'étudier la torah écrite (Bible) et la torah orale (=les 2 Talmuds et les midrashim) afin d'arriver à mieux comprendre et appliquer les mitsvot.
Celui qui n'y arrive pas n'est pas pour autant exempté de faire ce qu'il peut.

Citation:
et savoir qu'est-ce qui est considéré comme du bitoul torah.


Disons que c'est gaspiller un temps qui aurait pu être mis au service de cette étude.
Pas qu'il soit interdit de faire autre chose qu'étudier, il est permis de faire ce qu'il faut pour avoir de quoi vivre ainsi que ce qu'il faut pour vivre; je veux dire par-là que si l'on a besoin de dormir 8h/24, il faudra dormir 8h.
De la même manière que l'on devra prendre du temps pour les autres besoins du corps, tout en restant conscient que si ces moments (nécessaire pour le corps ou pour la parnassa) doivent être consacrés à ces occupations, ils ne sont pas pour autant instructifs en tant que tels.
Ainsi, on ne perdra pas de temps en allant fréquemment manger au restaurant par exemple (sauf si -étant atteint par une certaine culture- c'est malheureusement nécessaire pour son bien-être et son équilibre mental).
On évitera tout ce qui est de nature à faire perdre bêtement le temps.

Toutefois, on peut avoir différents besoins en fonction de son éducation, de ses habitudes, d'une dépression ou simplement d'un moral bas...

Il y a ceux qui ressentiront terriblement le "besoin" de manger au restaurant chaque semaine, ceux qui ont besoin de se promener en forêt tous les dimanches, ceux qui ont besoin de lire un roman le soir pour s'aérer l'esprit, ceux qui aiment se planter devant la télévision, etc. etc.

Chacun est libre de juger ce qui lui est nécessaire, il n'y a pas de règle applicable à tout le monde, il faut être conscient qu'on ne gagne rien à se mentir en se disant qu'on "a besoin" de ceci ou cela si ce n'est pas le cas.

Mais il est certain que personne ne peut s'ériger en juge d'autrui pour lui reprocher avec certitude son comportement à cet égard.
Une femme ne peut pas savoir si son mari a ou n'a pas la force d'étudier, même si habituellement il le fait à telle heure, il se peut qu'il n'ait pas la force physique ou morale de le faire tel jour à la même heure.
La responsabilité de la femme est de l'y encourager, mais pas de l'y contraindre par une pression morale (ni physique bien entendu).

Citation:
Comment avc toutes les différentes shitot qu'il existe dans le monde juif, trouver sa place en étant emeth?


En trouvant un talmid 'hakham dont la position vous semble sensée et bonne et en le suivant.
(Après vous allez me demander comment savoir qui est Talmid 'hakham, mais c'est une autre question...)

Citation:
Cmt comprendre et vivre "hokhmat goyim taamin, torat goyim al taamin" de nos jours sans ni se couper du monde, ni s'y "perdre" en étant tri ouvert?


Toujours en s'attachant à un talmid 'hakham sensé et droit.
Il faut être lié au monde et "meourav im habriot", mais il ne faut pas trop l'être non plus, trouver la voie médiane adaptée à son époque, son pays et son contexte familial demande forcément l'acquisition de connaissances et de repères de Torah dont disposent (théoriquement) les talmidei 'hakhamim, ainsi, en se liant avec l'un d'eux, on a toutes les chances d'être dirigé avec une relative précision sur mesure.
shirelways
Messages: 6
Merci pour votre reponse,
alors comment savoir qui est veritablement un talmid hakham digne de confiance, réellement yirei chamaiim puisque de nos jrs il y a tellement de rabbanim, de mahloket, les uns disent qu'il faut faire comme eux , que si l'on va chez les autres on se trompe et vice versa... ( et le pire c'est quils ont ts de tres bons arguments).On m'a aussi déjà donné largument que la torah est si large que qq qui veut se tromper peut justifier ses erreurs etc...

merci
shirelways
Messages: 6
Bonjour,

je voulais tout d'abord vous remercier pour vos réponses.
Voici ma nouvelle question:

En effet qui est un Talmid Hakham sur qui on peut compter ?

J'ai rencontré des rabbanim qui m'ont dit qu'il vaut mieux ne pas aller à des shiourei torah qui sont donnés par certains rabbanim car leur hashkafa étant mauvaise, ils pourraient nous transmettre des idées erronées. Qu'est-ce que tout cela signifie ? S'il faut se méfier du daat de certains rabbanim alors que faire ?

De plus j'ai l'impression que quand on étudie la Tora que ce soit d'un maître ou dans le texte, on essaye toujours de s'effacer pour avoir le moins de filtres possibles et recevoir l'enseignement donné. Mais forcément, l'éducation et la pensée finissent toujours par filtrer tout ce que l'on reçoit ou donne. Ce n'est donc jamais vraiment objectif... Donc quand on est à un cours de Tora, comment faire pour différencier la "façon de penser" du rav qui donne cours de l'enseignement qu'il nous transmet ?
Justement vous pourriez me dire que tout le but d'un talmid Hakhmam est peut-être d'avoir en face de soi quelqu'un qui "vit" la Tora, une Tora vivante, au point qu'il sait ce qu'HaChem attend de nous. Mais de nos jours il y a tellement de hashkafot différentes, de ma'hlokot etc... Alors comment savoir ou est le emeth ?
De plus on m'a aussi dit que la Tora est si vaste que celui qui veut justifier ses erreurs pourra toujours trouver des preuves pour se donner bonne conscience...


Merci à l'avance pour votre réponse.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
Je m'y attendais, je me cite:

Citation:
Citation:

Comment avc toutes les différentes shitot qu'il existe dans le monde juif, trouver sa place en étant emeth?


En trouvant un talmid 'hakham dont la position vous semble sensée et bonne et en le suivant.
(Après vous allez me demander comment savoir qui est Talmid 'hakham, mais c'est une autre question...)



C'est une bonne remarque, car en effet, c'est un problème, un grand problème.
Des tas de gens suivent des pseudo-rabanim les yeux fermés malheureusement.
Parfois il ne s'agît pas de mauvais rabanim globalement, ils dispensent aussi de bons enseignements, mais pas seulement...hélas.

Comment filtrer et ne prendre que le bon?

Comment savoir si le rav que l'on suit n'est pas quelque peu tordu/mauvais/incompétent, s'il n'a pas des hashkafot partiellement erronées?

La question est d'autant plus perturbante que, quelle que sera ma réponse, vous vous devrez de vous demander si ma solution n'est pas -elle aussi- empreinte d'une erreur de Hashkafa...
C'est à ne plus savoir à qui faire confiance, ni à quel saint se vouer.

Toutefois, ce n'est pas parce que le "sans faute" semble difficile d'accès qu'il faudrait renoncer à la garantie à 99%, ce sera toujours bien mieux que le 50/50.
Je m'explique: même si vous ne pouvez pas être certain(e) à 100% d'un rabbin, vous pouvez l'être à 99% en vous basant sur certains critères que je vais simplement vous "recommander" -pas vous "indiquer"- et à vous de voir si ces critères vous parlent.

1) Voir ce qu'en disent ses pairs.
Si plusieurs autres rabanim reconnaissent en celui-ci un bon rabbin, c'est qu'il a des chances de l'être.
Si plusieurs rabanim le critiquent, il y a de quoi se méfier.

Je dis "plusieurs" car personne ne fait l'unanimité dans un sens comme dans l'autre, mais basez-vous aussi sur votre opinion personnelle des rabanim qui constituent le jury;
si l'un d'eux est un sempiternel dénigreur qui excelle dans la critique non constructive, qui débine à tout vent et qui ne trouve rien de positif chez tout rabbin (en dehors de lui-même), vous comprendrez que son jugement est de peu de valeur.
Inversement, un rabbin "peace & love" pour qui "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" au point d'être incapable d'analyser différentes hashkafot et d'émettre un jugement personnel constructif et respectueux, il va sans dire que son appréciation de la personne ne saurait être retenue dans notre contexte.


2) Impression qu'il connait la Torah et le Talmud.
C'est encore plus difficile à savoir lorsqu'on n'est pas soi-même un connaisseur, là aussi, il faut s'en remettre à l'avis des professionnels, mais vous pouvez aussi -avec un peu de jugeote et d'analyse- déceler des incohérences au niveau de son discours.

La connaissance du Talmud et de la Torah est indispensable, sans quoi, ce n'est pas un rabbin, il ne peut pas vous informer de la parole de D.ieu s'il l'ignore lui-même ou si la perception qu'il en a est très limitée.


3) Cohérence globale au niveau de son comportement.
Si le rabbin ne se comporte pas bien au niveau du caractère, des midot, si son comportement vous inspire le mépris, évitez-le.
Voyez ce qu'en dit le Talmud dans Moed Katan (17a) et 'Haguiga (15b) (et Yalkout Shimoni sur Mala'hi §589 ): "si le rav ressemble à un ange, recherche la Thora de sa bouche. S'il ne ressemble pas à un ange, ne recherche pas la Thora de sa bouche".

Voyez plus en détail ce point ici:
http://techouvot.com/lautre_de_herve_elie_bokobza_im_arav_dome_lemalah-vt14715.html


4) Message qui vous rapproche de D.ieu.
Si ses enseignements vous rapprochent de D.ieu, si au bout de quelques temps où vous suivez sa "doctrine" vous aspirez à devenir une meilleure personne (=au niveau des rapports avec autrui), c'est encore un bon point.

Si au contraire, son enseignement ne vous motive pas à vous parfaire, voire vous pousse vers de mauvaises midot comme la fainéantise, le mépris des autres, la méchanceté ou la cruauté, c'est que ça ne va pas.

La Torah est supposée être un message de paix, le verset dit (Mishlei III, 17)derakhéa darkei noam, le Talmud (Yevamot 15a et 87b, Souka 32a et 32b) se base sur ce verset pour en déduire le chemin à suivre dans certains cas.


5) S'inspirer du monde médical.
Lorsqu'on a un doute sur un médicament, un aliment, une activité (etc.), on pose la question à un médecin de confiance, à plus forte raison s'il s'agît d'une décision importante, comme une opération.
Comment savoir à qui faire confiance? Si on n'est pas soi-même médecin, comment peut-on choisir entre l'avis de deux chirurgiens?
Hé bien, en fonction de ce que les gens en disent, de l'impression qu'il donne, des recommandations...
Pareil pour le rabbin.


Donc, oui, il y a beaucoup de hashkafot différentes, oui vous n'avez pas de moyens de garantir à 100% le choix de votre rabbin, mais vous pouvez le faire à 99% et ça revient quasiment au même pour ce qui nous concerne.

Suivez ces 5 règles -si elles vous semblent pertinentes, ça devrait vous diriger vers de bons rabbins.

N'oubliez pas le "bon sens", c'est un allié fidèle.

Je pense qu'il est inutile de préciser que si votre rabbin vous réclame de l'argent contre une bénédiction, ou pour faire un "tikoun neshama" à un proche défunt (en contre-partie d'un tikoun compte en banque) ou autre arnaque du genre, c'est la preuve qui doit suffire à vous en éloigner.
C'est la signature de l'aigrefin, du sacripant, de l'escroc et autres stellionataires et écornifleurs rabbiniques qui pullulent proportionnellement à l'ignorance du Talmud qui règne dans l'agglomération où ils sévissent.

Une bénédiction DOIT être gratuite, ou ne pas être.
Vous pouvez faire des dons et soutenir tous les rabbins que vous souhaitez mais méfiez-vous de ceux qui réclament eux-mêmes des sous pour une bénédiction ou un service "qui ne mange pas de pain".

Un barbu qui s'intéresse plus à votre porte-feuille qu'à votre âme, agira plus sur votre porte-feuille que sur votre âme.
S'il se targue en pus d'être kabbaliste, il y a des chances qu'il agisse sur les deux, mais négativement.
Le simple fait de s'afficher comme kabbaliste doit déjà amener au soupçon, en principe un vrai kabbaliste ne se présente pas en tant que tel, au contraire, il le dissimule.
msg
Messages: 79
Je suis bien étonné de voir que la halaha n'est pas cité explicitement, alors qu'il est le principal problème des rabbin bo goss. Qui connaissent quelques pages de guemara et ils se prennent pour des poskim. Alors que le reste charlatan ca se voit bien plus vite. Quand a des dayanim ( pas forcément avec des smihot) ca court pas les rue, du moins en France. ?
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
Je ne saisis pas bien la remarque.

Pourquoi préciser "la halakha" à part? ne serait-ce pas inclus dans le N°2, la connaissance de la Torah et du Talmud ?

Et si c'est en raison de la formulation, parce que je parle de connaissance du Talmud et non de la connaissance du Beth Yossef (voire du Yalkout Yossef!), c'est bien volontaire. Je ne souscris pas à la mode moderne qui transforme la Torah en code civil, la religion du "dieu Halakha".

Je crois que j'en parle ici:
http://techouvot.com/ben_adam_lehavero_et_la_nouvelle_religion_alaha-vt16913.html

et ici:
http://techouvot.com/se_fixer_son_propre_psak_halaha_et_faut_il_croire_a_la_magie-vt17185.html
et encore ailleurs, je crois.
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