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Rav Eidelstein zt"l et les gdolim

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verna
Messages: 97
Bonjour,

Suite à la ptira de Rav Eidelstein zatsal : On dit que le peuple juif n'est jamais "alman". Cependant, même à l'échelle de notre génération, il me semble que l'on perçoit de nos jours la disparition de gdolim sefarades et ashkenazes sans véritablement voir de remplacants.

Si l'on faisait une "photo" des gdolim mondiaux en activité en 1900, 1950, 1980, et aujourd'hui, je pense que l'on verrait une nette différence quantitative.

Cela ne pose-t-il pas un problème pour le tsibour ?

Si l'homme juif doit entre autres se "coller" (ouldovka bo) au tsadik, et ce tsadik (comme indiqué dans l'édition commentée du tanya) doit etre non seulement érudit mais aussi etre quelqu'un qui s'annule complètement, alors d'une part les tsadikim qui correspondent à ce profil se font plus rares, et leur disponibilité devient très problématique.

J'imagine qu'en Europe ou en Afrique du Nord au 19e siècle, il était plus facile de côtoyer le tsadik au jour le jour, et également en Israel jusqu'il y'a 30 ans.
Mais de nos jours, qui sont les tsadikim qui ont ce profil ? et surtout comment s'en imprégner et prendre leurs conseils lorsque ce sont parfois des files d'attente de plusieurs heures qu'il faut pour les voir quelques secondes puisqu'ils se font si rares ?

Notre avoda sans côtoyer des tsadikim n'est-elle pas amoindrie ?

Merci.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
Citation:
Suite à la ptira de Rav Eidelstein zatsal : On dit que le peuple juif n'est jamais "alman". Cependant, même à l'échelle de notre génération, il me semble que l'on perçoit de nos jours la disparition de gdolim sefarades et ashkenazes sans véritablement voir de remplacants.
Si l'on faisait une "photo" des gdolim mondiaux en activité en 1900, 1950, 1980, et aujourd'hui, je pense que l'on verrait une nette différence quantitative.
Cela ne pose-t-il pas un problème pour le tsibour ?
Si l'homme juif doit entre autres se "coller" (ouldovka bo) au tsadik, et ce tsadik (comme indiqué dans l'édition commentée du tanya) doit etre non seulement érudit mais aussi etre quelqu'un qui s'annule complètement, alors d'une part les tsadikim qui correspondent à ce profil se font plus rares, et leur disponibilité devient très problématique.
J'imagine qu'en Europe ou en Afrique du Nord au 19e siècle, il était plus facile de côtoyer le tsadik au jour le jour, et également en Israel jusqu'il y'a 30 ans.
Mais de nos jours, qui sont les tsadikim qui ont ce profil ? et surtout comment s'en imprégner et prendre leurs conseils lorsque ce sont parfois des files d'attente de plusieurs heures qu'il faut pour les voir quelques secondes puisqu'ils se font si rares ?
Notre avoda sans côtoyer des tsadikim n'est-elle pas amoindrie ?


Je vous cite :

Citation:
Si l'on faisait une "photo" des gdolim mondiaux en activité en 1900, 1950, 1980, et aujourd'hui, je pense que l'on verrait une nette différence quantitative.

Ah bon ? il y en avait plus en 1980 ?

Citation:
Si l'homme juif doit entre autres se "coller" (ouldovka bo) au tsadik, et ce tsadik (comme indiqué dans l'édition commentée du tanya) doit etre non seulement érudit mais aussi etre quelqu'un qui s'annule complètement, alors d'une part les tsadikim qui correspondent à ce profil se font plus rares, et leur disponibilité devient très problématique.
J'imagine qu'en Europe ou en Afrique du Nord au 19e siècle, il était plus facile de côtoyer le tsadik au jour le jour, et également en Israel jusqu'il y'a 30 ans.


Je trouve que vous mélangez « Tsadik » et « Gadol ».
Le rôle attribué au Gadol, c’est celui de leader de la génération. Avoir un Rav Tsadik que l’on côtoie et duquel on apprend, c’est autre chose, et généralement, le « Gadol » n’est pas vraiment disponible pour tout le monde.

Citation:
J'imagine qu'en Europe ou en Afrique du Nord au 19e siècle, il était plus facile de côtoyer le tsadik au jour le jour, et également en Israel jusqu'il y'a 30 ans.

Il faut tout d’abord mettre de côté l’aspect « Yeridat Hadorot », qui n’influe pas ici, car on a -généralement- les rabanim que l’on mérite, donc le rav sera toujours suffisamment élevé par rapport à SA génération, de sorte que nous aurons toujours de quoi nous « coller » au Tsadik et apprendre de lui.
Vous pensez bien qu’en Israël il y a 30 ans on n’avait pas non plus des Moshé Rabénou ou Rav Ashi ou Rambam ou Gaon de Vilna. Mais יפתח בדורו כשמואל בדורו (Rosh Hashana 25b).

Une fois ceci précisé, je dirais qu’il y a de nos jours aussi des êtres d’exception, mais il faut les découvrir.
Rav Edelstein, étant médiatisé, beaucoup en avaient entendu parler.

Mais je peux vous dire qu’il y a une trentaine d’années on n’entendait pas parler de lui, et ce, jusqu’aux décès de Rav Povarsky et Rav Shakh.
Pourtant, il avait presque 80 ans à cette époque (rav Shakh est décédé en 2001, Rav Edelstein avait donc 78 ans) et « le peuple » a surtout entendu parler de lui depuis le décès de Rav Steinman. C-à-d que c’est durant les 5 dernières années de sa vie que Rav Edelstein était très médiatisé.

Imaginez s’il n’avait pas bénéficié de cette longévité extraordinaire (il est décédé mardi 30 mai 2023 à 100 ans), nombreux auraient été ceux qui seraient passés à côté.
Comprenez donc qu’il y a aussi des Tsadikim et Talmidei ‘Hakhamim très précieux qui passent totalement sous les radars. Il faut connaitre le monde de la Torah, lire les Sfarim des rabanim, parler avec eux, pour se donner une chance de trouver les « malakhim » cachés parmi les hommes.

Citation:
Mais de nos jours, qui sont les tsadikim qui ont ce profil ? et surtout comment s'en imprégner et prendre leurs conseils lorsque ce sont parfois des files d'attente de plusieurs heures qu'il faut pour les voir quelques secondes puisqu'ils se font si rares ?

C’est là qu’est -selon moi- l’erreur ; il ne faut pas croire que les Rabanim les plus « utiles/nécessaires pour nous » soient forcément les plus médiatisés.

Ceux qui sont très connus et qui ont des files d’attente interminables ne sont pas forcément les Rabanim qu’il est important que nous puissions côtoyer.
Des rabanim du type Rav Edelstein ou Rav Steinman et Cie, qui sont quasi-inaccessibles tant ils sont sollicités, doivent surtout être consultés par des Rabanim.
Quant à nous autres, ce n’est pas en se contentant de recevoir une Brakha d’un grand Rav qu’on progresse réellement. Ce qu’il nous faut réellement, c’est un contact et une fréquentation d’un Rav accessible.
Moins le Rav est accessible, moins le lien que l’on peut tisser avec lui sera conséquent.
Si on veut réellement progresser et apprendre à comprendre les voies de la Torah, il nous faut des rabanim accessibles, disponibles. On ne doit pas se contenter d’admirer un très grand Rav à distance et de lire parfois ce qu’il aurait dit. Sans quoi, j’ai mieux à vous proposer : prenez Eliahou Hanavi comme Rav. Il est tout autant consultable.

Le caractère indispensable et non-négociable du Rav c’est de pouvoir le consulter, sinon, ce n’est pas « notre Rav » mais « un Rav ». Et il y a B’’H de très bons Rabanim, comme vous disiez : Lo Alman Israel.

Citation:
Notre avoda sans côtoyer des tsadikim n'est-elle pas amoindrie ?

Assurément.
Mais il ne tient qu’à nous de savoir trouver un véritable Rav, dont les Midot, la Yirat Shamayim et le Limoud nous impressionnent.
Mais ce n’est pas avec un seul Rav Edelstein que l’écrasante majorité des juifs français aurait pu avoir un véritable contact.
On ne peut pas se tourner tous vers un seul Rav et espérer avoir un contact conséquent avec lui. Le but est d’arriver à « fréquenter » le Rav, comprendre un peu comment il voit les choses, apprendre ce qui est à ses yeux un manque de Yirat Shamayim, et ce qui est selon lui de la véritable Yirat Shamayim, etc. Les grands Rabanim du type Rav Edelstein sont surtout à réserver aux Rabanim qui eux-mêmes pourront faire le pont entre nous et le Gadol.
Mais le Shimoush que chacun de nous doit entretenir avec un Rav doit se faire avec un Rav auquel on a « accès ».

Après, à chacun de trouver « son Rav ».
Généralement, ceux qui ont de bonnes Midot seront plus attirés vers des Rabanim aux bonnes Midot que vers des Rabanim « bruyants » ou hautains, ils les laisseront au gens qui les méritent. Ceux qui sont sensibles au Emet seront attirés par les rabanim qui prônent cette Mida, etc.

En règle générale, on a les Rabanim que l’on mérite, c’est vrai à échelle nationale, mais ça se vérifie aussi au niveau individuel.

Le conseil des ‘Hazal est que si le Rav « ressemble à un ange », il faut chercher à apprendre sa Torah, et si le Rav ne ressemble pas à un ange, il ne faut pas chercher à apprendre sa Torah (‘Haguiga 15b et Moed Katan 17a) (vous comprenez tout seul que « ressembler à un ange » est une expression, mais ça veut quand même dire quelque chose).

Quelles sont les qualités humaines qu’il faut rechercher chez un Rav ? je pense que c’est à chacun d’en établir la liste et l’ordre de priorité, c’est ainsi que chacun aura ce qu’il mérite 😊.
Je suppose que tout le monde sera d’accord que les mauvaises Midot sont à éviter, reste à définir ce qu'est une mauvaise Mida.
Certains traits de caractères sont parfois vus comme positifs par une personne et négatifs par une autre.
Nous n’accordons pas tous la même importance au Emet (=la recherche de la vérité), à la Anava (=la véritable humilité, pas le jeu), à l’authenticité, la franchise, l’honnêteté intellectuelle, la Ahavat Torah, etc.

On peut aussi analyser une Mida (positivement ou négativement) de manière erronée, trouver le Rav orgueilleux/prétentieux alors qu’il est réellement humble, ou le trouver Anav et modeste alors qu’il ne l’est pas spécialement.
Idem pour tout : trouver qu’il recherche le Emet alors que ce n’est pas exactement le cas, ou l’inverse. Trouver qu’il aime la Torah alors que ce n’est pas exactement le cas, ou l’inverse, etc…

L’un trouvera que son Rav est « Kanaï Leshem Shamayim » à souhait, alors que l’autre y verra surtout une intolérance liée à un manque de Midot ou de clairvoyance.
L’un trouvera son Rav très agréable et tolérant, alors que l’autre y verra surtout un manque cruel de Yirat Shamayim.

Je crois (et j’espère) que les humains ne sont pas assez stupides pour se laisser tromper à long terme et seul leur propre manque de Midot permet de créer et/ou maintenir ces erreurs de jugement. Ainsi, personne n’est trompé, et on n’a que les rabanim que l’on mérite.

On me dit que de pauvres juifs sont tombés sous l’influence de pseudo-kabbalistes (ou charlatans, etc.), je ne pense pas qu’ils soient de pures victimes, je crois qu’ils ont les ressources nécessaires pour comprendre (au moins au bout d’un moment) si quelque chose ne va pas, et s’ils adhèrent à une fausse Torah (à long terme), c’est que ces défauts ne les dérangent pas outre-mesure.

Bref, ce système fait et permet qu’il y ait des Talmidei ‘Hakhamim extraordinaires qui existent, aujourd’hui encore, et qui sont (relativement) accessibles B’’H.
Il faut savoir se diriger avec intelligence et recherche de Emet (ne pas se contenter non plus de la simple réputation, ni de l'impression que nous donne un Rav par sa prestance physique. Idéalement il faut étudier ses Sfarim ou écouter ses shiourim pour pouvoir découvrir sa personne et sa Torah. J'ai B"H découvert plusieurs rabanim extraordinaires via leurs sfarim et j'entretiens depuis des relations avec une partie d'entre eux).
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