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La réponse de qualité à vos questions

Conversions définitives?

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elie90
Messages: 11
Bonjour,

Je me pose une question par rapport aux conversions.
Je sais que le candidat à la conversion doit apprendre tout un tas de choses et qu'il est ensuite interrogé pour avoir sa conversion.
Le but étant, je pense, qu'il puisse pratiquer un judaïsme authentique et de qualité une fois la conversion obtenue.
J'imagine qu'il doit s'engager à cela devant les Rabbanim.

Mais qu'en est il des convertis qui quelques années après avoir obtenu leur conversion se relâchent dans leur pratique et se comportent comme des non religieux ?
Leur conversion est elle remise en cause ou bien une fois qu'ils sont juifs ils ont une nechama et "af al pi che'hata israel hou" ?

Et pour aller encore plus loin, quel est le statut de ceux qui depuis le départ n'ont jamais eu une réelle intention de devenir religieux ?
Quelqu'un par exemple qui se convertit pour se marier avec un juif pas du tout pratiquant, il a peut être l'intention de devenir sincèrement juif mais il est fort probable qu'il n'a pas l'intention de devenir très religieux, et qu'il sait pertinemment que la cacherout, le chabat, les prières et le respect méticuleux de la pureté familiale ne sera pas à 100% respecté.

Et qu'en est il des Rabanim qui accordent la conversion à une personne qui souhaite se marier avec quelqu'un de non religieux ? Ne se doutent t-ils pas que leur respect de la Torah sera bien faible ou qu'il rique de l'être ?

Dans ce cas là je repose ma question, la conversion reste indiscutable ou est elle remise en question ?

En vous remerciant pour la qualité de vos réponses
Rabbin Marc Meyer
Messages: 501
Le Grand-Rabbin d'Angleterre Immanuel Jakobovits avait coutume d'expliquer certains problèmes de conversions avec l'exemple suivant :
Imaginez quelqu'un qui désire obtenir la nationalité suisse. Des enquêtes approfondies seront faites par les autorités suisses, vérification du casier judiciaire etc... plus de 10 ans d'attente avant de devenir suisse éventuellement. Mais un citoyen suisse, même s'il est un bandit des grands chemins ne perdra pas sa nationalité, même s'il est le pire des citoyens.
Se convertir au judaïsme n'est pas un acte léger, ne peut pas être une simple formalité. A part le bain rituel et la circoncision pour les hommes, celui qui veut se convertir doit accepter sincèrement devant un tribunal rabbinique la totalité des commandements de la Torah et des Sages, le Shoul'hane Arouch en somme. Ce n'est pas un petit engagement, c'est énorme.
Et si le tribunal rabbinique est persuadé qu'il y avait tromperie à la base et que le candidat n'avait absolument pas l'intention d'adhérer pleinement aux judaïsme authentique, que ce n'était qu'une comédie pour, par exemple se marier avec un juif ou une juive, ce tribunal peut annuler la conversion.
Mais si après une conversion sincère le converti se détache de la religion, il est comme tout juif qui se détache de la Torah et des Mitsvoth.
Le tribunal rabbinique ne peut, selon moi, convertir une femme par exemple, que si le futur mari fait une Teshouvah complète. La même chose si c'est un homme qui veut se convertir, il faut que la femme fasse une Teshouvah complète.
Que dire des tribunaux rabbiniques qui convertissent trop facilement...
Je vous laisse juge.
Le fond du problème provient du total changement de la société et de l'assimilation galopante.
Autrefois, un non juif ou une non juive avaient devant leurs yeux une image des juifs qui différait totalement de la société chrétienne.
Toutes les différences étaient flagrantes, l'habillement, la nourriture, la langue, la vie dans un guetto ou un mellah, etc.
Le candidat à la conversion savait que sa vie allait radicalement changer.
Aujourd'hui, il ne voit pas de différences fondamentales entre les juifs et les non juifs. Il peut penser qu'il ne s'agit que d'un problème de croyance, de foi !
Il est peut-être sincère dans sa volonté d'adhérer au judaïsme, mais quelque part il est trompé sur la nature profonde du changement à opérer.
Et plus tard il va craquer - pour de multiples raisons possibles.
On ne peut répondre à votre dernière question. Personne ne peut sonder l'esprit d'un autre et connaître son degré de sincérité.
Mais les tribunaux rabbiniques dans leur ensemble devraient se poser sincèrement des questions et essayer de se remettre en question.
msg
Messages: 79
Bonjou rav
j'ai vu dans vos dire cette phrase "ce tribunal peut annuler la conversion"
Quel serait la source je vous en pris. Ce sujet m'intéresse.
Merci d'avance rav
Rabbin Marc Meyer
Messages: 501
J'ai bien écrit :
"Et si le tribunal rabbinique est persuadé qu'il y avait tromperie à la base et que le candidat n'avait absolument pas l'intention d'adhérer pleinement aux judaïsme authentique, que ce n'était qu'une comédie pour, par exemple se marier avec un juif ou une juive, ce tribunal peut annuler la conversion."
Le terme "annuler la conversion" est malheureux. Il était préférable de dire que le Tribunal Rabbinique déclare qu'il n'y avait pas conversion.
Les termes utilisés par Rav Mosché Feinstein Zatsal dans ses Tescouvoth à ce sujet sont : "Annane Saadé".
Ce qui signifie que dans âme et conscience, le tribunal rabbinique en question n'a aucun doute : il n'y a pas eu de conversion.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la procédure de conversion est très complexe sur le plan Halachique, et seul des décisionnaires très versés dans la Halachah peuvent prendre des décisions dans ce domaine.
Je rajoute un point important : une personne convertie ne peut jamais revenir en arrière et déclarer pour quelque raison personnelle regretter son geste.
msg
Messages: 79
Bonjour rav meir chlita
En realité j'ai un problème c'est que dans les midrashim c'est machma que même si il ne s'est converti que pour se marier avec une juive sa conversion est validé et Hachem lui enverra des issourim pour qu'il prenne le bon chemin.
C'edt un midrash rabba qui cite les sorte de guerim. Je ne le retrouve pas pour l'instant mais si vous voulez il y a un yalkut chimoni qui s'en rapproche. Chemot youd beit remez rech youd guimel.
Donc c'est machma que la conversion reste comme les guivonim qui se sont converti malgré eux?
(Si je retrouve le midrash je vous en ferait part bl''n)
Hatima tova
Rabbin Marc Meyer
Messages: 501
Trois points à préciser:

1) Même si le Midrasch fait partie de la Torah orale, vous ne pouvez pas baser la Halachah sur un enseignement midraschique.

2) Il existe des différences de degrés de conversion en plus des conversions Le'hate'hila et des conversions Bediéved. On trouve beaucoup de Gueïrim qui refont leur Gueïrouth quand ils se rendent compte que la 1ère n'était pas si bonne ! Mais je préfère éviter de rentrer dans cette Inyane.

3) Même si sur le plan Halachique on peut remettre en question une conversion avec mariage à la clé, si au moment de cette conversion, le converti accepte sincèrement toute la Torah écrite et orale, sa conversion est valable.

Guemar Tov.
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