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AhareMot -la mort de Nadav et Avihou et de Ouza ben Avinadav

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bruno
Messages: 56
Sont souvent rapprochés les morts des fils d'Aaron et d'Ouza et celle de Ben Zoma.

Que disent exactement les hakhamim sur AviNadav le père d'Ouza qui meurt d'avoir voulu soutenir le aron, l'arche sainte, qui tombe au sol...
Le nom est une contraction de Nadav et Avihou.

Et peut-on en déduire une identité des chemins suivis par les fils d'Aaron, Ouza et Ben Zoma ?
Rabbin Marc Meyer
Messages: 501
Nadav et Avihou, les deux fils d'Aharone, sont mort de façon exceptionnelle, pour différents péchés, comme le précise nos Sages.

Ouza meurt comme vous l'avez dit, d'avoir voulu retenir l'Arone Hakodesch qui lui semblait risquer de tomber du chariot où il avait été placé. Là aussi nos Sages montre du doigt plusieurs erreurs.

1) N'avoir pas marché à l'arrière du chariot (son frère était à l'avant, mais n'a pas essayé de retenir l'Arone). Lui était sur le coté.

2) Le transport du Arone était réservé aux Leviim, et plus particulièrement à la tribu de Kehath.

3) D'avoir fait ses besoins.

4) De n'avoir pas pratiqué un raisonnement d'a fortiori : Si déjà l'Arche Sainte portait ses porteurs, à plus forte raison qu'elle pouvait se porter elle-même, et donc qu'il n'y avait pas à se soucier d'une chute éventuelle.

Avant d'aller plus loin, permettez-moi d'insister sur le fait que notre approche des péchés cités dans le Tanach doive se faire avec d'énormes précautions. L'actualisation à la légère est susceptible d'engendrer de terribles erreurs de compréhension.
De plus, la sévérité du jugement biblique est proportionnelle à la grandeur des personnages.
Exemple. Lorsqu'il est dit dans le Tanach que Salomon a épousé des femmes étrangères, le Rambam précise qu'elles était évidemment converties. Mais comme le Sanhédrine ne faisait pas de conversions à cette époque, Salomon s'est adressé à des tribunaux rabbiniques secondaires qui eux, ont accepté de faire ces conversions. Vu la grandeur de Salomon, le Tanach n'hésite pas à parler de femmes étrangères.

Venons-en maintenant à Nadav et Avihou. Après leur mort, Mosché Rabeïnou s'est adressé à son frère Aharone et lui a dit : "J'ai cru que l'inauguration du Sanctuaire du désert allait être sanctifiée par notre mort à nous deux. Je vois maintenant qu'ils (Nadav et Avihou) sont plus grands que nous" !
C'est tout dire ! Nous avons à faire avec des êtres exceptionnels.
Mais parce qu'ils sont exceptionnels, "on sera pointilleux à leur égard, et ils sont jugés à l'aune de l'épaisseur d'un cheveu". La plus petite erreur, qui pour un autre n'aurait aucune conséquence, devient énorme, car c'est d'eux qu'il s'agit, de deux des plus grands de leur temps.

En réalité, Nadav et Avihou auraient du mourir lors du Don de la Torah au Mt Sinaï. D-ieu a repoussé l'échéance à plus tard. Quel avait été leur erreur ? Le texte nous enseigne (traduction des Targoumim) "Ils se sont réjouis de ce que leur offrande avait été agréée, comme une nourriture et comme une boisson". D'autres expliquent que le texte nous montre la différence d'avec Mosché Rabeïnou, qui lui n'avait pas eu besoin de manger ou de boire pendant 40 jours et 40 nuits. D'autres encore expliquent que la joie du Don de la Torah les a poussé à l'exprimer comme à chaque fête, par un repas agrémenté de boisson.
Le Midrasch Tan'houma que rapporte Raschi, traduit : "Ils L'ont observé (la Schechinah) avec une forme d'orgueil, au sortir d'un repas avec boisson".
On peut expliquer cela ainsi : Ils ont tiré une jouissance d'une expérience spirituelle d'une élévation à nulle autre pareille - ils ont profité, ils ont pris.
Ils ont pris, au lieu de donner, de sacrifier à D-ieu, d'offrir à D-ieu cette expérience boulversante. C'est une forme de "Schélo Lischmah". La forme d'extase qu'ils ont expérimentée leur a fait perdre une certaine maîtrise de soi, indispensable dans cette situation.

(A partir de maintenant, ce que j'écris est une interprétation personnelle du péché de Ouza et d'une comparaison avec celui de Nadav et d'Avihou. Il se peut que je me trompe. N'acceptez pas ceci pour argent comptant, mais comme hypothèse de travail à vérifier par la suite.)

Ouza a aussi expérimenté - à sa mesure - une forme d'extase.
Rendez-vous compte, accompager l'Arche Sainte que le Cohen Guadol ne pouvait rencontrer qu'à Yom Kippour et avec combien de préparation et de précaution. "Il a perdu les pédales". Il a fait ses besoins, non pas volontairement, il est impossible de l'en soupçonner. Mais il a perdu la maîtrise de ses sens ! Il s'est trouvé une excuse (ca se passe au niveau du subconscient, évidemment) pour pouvoir toucher l'Arone Hakodesch - il risquait de tomber. Il ne pouvait plus penser rationnellement en présence de cette sainteté. Il en oublie un raisonnement élémentaire : l'Arche se porte d'elle-même ! Il n'est pas nécessaire de la retenir.

Voila peut-être en quoi il existe des points communs aux fils d'Aharone et à Ouza fils d'Avinadav. Dans les deux cas l'orgueil joue un rôle majeur.
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