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Education en Israël

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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
Citation:
Qu'en est il pour le Gan et le Primaire ?
Pensez vous qu'il faille faire d'autant plus attention au Gan (car on pose les bases de l'éducation) ou au contraire puisque de toute façon le contenu de l'enseignement n'est pas très différent/déterminant pour la suite d'un Gan sur l'autre, pas la peine de faire attention de choisir une structure très "religieuse" ?


Idéalement, il faut aussi un Gan et primaire de qualité, mais disons qu'à ces âges, l'essentiel vient de l'éducation à la maison.

Alors qu'en secondaire, l'influence néfaste de l'extérieur devient très difficile à combattre à la maison.

Quand je parle d'influence néfaste, n'allez pas imaginer du grand banditisme, mais plus banalement un attachement à la Gashmiout, des aspirations bien trop matérielles, des références d'un profond vide spirituel, etc.

Hélas, dans les grandes classes du primaire, c'est parfois déjà un problème, mais il reste incomparable aux dégâts causés en secondaire par une telle ambiance.
OAPerez
Messages: 350
Chalom.

Je voudrais revenir sur ce qu'a dit le Rav Wattenberg dans son message datant de Septembre 2017:
Citation:
[...] ceux qui font la Aliya sont TOUJOURS renseignés, mais rarement BIEN renseignés.

Chacun voit Israël à sa manière et renseigne à sa manière, les problèmes des uns ne concernent pas toujours les autres et il y a des écueils impensables et inimaginables pour un français qui ne ferait pas l’effort de se renseigner sur des choses qui lui paraissent acquises et évidentes.
Notamment au niveau du rapport avec D.ieu chez le juif « moyen/classique » qui est vécu autrement en Israël qu’en France.

Et que dire de la discrimination des Sfaradim, qui tend à disparaître, certes, mais qui – paraît-il, est encore très présente.

Il y a à peine quelques jours, Rabbi Méir Mazouz la dénonçait dans son Shiour de Motsaé Shabbat Nitsavim-Vayelekh (retranscrit dans Bait Nééman 81, p.2, §15), selon lui, cette discrimination s’applique parfois même lorsqu’on achète un appartement !

Pour le reste, les lycées-Yeshiva que vous citez, je ne peux pas me prononcer, à l’époque où j’ai quitté Israël, ils n’existaient pas ou étaient « mal vus ».

Je ne doute pas un instant qu’il y ait des gens qui puissent en dire du bien, voire même que l’on puisse intégrer une yeshiva après y être passé, ce qu’il faut analyser, c’est vers quelles yeshivot vont les ressortissants de ces établissements.
Est-ce vraiment les « grandes Yeshivot » ou bien l’accès à ces dernières reste relativement fermé aux élèves de ces écoles ?

Je voudrais citer le lien-hypertexte d'une vidéo YouTube qui retranscrit une conférence qu'a faite Rav Élie Lemmel sur la 'Aliyah qui donne un éclaircissement important concernant particulièrement la 'Aliyah française.

https://www.youtube.com/watch?v=nA8noCEN_uQ

Kol Touv.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
Merci à OAPerez pour ce lien.

Rav Lemmel a une indéniable légitimité pour parler de ce sujet sur le plan pratique, car il travaille en Israël justement pour aider les Olim français, dans le cadre de Lev Israël, la branche israélienne de Lev.

Il connait donc très bien la communauté française en Israël et les problématiques auxquelles elle est parfois confrontée.
OAPerez
Messages: 350
Chalom.

J'ajoute encore un lien : https://www.torah-box.com/news/actualite-juive/alyah-francaise-constat-et-precautions_6746.html

Il s'agit de la même conférence du Rav Lemmel, avec la mise à disposition de la part de Torah-Box ; pour ceux qui veulent télécharger le cours, par exemple.

Je voulais l'ajouter parce que c'est avec eux que j'ai découvert cette conférence, et l'habitude de la Gmara est de nous enseigner qu'il faut toujours ramener une chose que l'on a appris de la part de celui ou ceux qui nous ont appris cette chose.


Kol Touv.
MrQuestion
Messages: 162
On peut aussi rajouter Derech Laolim du Rav Dov Roth Lumbroso

https://laolim.com/

Pour une Alyah réussie, les institutions Bnei Torah, fort de leur expérience en France, ont décidé d’aider les olim français en créant une nouvelle structure spécifique en Israël.

Le Rav Dov Roth-Lumbroso, initiateur du projet, connait les besoins et attentes des olim français.

Nos bureaux sont situés au 29 King George en plein centre de Jérusalem. Nous vous accueillons du dimanche au Jeudi de 10h30 à 15h30.

Vous pouvez poser toutes vos questions au 02 374 22 22 ou [email protected] afin de bien préparer votre Alyah.
verna
Messages: 97
Pour revenir sur l'éducation en Israel et le Hol, j'ai été surpris de découvrir que le Rav David Yossef parle plutôt bien l'anglais; J'imagine donc qu'il l'a appris, et qu'il n'en a pas honte

https://www.bhol.co.il/news/1193951

Cela dénote grandement de certains milieux dans lesquels vouloir apprendre l'anglais peut vous renvoyer à une taxation immédiate de "Koyefer"
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
A OAPerez et MrQuestion :

Merci pour vos contributions.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
A Verna:

Citation:
j'ai été surpris de découvrir que le Rav David Yossef parle plutôt bien l'anglais; J'imagine donc qu'il l'a appris, et qu'il n'en a pas honte


Indeed.

Citation:
Cela dénote grandement de certains milieux dans lesquels vouloir apprendre l'anglais peut vous renvoyer à une taxation immédiate de "Koyefer"

J'apporte un petit bémol à votre constatation:
Généralement, ce qui est mal vu est d'apprendre l'anglais, pas de le parler.

Si le parler amène à suspicion, c'est que cela suggère un apprentissage et donc la fréquentation d'écoles peu fréquentables (pour les 'Harédim israéliens).

Mais celui qui apprendrait l'anglais "sur le tas", sans avoir pénétré ces lieux de perdition que sont les écoles qui enseignent l'anglais, n'aurait pas de quoi en avoir honte.
Il est possible que ce soit le cas de Rav David Yossef. Je ne lui ai jamais demandé d'où il parle l'anglais, mais je suppose que ses voyages à l'étranger y sont pour beaucoup.

Je précise au passage que mon maître Rabbi 'Haim Yaakov Rottenberg s'opposait "à la langue anglaise elle-même", selon lui, l'anglais était la langue du mensonge et de la fourberie, apprendre l'anglais (voire même le parler) serait potentiellement nocif pour la Neshama.
C'est ce qui explique que dans sa Yeshiva Ktana où toutes les matières étaient enseignées (tout le programme de l'éducation nationale en seulement deux heures par jour, le soir), il y avait exception concernant l'anglais qui était banni.
La 1ère langue (ou comme on dit aujourd'hui: la LV1) était l'hébreu, of course :)

[Avec incidence uniquement pour le BEPC (alias brevet) car le Rouv s'opposait aussi à l'enseignement du programme de philosophie en terminale, il n'y avait donc pas de terminale ni de Bac.]

Cette considération particulière et opposée à la langue de Shakespeare trouve des comparaisons dans des oppositions à celle de Molière. Le 'Hidoushei Harim (1er Rabbi de Gur), cité par Rabbi Shmouel de Sokhotshov, disait que la langue française entraine vers la débauche (Shem Mishmouel Dvarim 1916, p.16 et Dvarim 1919, p.29).

Le lien entre la France et le Niouf était déjà établi et installé dans les mentalités, on le retrouve dans la bouche du père du Shem Mishmouel, le célèbre Avnei Nezer, voir Sia'h Sarfei Kodesh (I, daf 22d, §204).

Toutefois, cela n'a pas empêché le Rouv d'envoyer son fils Rav Mordekhai Rottenberg étudier à la Yeshiva en Angleterre, et ce dernier ne s'interdit pas de parler en anglais lorsque c'est utile.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
Plus haut vous écriviez:

Citation:
j'ai été surpris de découvrir que le Rav David Yossef parle plutôt bien l'anglais; J'imagine donc qu'il l'a appris, et qu'il n'en a pas honte

Cela dénote grandement de certains milieux dans lesquels vouloir apprendre l'anglais peut vous renvoyer à une taxation immédiate de "Koyefer"


Je vous répondais:

Généralement, ce qui est mal vu est d'apprendre l'anglais, pas de le parler.
Si le parler amène à suspicion, c'est que cela suggère un apprentissage et donc la fréquentation d'écoles peu fréquentables (pour les 'Harédim israéliens).
Mais celui qui apprendrait l'anglais "sur le tas", sans avoir pénétré ces lieux de perdition que sont les écoles qui enseignent l'anglais, n'aurait pas de quoi en avoir honte.
Il est possible que ce soit le cas de Rav David Yossef. Je ne lui ai jamais demandé d'où il parle l'anglais, mais je suppose que ses voyages à l'étranger y sont pour beaucoup.


Mais lors de notre récente rencontre, en décembre dernier, je lui ai demandé d'où parlait-il l'anglais?
Il m'a dit qu'il a pris des cours particuliers pour pouvoir se débrouiller et parler l'anglais de manière suffisante pour permettre de dialoguer.
Il n'a donc pas appris à l'école, mais pas non plus "sur le tas" (par contre: "sur le tard", oui).

Son frère Rav Its'hak ne parle pas l'anglais.

Je crois que leur père, ROY, s'était prononcé "pour" lorsqu'il avait été question de savoir si l'enseignement des écoles religieuses (sfarades) devait ou non comporter l'anglais.
Mais Rav Shalom Cohen était contre.

Rav Ovadia était pour car cela permettait de s'exprimer et d'enseigner la Torah aussi dans d'autres pays qu'Israël.
Rav Shalom Cohen était contre car il disait que donner la langue aux élèves créerait des tentations d'aller se balader en 'Houts Laarets et c'est un grand risque de "kilkoul", il valait mieux ne pas leur enseigner l'anglais et grâce à cela ils seraient protégés.

ROY n'était pas convaincu, mais il s'est incliné car Rav Baadani penchait plus pour l'opinion de 'Hakham Shalom.

C'est ce qu'on raconte du moins, je n'étais pas présent pour en attester.

Finalement, ils n'enseignent pas l'anglais et les enfants pourront peut-être faire comme Rav David Yossef qui l'a appris plus tard (un peu comme le Yaabets qui a pris des cours particuliers pour apprendre les caractères latins -cf. Meguilat Sefer -Jér. 1979, p.125 et je crois qu'ailleurs aussi il raconte avoir pris des cours de français par un militaire qui partageait sa chambre et en échange de quoi il se chargeait de sa lessive -je ne me souviens plus de la page.)

Cette attitude qui consiste à renfermer encore plus les enfants (ne pas les laisser apprendre l'anglais car ça serait la porte ouverte aux tentations), a ceci de particulier que c'est une voie sans issue.
Je veux dire que ça s'accentue de plus en plus et on va toujours enfermer et surprotéger encore plus, car les enfants ayant ainsi été protégés de tout contact avec l'extérieur, deviennent encore plus fragiles, et du coup il devient nécessaire (pour ne pas dire obligatoire) de continuer à les enfermer et protéger encore et encore.

A ce stade, il est vrai que toute mini ouverture sur le monde représente un danger spirituel pour ceux qui ont été éduqués ainsi, mais est-ce souhaitable?
C'est un grand problème en Israël.
Les rabanim eux-mêmes, que ce soit ROY ou Rav Shalom Cohen, n'ont pas été surprotégés dans leur jeunesse comme le sont les israéliens aujourd'hui. En même temps, les dangers sont différents et les tentations bien plus fortes qu'à leur époque.
OAPerez
Messages: 350
[quote="Rav Binyamin Wattenberg"]Cette attitude qui consiste à renfermer encore plus les enfants (ne pas les laisser apprendre l'anglais car ça serait la porte ouverte aux tentations), a ceci de particulier que c'est une voie sans issue.
Je veux dire que ça s'accentue de plus en plus et on va toujours enfermer et surprotéger encore plus, car les enfants ayant ainsi été protégés de tout contact avec l'extérieur, deviennent encore plus fragiles, et du coup il devient nécessaire (pour ne pas dire obligatoire) de continuer à les enfermer et protéger encore et encore.

A ce stade, il est vrai que toute mini ouverture sur le monde représente un danger spirituel pour ceux qui ont été éduqués ainsi, mais est-ce souhaitable?
C'est un grand problème en Israël.
Les rabanim eux-mêmes, que ce soit ROY ou Rav Shalom Cohen, n'ont pas été surprotégés dans leur jeunesse comme le sont les israéliens aujourd'hui. En même temps, les dangers sont différents et les tentations bien plus fortes qu'à leur époque.[/quote]

Chalom Rav Wattenberg.

Pour rebondir sur ce que vous avez dit, je voudrais vous dire que j'avais justement beaucoup réfléchi à ce genre de sujet, et je me suis dit que ça ressemble au principe du vaccin.
C'est-à-dire que quelqu'un qui est vacciné contre un virus à plus de chance de résister à ce même virus et ses mauvaises conséquences, à condition d'être capable de résister au vaccin d'une part, et d'être soigneusement bien vacciné d'autre part.

Et c'est peut-être dans ce même ordre d'idée que plusieurs Rabbanim s'opposent / s'opposaient à certaines choses, dont l'enseignement des langues étrangères, comme l'anglais ou le français entre autres.


Mais personnellement, quand je constate qu'il y a des enfants qui (même en dehors d'Israël !) ont grandi de manière à par exemple ne jamais passer par aucune autre rue que celle-ci ou celle-là et en vitesse (à cause des problèmes de publicités inappropriées ou de la tenue vestimentaire non conforme de certaines personnes par exemple), je me dis que ce n'est pas bon pour ces enfants, car non seulement j'ai l'impression qu'ils vivent de manière très (ou trop) hermétique et dogmatique, mais surtout qu'ils ne sont pas vaccinés contre les problèmes de l'extérieur (en l'occurrence) et tout ce qui va avec.

Autrement dit, ils fuient systématiquement le problème.

Mais si un jour ils sont confrontés malgré eux à un problème qu'ils ont l'habitude de fuir, comme c'est déjà arrivé, et qu'ils ne sont pas capables d'y faire face, cela peut être dangereux pour eux, car qui nous dit que ce n'est pas justement ça qui peut troubler ou détruire ces enfants en question ?


J'aurais souhaité avoir votre avis là-dessus.

Merci d'avance.
Kol Touv.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
Citation:
Mais personnellement, quand je constate qu'il y a des enfants qui (même en dehors d'Israël !) ont grandi de manière à par exemple ne jamais passer par aucune autre rue que celle-ci ou celle-là et en vitesse (à cause des problèmes de publicités inappropriées ou de la tenue vestimentaire non conforme de certaines personnes par exemple), je me dis que ce n'est pas bon pour ces enfants, car non seulement j'ai l'impression qu'ils vivent de manière très (ou trop) hermétique et dogmatique, mais surtout qu'ils ne sont pas vaccinés contre les problèmes de l'extérieur (en l'occurrence) et tout ce qui va avec.
Autrement dit, ils fuient systématiquement le problème.
Mais si un jour ils sont confrontés malgré eux à un problème qu'ils ont l'habitude de fuir, comme c'est déjà arrivé, et qu'ils ne sont pas capables d'y faire face, cela peut être dangereux pour eux, car qui nous dit que ce n'est pas justement ça qui peut troubler ou détruire ces enfants en question ?
J'aurais souhaité avoir votre avis là-dessus.


Je parlais du problème en Israël et vous indiquez qu’il existe aussi en ‘houl. D’accord, mais certainement à plus petite échelle, et d’une plus petite intensité.
Ce dont vous parlez spécifiquement, d’éviter une rue, n’indique pas nécessairement une surprotection. C’est un choix de l’individu et il est recommandé par le Talmud (Baba Batra 57b).

Quant à la question même de la surprotection qui ressemble à celui qui n’est pas vacciné et qui tente d’éviter de contracter le virus, effectivement, c’est une grande question, c’est ce dont je parlais dans mon précédent message.

Mais je ne pense pas qu’il soit aisé ni sage de tenter d’établir une règle unique et très précise, alors qu’il y a différentes situations, ne serait-ce que par les différents pays.
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