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intregrisme

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allced
Messages: 32
Claude.95,
Je suppose que vous êtes d'origine Nord Africaine car il me semble que la "coutume du tallith" ne se trouve que dans ces communautés. Je suis moi-même d'origine tunisienne et cette habitude est bien ancrée chez nous.
Sachez que les rabbins de Tunisie n'ont jamais autorisés cette pratique mais ne l'ont pas non plus décriées pour une raison très simple. Souvent les synagogues étaient petites et les gens à la fin de Kippour écoutaient la prière de l'extérieur : dans la cour ou dans la rue. Ainsi, les rabbanim ne se rendaient pas compte de ce qui s'y pratiquaient. Lorsque cette habitude est arrivée dans les synagogues, les Rabbanim se sont aperçus qu'il était trop tard pour inverser la vapeur.
Néanmoins, nous sommes à une époque où, je trouve, les gens sont plus ouverts à l'étude dans la mesure où on enseigne b"h dans les synagogues les halakhot, il y a des livres parus en français, etc... Ainsi, il est plus facile d'expliquer aux gens la raison de l'interdiction: en plus de l'interdiction de se mélanger qui a déjà été mentionnée, la femme est considérée nida pour son mari le jour de Kippour, il lui est donc interdit de la toucher.
Enfin sachez que lors de la birkat Cohanim, c'est Hakadoch Baroukh Hou qui bénit le peuple à travers les Cohanim donc que votre épouse soit sous votre Talith ou dans l'espace réservé aux dames, elle sera tout aussi bénie.
OlivierMuller
Messages: 20
Ce débat est passionnant. A nous de ne pas le rendre passionnel.

Qui a tort, qui a raison ?

Un peu tout le monde dans cette affaire passionnante, qui mélange en fait halakha (la loi juive), minhag (habitude), ressentiment, excès, respect de son prochain.

Précisons, ou essayons de préciser quelques points :

- Le minhag est une habitude, une coutume. Et là, je vais en étonner plus d’un : quelle bénédiction faites vous quand vous mettez la kippa ? Y-a t-il la formule « ... acher quidéchanou bémitsvotav ... » à savoir « ... qui nous sanctifie et nous commande de... » ?
"Est-ce là une loi de Moîse au sinaï ?" (Talmud Chabat 28 a) (= dois je accepter ce que tu dis comme s'il s'agissait d'un décret de D.ieu ?)

Non ; mais on ne se pose plus la question, on met « de toute façon » la kippa, c’est admis par tous comme étant « indispensable », ou d’avoir la tête couverte par un autre couvre-chef. C’est en fait à l’origine une habitude, devenue coutume, qui fait force de loi, finalement.

Donc, Monsieur Claude.95, que diriez vous à des messieurs juifs passant devant vous sans kippa dans une synagogue le jour de kippour ? Je pense que comme chacun, vous leur feriez un léger signe de la main sur votre tête pour leur faire rappeler leurs kippa. Au nom de quoi ? Au nom d’une coutume que, finalement, vous respectez, mais peut être sans le savoir, en pensant qu’il s’agit d’un commandement majeur.

Alors pourquoi ne pas en respecter une autre, celle de la majorité de votre synagogue de kippour, et ne pas pratiquer la bénédiction des cohanim sous un talith familial ? ("Sors et observe comment agit le peuple" ; Talmud Brakhot 45 a) (et … conforme toi à ses coutumes) ;

- Mais rassurez vous, je ne suis pas spécialement contre votre envie de fédérer votre famille sous le talith de kippour.
Pourquoi ?
Parce que telle était la coutume de certaines familles ou régions d’Afrique du Nord, comme l’Algérie il me semble.
Personnellement, je pense, en faisant abstraction de contre-arguments précédents plus ou moins fondés, et dont aucun intervenant ne cite d’ailleurs de références, (A ces messieurs : le Talmud Yebamot 109, b : "Celui qui prétend n'avoir QUE la Torah, même la Torah il ne l'a pas"), je pense que cette coutume est émotionnellement « belle » pour la famille, car que de souvenirs pour les petits-enfants de famille dites de kippour... ("Il faut toujours chercher à maintenir les coutumes de la maison paternelle" ; Talmud Betza 6b). Ah les émotions, les souvenirs ... Vous êtes probablement dans ce domaine, et vous avez raison : on se doit d’aimer son prochain, d’aimer D.ieu, d’aimer tout simplement dans la joie
(28:47 Pour n'avoir pas, au milieu de l'abondance de toutes choses, servi l'Eternel, ton D.ieu, avec joie et de bon cœur,
28:48 tu serviras, au milieu de la faim, de la soif, de la nudité et de la disette de toutes choses, tes ennemis que l'Eternel enverra contre toi. Il mettra un joug de fer sur ton cou, jusqu'à ce qu'il t'ait détruit. (Deutéronome, Paracha ki tavo).

- Ceci dit, si la majorité des synagogues se plient en France à d’autres coutumes de stricte séparation d’hommes et de femmes, et à plus forte raison à kippour, vous êtes tenu de vous y plier aussi, ce que vous êtes prêt à le faire il me semble, sous réserve qu’on vous parle avec douceur.

- Et sur ce point, vous avez bien sûr raison. La façon dont vous ressentez le vécu de « votre » incident nous cause à tous beaucoup de peine. De toute façon on ne peut discuter sur un ressenti, peu importe les faits.
Il se peut que des personnes se soient emportés. Soyez donc au dessus. Notez enfin que le talmud cite "Celui qui se met en colère oublie son savoir et renforce sa bêtise" (Nedarim 22,2).

cordialement,

Olivier Muller, [email protected].
allced
Messages: 32
Pour une référence, vous pouvez voir le livre "'Alé Hadas" du Rav David Settbon sur les minhaguim tunisiens. Il parle de ce sujet à la page 307 dans l'édition française.

Dans ce même livre, l'auteur fait un remarquable exposé sur l'origine des minhaguim et parle bien évidemment du célèbre adage : "La coutume a force de loi". Il cite la massekhet Soferim (14,18) qui dit :

Ma cheamrou minhag mevattel halakha, minhag watikin. Aval minhag cheène lo réaya mine hatora éno éla kétoê bechikoul hadaât.

Traduction : L'expressions "la coutume annule la loi" ne concerne qu'une coutume pratiquée par les vatikines. Mais une coutume dont on ne peut prouver la validité selon la Tora doit être considérée comme une erreur de raisonnement.

On voit donc que cette coutume ne peut pas tenir car elle est contraire à la Halakha.

Par ailleurs, vous dites :
"Ceci dit, si la majorité des synagogues se plient en France à d’autres coutumes de stricte séparation d’hommes et de femmes, et à plus forte raison à kippour"

La séparation n'est pas une coutume mais une halakha !!! Au Beth-Hamikdach, il y avait une séparation entre les hommes et les femmes .

Je tiens à préciser que je ne prend la défense de personne. D'ailleurs comment pourrions-nous, nous, simples internautes, qui ne connaissons aucune des personnes ni tous les détails émettre un quelconque jugement ?

Je me suis permis d'intervenir car les coutumes sont extrêmement importantes et j'en suis un défenseur, pour preuve : je tiens avec mon beau-frère un blog sur la liturgie tunisienne pour que cela ne se perde pas. (Au passage, voici l'adresse : http://piyoutunes.centerblog.net/rub-accueil.html )
Néanmoins, il est important de garder à l'esprit que l'essentiel est de respecter la Torah et qu'il faut avoir un certain recul sur ses propres coutumes même si celles-ci existent depuis des générations afin de ne plus les pratiquer si elles vont contre la Halakha.

Tou bichvat Sameah'
OlivierMuller
Messages: 20
"Ceci dit, si la majorité des synagogues se plient en France à d’autres coutumes de stricte séparation d’hommes et de femmes, et à plus forte raison à kippour"

Je ne me suis pas bien relu : je voulais marquer "Ceci dit, si la majorité des synagogues se plient en France à des coutumes de stricte séparation d’hommes et de femmes, et à plus forte raison à kippour ..."

Excusez moi.
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