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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6339
A Meir1007 :

Citation:
celui qui croi aux histoire du baal shem tov et un naif et celui qui n'y croi pas est un kofer!
d'ou provient ce dicton?
vaut mieux selon vous etre appeller naif ou kofer?
peut on etre taxe, toujours selon vous de kofer si on n'y croi pas?
que pensez vous des hassidims qui disent ca a n'importe quel publique


Au sujet de la règle : « celui qui croit aux histoires du Baal Shem Tov et un naïf (en fait c’est Tipesh/idiot qui est souvent cité) et celui qui n'y croit pas est un kofer », j’ajouterais encore : « et ceux qui affirment cela sans le comprendre sont des benêts ».

Car il faut réfléchir un instant ; n’y aurait-il d’autre choix que d’être idiot ou Kofer ?
cela reviendrait à dire que tous les juifs croyants (non kofrim) seraient des naïfs/idiots.
C’est du propre !
Dans ce cas, ils ne sont pas seulement naïfs mais aussi stupides.

Il manque donc une troisième option.

C’est pourquoi les ‘hassidim ajoutent encore une phrase : « mais il faut croire que cela aurait pu avoir lieu ».

C’est étrange, car cela revient à dire que : croire que les histoires incroyables sur le Baal Shem Tov ont réellement eu lieu relève de la bêtise, mais pas le fait de croire qu’elles auraient parfaitement pu avoir lieu…
c’est à n’y rien comprendre, si on parle de bêtise, c’est précisément parce que ces histoires n’auraient absolument pas pu avoir lieu si ce n’est pour un esprit dérangé.

Autrement dit : si on pense qu’elles auraient effectivement pu avoir lieu, pourquoi le fait de croire qu’elles auraient réellement eu lieu serait une bêtise ?

Je ne peux que vous renvoyer à ce que j’ai écrit plus haut, je me cite :

Je sais bien que Rabbi Moshé Kobriner disait (cf. Imrot Tehorot) que nous sommes tenus (me'houyavim) de croire en toutes les histoires contées au sujet du Baal Shem Tov et que même si elles n'avaient éventuellement pas eu lieu effectivement (Bepoal), nous devons croire qu'elles auraient parfaitement pu avoir lieu (Bekoakh).

Une fois le rabbi de Gour (le Beth Israel) a cité cette injonction en préface de ce qu'il allait raconter et l'a fait suivre de ceci: "mais ce que je vais vous raconter aujourd'hui à réellement eu lieu!"

D'une part je pense que c'est absolument malsain d'imposer aux gens de croire à des choses uniquement parce qu'un biographe ou un romancier a décidé de l'écrire et d'autre part je trouve que la mise en garde du Rabbi de Gour prouve bien que même les "convaincus" n'y croient pas totalement, puisqu'ils établissent encore une distinction entre ce qui "aurait parfaitement pu se produire" et "ce qui s'est effectivement produit".

Alors pourquoi vivre dans le mensonge?
D'autant que c'est la porte ouvertes aux dérives dont nous avons déjà assez souffert dans le passé, comme toutes les sectes messianiques qui imposaient de ne pas réfléchir, de ne pas remettre en cause, de ne pas douter de tout prodige conté au sujet du gourou/chef/etc. (et la liste des prodiges ne faisait que grandir chaque jour, par les bons soins du marguillier ou autre intéressé).

C'est malheureusement classique dans les sectes, les mormons du milieux du XIXème siècle aux Etats Unis (Salt Lake City, Utah...) sont aussi passés par là.

Le grand Rabbi Menashé MéIlia écrit dans son Alfei Menashé (II, §35) que c'est précisément un (triste) héritage de Shabtay Tsvi (le faux messie!), une dégradation de la hashkafa qui subsiste depuis la secte de cet impie, que de croire qu'il FAILLE croire l'incroyable sous prétexte qu'on le justifierait en disant que c'est "un grand sod", que le cerveau humain n'est pas fiable et ne peux pas percer la profondeur abyssale du Sod, que celui qui fait preuve de "emouna naïve" est un saint et que celui qui tente d'analyser et de réfléchir avec sa cervelle est certainement un rejeton du "Erev Rav" qui a pour trait caractéristique le scepticisme...


Il faudrait donc comprendre ces histoires autrement, « pas à la lettre ».

C’est ainsi que je comprends l’idée (-attribuée à Rabbi Shlomo de Radomsk il me semble) selon laquelle « celui qui croit aux histoires du Baal Shem Tov et un idiot et celui qui n'y croit pas est un Kofer », pas qu’il faille croire qu’elles auraient pu avoir lieu comme le dit Rav Moshé Kobriner (car si c’est ainsi, pourquoi serait-on idiot en croyant qu’elles aient eu lieu ?), mais l’idée est qu’il convient de croire à ces histoires pour le message qu’elles véhiculent, qui ne correspond pas forcément au sens littéral, mais plutôt à une idée.
Un peu comme l’interprétation intelligente des Rishonim sur les Agadot et Midrashim.

Par exemple, si une histoire raconte que le Besht s’est trouvé en retard un jour en chemin et a prié et à ce moment sa charrette s’est élevée avec les chevaux et tout ce qu’elle contenait, pour voler dans les airs et arriver à destination en un temps record, ça ne veut pas dire que c’est ce qui s’est passé.
Celui qui le croit est un idiot.
Celui qui rejette cette histoire est un Kofer (du moins selon cette opinion, mais ça se discute).
Ce qui convient est de croire au message et à l’idée qu’elle renferme et veut signifier, en l’occurrence que sa prière a réellement permis une sorte de Kfitsat haderekh, sans que cela ne défie pour autant les lois de la nature.
Il a réussi à arriver à bon port en un temps record qui semble impossible, mais les chevaux sont bien restés au sol.
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